3- Un projet
incohérent avec la logique d’aménagement du territoire .
Le choix de vie
des populations :
Le projet de modification des trajectoires implique un report des vols sur des populations habitant dans des zones calmes.
Or ces populations ont fait le choix de s’éloigner des nuisances sonores des villes et de la proximité des aéroports, se privant d’équipement publics, médicaux, ou de loisir proche et supportant les conditions de transport public (pas toujours optimisé) pour se rendre au travail.
Elles ont souvent investi localement en fonction du contexte connu à la date de leur décision et des informations recueillies auprès des administrations compétentes.
Il est inadmissible que ces populations soient maintenant exposées à des nuisances sonores induites par une modification du contexte.
De plus, dans les zones calmes éloignées des villes ou des aérodromes, les nuisances seront d’autant plus fortement ressenties que l’écart de niveau sonore des survols avec le bruit de fond ambiant est important : (voir chapitre Emergence).
- un survol avec un bruit de 65dBA par rapport à au bruit de fond de 30 dBA c’est une émergence de 35 dBA !
- un survol à 55 dBA c’est encore une émergence de 25 dBA !
Le projet propose
donc une augmentation des nuisances incohérente avec une logique d’aménagement
du territoire qui a été proposée par le passé aux populations.
Des élus piégés
par des décisions ultérieures
Par ailleurs, il est souvent fait remarqué que les élus et les administrations responsables du respect des règles d’aménagement du territoire, notamment via l’octroi de permis de construire, laissent les populations s’exposer à des nuisances ou à des risques.
Les trajectoires de Roissy ont déjà été modifiées plusieurs fois par le passé et dernièrement en 2002.
A chaque fois, l’objectif est de mettre en place les conditions d’augmentation du trafic de Roissy à laquelle, nous dit-on, on ne peut pas s’opposer, car « l’Europe » a décrété « un ciel unique ouvert ».
En consultant le site de l’organisme européen EUROCONTROL,
dont la mission « affichée » est la sécurisation de l’activité
aérienne, on note que la première
priorité est d’assurer l’utilisation
des pleines capacités des aérodromes.
(voir le rapport annuel 2008 : http://www.eurocontrol.int/epr/public/standard_page/AnnualReport.html).
Comment peut-on
reprocher aux élus et aux administrations de prendre de mauvaises décisions
d’aménagement quand on modifie par la suite régulièrement le contexte des
nuisances !
Considérant qu’un aménagement durable du territoire ne peut pas souffrir de modification du contexte de nuisances par transfert des nuisances d’un territoire à un autre territoire, le projet proposé dans l’enquête publique est inacceptable.