COMMISSION CONSULTATIVE
DE L’ENVIRONNEMENT
DE L’AERODROME DE
PONTOISE-CORMEILLES
²
²²
²
Mardi 18 septembre 2001
ORDRE DU JOUR
Evolution du trafic 1999/2000........... 6
Mesures de réduction du bruit... 18
µ
Charte riverains / usagers (p18)
µ
Conclusion des essais des nouveaux circuits de
piste (p 37)
µ
Réduction du bruit à la source (p 61)
µ
Vols de nuit (p 70)
Ouverture de la liaison Pontoise/Londres........... 86
Application du PSA (Bois de Chantecoq)... 139
Travaux d'entretien de la piste 05/23 140
COMMISSION CONSULTATIVE DE L'ENVIRONNEMENT
G
GG
G
Aérodrome de Pontoise-Cormeilles
GGG
Mardi 18 septembre
La séance est ouverte à 9
heures 30 sous la présidence de M. Michel MATHIEU, Préfet du Val d'Oise.
M. LE
PRESIDENT.- Mesdames Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs membres de la commission, je vous propose de commencer
nos travaux.
Je vous remercie d'avoir répondu à notre invitation pour
tenir cette réunion de la commission consultative de l'environnement de
l'aéroport de Pontoise-Cormeilles.
Vous connaissez le rôle de cette commission : elle a été
créée par la loi du 11 juillet 1985 dans son article 2 qui dit : "la
commission est consultée sur toute question d'importance relative aux
incidences de l'exploitation sur les zones affectées par les nuisances de bruit".
Elle a été complétée par la loi du 12 juillet 1999 que
vous connaissez également et par le décret d'application du 21 mai 1987
relative aux commissions consultatives de l'environnement des aérodromes qui en
fixe notamment la composition.
J'ai reconstitué la commission consultative de
l'environnement de Pontoise-Cormeilles par un arrêté que j'ai pris au mois de
juin qui était nécessaire, compte tenu des changements intervenus dans le cadre
des élections municipales du mois de mars et après consultation de l'ensemble
des conseils municipaux concernés.
Je vous propose de nous assurer de la présence de chacun
au sein de cette commission. Je vous rappelle qu'il y a un premier collège
représentant les professions aéronautiques composé de 14 représentants.
La société Aéroports de Paris a 5 représentants dont les
titulaires sont : MM. LORRIAUX, COLL, MOREAU, BLIN et BRUN.
Les usagers ont 7 représentants : M. SOUDRY représenté par
Mme SEDILLOT (AEROPE) ; M. CHOIX (HISPANO SUIZA) ; M. TROCHAIN (AERO
ACADEMY) ; M. SAINT MARTIN représenté
par M. VALDELIEVRE (Cergy Pontoise Air Club) ; M. TERNIZIEN (ASTH) ; MM KROTOFF
et MOREL (privés basés sur l'aérodrome)
Le personnel de l'aérodrome a 2 représentants : M. HENRY
(Syndicat national de la navigation aérienne) ; M. BEN MAIZ (Syndicat national
du contrôle du trafic aérien).
Les représentants des collectivités locales : Mme HADDAD
(Conseil régional) ; M. PICHERY (Conseil général) ; les communes ont 10
représentants : M. GUIARD (Boissy l'Aillerie) ; M. GASSELIN (Bréançon) ; M.
PICHERY (Cormeilles-en-Vexin) ; M. PATTO (Courcelles sur Viosnes) ; Mme
PELLE-MACHET (Epiais-Rhus) ; M. HUCHET (Frémécourt) ; Mme POUCET
(Génicourt) ; M. TOUBLANC représenté par M. LE BARS (Montgeroult) ;
M. LEMAIRE (Puiseux-Pontoise) ; M. MORATEL (Sagy).
Les établissements de coopération intercommunale :
M. JACQUET (S.A.N de Cergy-Pontoise) ; M. GIROUD (P.N.R du Vexin
Français).
Les représentants des associations de riverains protection
de l'environnement :
Pour la DIRAP : Mme GIRARDIN, M. BUTEUX, M. GOURDIN, M.
LEBRUN
L'association des Osnyssois du versant nord :
MM. GAQUIERE et DUPRE.
La coordination des associations des quartiers de Pontoise
: M. FRANCHETTE.
Les associations de protection de l'environnement :
MM. LUNAZZI et LE MEE (VOE) ; MM GUILLAMBERT et HENIN (Les Amis du Vexin
Français) ; MM. LARRERE et MARTINOT (l'Union des amis du PNR) ; Mme LANOOTE
représentée par M. AMIOT (Sauvegarde de la vallée du Sausseron).
Je rappelle que le secrétariat de notre commission est
assuré par ADP et le quorum exigé est égal à la moitié du nombre des membres
titulaires, ce qui est le cas.
En introduction, notre rôle qui est celui de
l'administration est, dans un dialogue soutenu avec chacune des parties, de
veiller aux abords d'un aérodrome au respect nécessaire de la qualité du cadre
de vie et de notre environnement, en sachant également le concilier avec le
libre exercice d'un certain nombre d'activités commerciales et de loisirs.
C'est dans cette perspective que nous nous situons et ce n'est pas
d'aujourd'hui que cette préoccupation nous anime.
L'ordre du jour vous a été adressé, il y a quelques jours.
Nous prendrons les questions dans leur ordre logique, c'est-à-dire en abordant
en premier lieu la question qui nous préoccupe tous au sens large qui est celle
de la réduction de bruit de jour comme de nuit. Nous sommes tous ici sensibles,
à un titre ou un autre, à cette question.
Nous verrons ensuite, dans ce contexte général, la
question de la liaison commerciale Pontoise - Londres que va ouvrir la société
PLATINUM.
Puis nous verrons l'application du plan de servitudes
aériennes sur le bois de Chantecoq et enfin les questions diverses éventuelles.
Je voudrais redire encore une fois que beaucoup de travail
a déjà été fait sur ces questions, nous y reviendrons dans un instant en ce qui
concerne la Charte, les silencieux. Je voudrais que chacun comprenne que nous
souhaitons poursuivre et amplifier encore cette démarche dans un esprit
d'étroite concertation avec l'ensemble des partenaires concernés.
Voilà ce que je voulais vous dire en introduction. Si vous
avez des points que vous souhaiteriez aborder tout de suite, je vous laisse la
parole.
Monsieur le maire de Boissy l'Aillerie…?
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Merci, Monsieur le Préfet.
Au nom des élus et des associations, nous formulons le
souhait que l'ordre du jour soit sensiblement modifié afin que le point 3
puisse passer en point 2, compte tenu de son importance.
M. LE PRESIDENT.-
Nous disposons de la journée entière pour traiter de toutes les questions.
J'essaie de nous situer dans un ordre logique, en partant du général pour aller
au particulier. La liaison Pontoise / Londres me paraissant un point
particulier du problème général du bruit. Je rappelle qu'elle représentera un
volume relativement réduit de vols. D'autres activités me paraissent beaucoup
plus importantes en termes de nuisances sonores sur l'aérodrome.
Ma démarche se voulait logique, si la commission veut
pratiquer une démarche illogique, je me rangerai au point de vue de la
commission, étant minoritaire. J'ai toute ma journée pour vous.
Est-ce qu'il y a d'autres questions préalables ? …
S'il n'y a pas de question, je vous propose d'abord
d'entendre une première communication sur l'évolution du trafic au cours de ces
dernières années que va nous présenter M. MOREAU d'ADP.
Le dossier qui vous a été remis sur table facilitera nos
échanges. Il s'agit d'un certain nombre d'éléments statistiques sur la
fréquentation de l'aéroport à des titres divers. Si vous pouvez nous présenter
de manière synthétique ce point de telle sorte qu'on puisse répondre à des
questions et avoir un échange là-dessus.
Je passe la parole à ADP...
1-
Evolution du trafic 1999/2000
M. MOREAU (ADP).-
Merci, Monsieur le Préfet. Mesdames et Messieurs, bonjour.
Vous avez sous les yeux un document de synthèse sur
l'activité des années 1999 et 2000 en comparaison, avec également les premiers
mois de l'année 2001 comparés aux premiers mois de l'année 2000.
Page 1, il y a un rappel de l'activité 1999 et les
statistiques de l'année 2000 en comparaison. Le total en 1999 s'élevait à
113.717 mouvements. Je rappelle qu'un mouvement est un atterrissage ou un
décollage. En 2000, il y a eu 90.079 mouvements, soit une baisse d'activité
d'environ 20 %.
Ces chiffres tiennent compte d'un ancien décompte, j'y
reviendrai tout à l'heure, mais l'ancien décompte est le décompte des
mouvements tels que nous les pratiquions depuis de nombreuses années jusqu'à
l'année 2000, mais à partir du 1er janvier 2000, les modalités du
décompte ont légèrement changé.
La part respective des hélicoptères et du trafic IFR : la
part des hélicoptères reste faible (0,72 % en 1999 et 1,3 % en 2000). Le trafic
IFR représente les vols aux instruments qui procèdent selon des procédures
particulières de circulation aérienne, notamment tous les vols commerciaux
pratiquent selon ces procédures. La part en 1999 était de 6,56 % pour 7.459
mouvements et en 2000 elle a légèrement chuté à 5,72 %, soit 5.153 mouvements.
En page 2, c'est la représentation graphique de ces
évolutions de trafic. On retrouve toujours cette répartition annuelle avec des
pointes d'été puisque dans la totalité du trafic de l'aérodrome sont comptés
les mouvements IFR et VFR qui sont sujets à des variations de saison, les
meilleures conditions pour voler en vol à vue étant les périodes d'été.
En page 3, il y a une comparaison des premiers mois 2001
par rapport aux premiers mois 2000. Je vous ai dit que nous avions modifié
notre manière de compter les mouvements. C'est suite à des instructions de la
Direction de la Navigation Aérienne qui nous a demandé, à partir de l'année
2000 de comptabiliser les tours de piste d'une façon différente. Certains
d'entre vous sont familiers avec cette notion de tours de piste. Lorsque les
pilotes sont en entraînement, ils effectuent ce qu'on appelle des "touch
an go" qui consistent à poser les roues et puis à redécoller dans la
foulée. Auparavant ces vols étaient comptés pour 2 mouvements, le fait de
toucher les roues et de repartir. Depuis le 1er janvier 2000, ils ne
comptent que pour un mouvement. Ce sont des instructions de la Direction de la
Navigation Aérienne qui s'appliquent à l'ensemble des aérodromes français.
Toutefois pour l'année 2000, devant comparer le trafic
avec celui de 1999, nous avons tenu un double décompte. Voilà pourquoi la
situation vous est présentée avec un ancien décompte. En revanche, à partir de
l'année 2001, pouvant comparer avec le trafic de l'année 2000, nous avons des
chiffres qui tiennent compte de nouvelle méthode de décompte de mouvements.
M. LE PRESIDENT.- Sur
ce point est-ce qu'il serait possible d'avoir la double comptabilité ?
Cela permettrait de comparer les choses, sinon on risque
de se perdre. C'est une proposition que je fais pour essayer d'avoir des
éléments de comparaison. Je plaiderai pour avoir les deux en usage interne.
Nous n'allons pas contester cette orientation nationale
mais pour les comparaisons entre nous, je préférerais qu'on ait le maintien de
l'ancien décompte.
Si cette proposition vous agrée, je considère que c'est un
voeu de la commission.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Entendu.
M. MOREAU (ADP).-
D'autant plus que cette demande est similaire à celles que nous avons dans
l'ensemble des CCE sur nos plates-formes. On saura répondre à cette demande.
Je vous propose de vous reporter aux tableaux page 5…
M. LE PRESIDENT.-
Pour être sûr d'avoir bien compris, page 3, les chiffres que l'on voit
apparaître de 2001 sont les chiffres nouveaux…
M. MOREAU (ADP).-
Absolument.
M. LE PRESIDENT.- Et
les chiffres 2000 qui sont en face sont les chiffres anciens ?
M. MOREAU (ADP).-
Non, ce sont les chiffres nouveaux, on compare des données comparables
volontairement.
M. LE PRESIDENT.- En
fait, c'est l'inverse de ce que je demandais tout à l’heure, c’est-à-dire qu'on
a refait 2000 sur une nouvelle base, c'est bien cela ?
M. MOREAU (ADP).- Il
y a eu une double comptabilité pour l'année 2000. La première page compare
l'année 1999 et 2000, et c'est volontairement l'ancien décompte afin de
comparer des données comparables. En revanche, en ce qui concerne l'année 2000,
il y a un double décompte. Page 3 où l'on compare l'année 2000 et 2001, on a
les chiffres nouveau décompte.
M. LE PRESIDENT.- La
série que l'on retrouvera plus loin de 1986 à 2000 est homogène ?
M. MOREAU (ADP).-
Elle est ancien décompte et homogène de ce point de vue.
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français).- Est-ce que la légende de la page 4 est exacte ? En
rouge, c'est 2001, la courbe est supérieure à celle de 2000, or statistiquement
on a des chiffres inférieurs.
M. MOREAU (ADP).-
Pour l'année 2001, elle vous est présentée dans le tableau 3/7 dans le cadre du
nouveau décompte ainsi que l'année 2000. Le total dans ce tableau pour 2001 est
de 42.489 mouvements et porte sur les 7 premiers mois de l'année. Le trafic
total 2001 est effectivement inférieur au trafic 2000 bien qu'en été la courbe
passe au-dessus.
En début d'année 2001, le trafic a été nettement plus
faible que ce qu'il était en année 2000. Ce sont bien des données comparables
dans le cadre du nouveau décompte.
M. LE PRESIDENT.- En
fait la fréquentation d'été 2001 est supérieure à la fréquentation d'été 2000
mais, par contre, le début d'année 2001 a été plus faible que le début d'année
2000. Au total l'écart n'est pas énorme, néanmoins quand on totalise, cela fait 42.489 en 2001 contre 43.121 en
2000.
M. MOREAU (ADP).-
C'est tout à fait cela.
M. MORATEL (SAGY).- Je vous remercie, Monsieur le Préfet, d'avoir évoqué la
possibilité de maintenir l'ancien décompte. Ce nouveau décompte, pour un
riverain, est une manipulation statistique et pour la personne qui est dans son
jardin en bout de piste, que l'avion ait légèrement touché le sol ou totalement
touché, c'est exactement pareil. Les chiffres ont été divisés par deux par une
manipulation statistique.
M. LE PRESIDENT.-
Là-dessus on est d'accord, je le dis d'autant mieux que je l'ai déjà dit.
M. MORATEL.- Oui, mais
cela gagnerait à être répété au niveau supérieur. Ce type de manipulation ne
trompe personne et porte préjudice aux autorités qui les pratiquent.
M. LE PRESIDENT.- Il
est acquis que, pour nous, à l'issue de nos échanges, que nous continuerons ici
sur le plan local à raisonner sur l'ancienne base qui compte tout. On est bien
d'accord là-dessus.
Les statistiques internes à l'administration de l'Aviation
civile c'est autre chose, c'est un autre problème.
M. MOREAU (ADP).-
Juste un élément d'appréciation sur ce qui vient d'être dit. La Direction de la
Navigation Aérienne n'a pas pris cette décision à la légère. En réalité, ce
problème que vous avez évoqué a été évoqué partout en France et il est prouvé
que c'est plus réaliste de compter les mouvements dans le nouveau décompte
puisque l'avion ne passe qu'une fois, il ne passe pas deux fois. On tiendra
malgré tout la double comptabilité.
M. LE PRESIDENT.-
Encore une fois, je considère que pour nous sur le plan départemental, le débat
est clos, au sens positif du terme, si je puis dire. Nous continuerons à
travailler sur les anciennes bases avec l'accord ADP qui veut bien continuer à
faire cette double comptabilité dont une seule sera traitée par nous.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Tout à fait.
M. MOREAU (ADP).-
Sur le tableau de la page 5, vous avez une comparaison pour les années 1999 -
2000 selon les anciens décomptes : répartition du trafic par type d'usager. Sur
ces graphiques apparaît clairement que l'activité est essentiellement une
activité de basés puisqu'en 1999 elle s'élevait à 80,9 % et en 2000 à 81,9 %.
On reste dans une tranche supérieure à 80 % d'activité de basés.
Le tableau de la page 6 indique une répartition du trafic
par type de vol.
Parmi les types de vol, nous avons identifié les vols de
voyage, c’est-à-dire les vos effectués par les associations basées sur la
plate-forme au cours de leurs déplacements dans différentes destinations mais
également sont compris dans cette rubrique les vols "commerciaux"
selon des procédures que j'ai décrites tout à l'heure aux instruments.
En ce qui concerne les tours de piste, ce sont
essentiellement les vols d'école. Les vols locaux, ce sont les vols
essentiellement des basés qui consiste à s'éloigner à une faible distance de
l'aérodrome et à y revenir.
Ces répartitions pour l'année 1999 et 2000 sont assez
voisines puisque les tours de piste sont aux alentours de 64 / 65 %, la
part des vols locaux reste de l'ordre de 10 / 11 % et les voyages sont
inférieurs à 26 % (23,5 % en 1999 et 25,7 % en 2000).
Enfin en page 7, il y a une représentation de l'évolution
du trafic au cours des quinze dernières
années et l'on voit que l'année 2000 a connu une baisse significative
d'activité puisqu'elle est de l'ordre de 20 % par rapport à l'année précédente.
On se rapproche de la moyenne connue de l'aérodrome de Pontoise qui oscille aux
alentours de 100.000 mouvements par an. L'aérodrome a connu une pointe d'activité
dans les années 1990 - 1991 et 1992, ensuite le trafic à chuté pour osciller
aux alentours de 100.000 mouvements.
M. LE PRESIDENT.- Je
vous remercie de cette présentation
Monsieur le Président de la DIRAP…
M. LEBEUN (DIRAP).- Dans quelles catégories rangez-vous les vols de fret ?
M. MOREAU (ADP).-
Dans la catégorie "voyages".
M. LE PRESIDENT.- On
n'a pas la répartition, à moins que vous ayez une autre statistique.
M. MOREAU (ADP).- Je
n'ai pas le détail à ce niveau-là.
M. LE PRESIDENT.- On
verra en parlant des vols de nuit puisqu'on les retrouvera en valeur absolue
quand on parlera des vols de nuit. Il est vrai qu'il aurait été intéressant
d'avoir la tranche représentant les vols de nuit à l'intérieur de la catégorie
"voyayes". On vous la communiquera à l'issue de cet échange.
M. BUTEUX (DIRAP).- Ce n'est pas simplement les vols de nuit, c'est
l'ensemble des vols commerciaux et fret.
M. LE PRESIDENT.-
Vous avez raison, on mettra la tranche fret à l'intérieur de la tranche
"voyages".
Est-ce que vous avez d'autres questions sur cette
présentation statistique ? …
Vous observerez au passage sur cette série homogène de la
page 7, l'évolution globale du trafic qui est sensiblement inférieure au cours
des années 1995 - 2000 à ce que ce trafic a été entre les années 1989 – 1993.
Je rappelle que le parc naturel régional du Vexin a été
créé en 1995 et qu'à l'époque le trafic de l'aéroport était visiblement à
hauteur de 100.000 mouvements annuels. Nous sommes actuellement de fait en
dessous sensiblement de ce chiffre de 100.000 mouvements puisqu'en 2000, nous
sommes à 90.000, soit 10 % de moins qu'au moment de la signature de la création
du parc. Non seulement on n'a pas accru au cours de l'année 2000 cette
fréquentation mais on l'a diminuée.
M. GIROUD (PNR).- Puisque vous évoquez le parc du Vexin,
Monsieur le Préfet, la seule mesure qui intéresserait le parc du Vexin et
certainement beaucoup de personnes ici, c'est celle du bruit en fonction des
endroits car on ne peut pas rester sur cette image d'une réduction puisqu'on ne
mesure pas ce qui nous nous importe le plus.
M. LE PRESIDENT.-
Nous allons y revenir tout à l'heure en essayant de situer d'où vient le bruit
mais le nombre d'avions n'est quand même pas neutre dans cette affaire.
Le M. BRUN (DIRAP).- Qu'est-ce qui explique qu'on soit monté à 100.000
mouvements en 1991 et 1992 ?
M. MOREAU (ADP).-
C'est probablement d'excellentes condition météorologiques, je ne m'engage pas
beaucoup en disant cela, cela dit c'est assez conjoncturel. On a remarqué qu'en
matière d'aviation générale, il y avait une certaine inertie par rapport aux
variations de trafic commercial. Mais je ne peux pas vous dire très exactement
quelles en étaient les raisons.
M. LE PRESIDENT.-
L'épisode DEBONAIR était plus récent et doit expliquer le pic relatif de 1999.
M. MOREAU (ADP).-
Entre autres.
M. BLIN (ADP).-
DEBONAIR a dû faire 1.500 mouvements au maximum en 1999, cela n'explique pas la
différence entre 140.000 et les 90.000 mouvements que nous avons actuellement.
A mon avis, des écoles ont disparu. Je pense que c'est beaucoup plus lié à
l'activité école qu'à l'activité commerciale ou avions d'affaires.
M. BUTEUX (DIRAP).- Cette question voulait souligner que l'aérodrome de
Cormeilles a au moins un potentiel de 140.000 mouvements, même si actuellement il n'y en a que 90.000.
M. LE PRESIDENT.-
C'est une évidence à travers les chiffres que nous produisons que la capacité
de l'aéroport peut être plus importante que celle qu'elle est aujourd'hui.
Est-ce qu'il y a d'autres questions ?
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Parallèlement à l'évolution sensiblement inférieure due
trafic local, il y a une augmentation régulière du trafic international en
provenance ou en allant sur Roissy par des avions qui volent de plus en plus
bas aujourd'hui. Ceci explique peut-être pourquoi il y a une sensibilisation
accrue aux problèmes de bruit.
M. LE PRESIDENT.-
Soyez assurés que nous partageons tous cette sensibilisation au bruit, en
particulier ceux qui habitent ici, dont je fais partie. Il m'arrive de regarder
le ciel de Pontoise. Cette fréquentation aérienne n'est pas uniquement celle de
Pontoise Cormeilles pour les habitants. Mais là, nous parlons de l'aérodrome de
Pontoise Cormeilles.
Il y a un autre débat sur le trafic vers Roissy, il y a une
autre commission consultative de l'environnement à laquelle certains d'entre
vous participent qui est celle de Roissy.
M. HENIN.- Pour
appuyer les propos de Monsieur le Maire, dans les commissions des années
précédentes, Monsieur le Préfet en tant que Président, insistait bien auprès
d'Aéroports de Paris d'avoir toutes communications et notifications des
autorisations qui étaient données pour que les gros-porteurs respectent les
altitudes d'approche au-dessus du Vexin, aux alentours de la balise de Cormeilles
puisque c'est là qu'il y a le plus grand nombre de virages. Aéroports de Paris
nous avait indiqué en effet que les encombrements avaient provoqué de leur part
la mise en place d'une procédure à au moins deux plafonds de survol. Il est
évident que la sensibilisation de la population à ce sujet est en fait
l'addition des deux sources de bruit : les vols locaux, c'est une chose, mais
aussi les vols internationaux . S'il pouvait y avoir un progrès dans le
maintien de procédures avec altitude élevée, ce serait d'autant mieux.
M. LE PRESIDENT.- Je
partage tout à fait cette préoccupation, je la note au cours de cette réunion
et je m'en ferai l'interprète à différents niveaux d'intervention.
Nous devons avoir une vigilance permanente sur le respect
en l'état actuel des choses des lignes de vols de telle sorte que les altitudes
soient respectées systématiquement. C'est écrit, c'est dit tout le monde
partage cette opinion, il faut s'y appliquer. Il n'y a pas de débat de fond à
ce niveau-là. Je crois que cela fait partie des questions auxquelles nous
sommes attachés en tant que riverains de ces aéroports.
Je note ce qui me paraît être un voeu unanime de la
commission, son silence valant approbation sur cette question.
Je le reprendrai en tant que tel dans le compte rendu et
dans mes interventions au niveau ministériel.
Nous compléterons cette présentation statistique des
éléments fret que vous avez évoqués tout à l'heure et nous conserverons, je le
répète, la même base d'analyse statistique pour l'avenir. Sur l'avenir, je
souhaite que nous ayons un travail d'échanges et de concertation encore plus
actif qu'il ne l'a été dans le passé. Ces questions nourriront ces échanges
d'avenir.
Vous avez remarqué aussi qu'il y avait des évolutions
internes. Le représentant du parc disait qu'il n'y avait pas que le nombre
d'avions, apparemment il y a une progression des hélicoptères. Page 1, vous
avez vu qu'entre 1999 et 2000 les hélicoptères passaient de 821 mouvements à
1168 mouvements.
Je ne porte pas de jugement sur le bruit des hélicoptères,
mais il y a des évolutions à l'intérieur de ces chiffres.
M. GASSELIN (Bréancon).- Est-ce qu'il n'y aurait pas une tendance à vouloir
desservir Guyancourt qui est une grosse base aérienne d'hélicoptères et la
ramener sur Cormeilles ?
M. LE PRESIDENT.- Je
n'ai pas d'éléments de réponse. Est-ce qu'ADP a des informations ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Guyancourt a
fermé il y a plus de dix ans.
M. BLIN (ADP).-
Pour répondre à votre question, Monsieur, pas du tout. Les seuls utilisateurs
que nous avions étaient Héli-Inter de St-Ouen l'Aumône qui ne fait plus
d'entraînement. Il n'y a pas eu de transfert.
M. GASSELIN (Bréancon).- Parce que question bruit, le bruit d'un hélicoptère est
nettement supérieur à celui d'un avion.
GGG
2 – Mesures de réduction du bruit.
M. LE PRESIDENT.- Si
vous n'avez pas d'autre question, je vous propose d'aborder la question
générale du bruit, en sachant qu'un certain nombre de choses ont déjà été
faites : la charte riverains usagers, la conclusion des essais des nouveaux
circuits de piste, les réduction de bruit à la source, l'organisation des vols
de l'aviation de l'aviation légère, les vols de nuit.
Ce sont des questions importantes sur lesquelles nous
allons essayer de faire le point et sur lesquelles nous avons encore des marges
de progression pour essayer de réduire ces nuisances aériennes.
2.1 Charte riverains / usagers
M. LE PRESIDENT.-
Sur la Charte riverains – usagers, elle a été signée en début d'année 2001.
Elle est actuellement en application. Je pense qu'elle est rediffusée. Chacun
la connaît mais peut-être que le sous-préfet de Pontoise veut en dire un mot …
?
M. FINANCE (Sous-préfet de Pontoise).- Simplement pour rappeler que cette charte est une
première étape de concertation entre les associations de riverains, les
aéroclubs et également les entreprises de travail aérien et les municipalités.
C'est donc une première démarche qui a voulu acter cette
concertation nécessaire et qui a voulu aussi se donner une ouverture sur un
dialogue permanent. Il y a effectivement, comme vous le souligniez, encore des
avancées à réaliser dans ce domaine et je crois que cela correspond à une forte
volonté d'information et d'association sur toutes les évolutions envisageables
en ce qui concerne le fonctionnement de la plate-forme.
Dans cette charte, il y a des engagements mutuels, bien
sûr, qui sont d'ailleurs d'ordre assez général qu'il conviendra peut-être de
préciser, et il y a des mesures qui sont des premières mesures, mais qui ne
sont pas complètes, concernant le bruit, les circuits de piste, une intégration
d'un certain nombre de notions dans les règlements intérieurs des aéroclubs.
Il y a des éléments qui n'apparaissent pas, notamment les
problèmes d'urbanisme, en ce qui concerne l'évolution de l'urbanisme autour de
la plate-forme.
Et puis il y a des pistes, si je puis dire, sur la
fréquentation de la plate-forme notamment en ce qui concerne les vols de nuit,
en ce qui concerne un certain nombre d'activités aériennes dont il sera
question ultérieurement.
Je retiendrai surtout un besoin étroit de dialogue et de
concertation qui devra s'exprimer d'une façon ou d'une autre pour que cette
charte puisse vivre et puisse correspondre à un véritable échange, habituel,
courant avec les gestionnaires de la plate-forme ADP, avec les usagers, les
riverains et les collectivités territoriales, y compris le Parc qui a un rôle
important, et avec tous les aéroclubs et toutes les organisations de travail
aérien ou d'activité commerciale qui seront amenées à gérer cette plate-forme.
Voilà le cadre qui a commencé a être défini. Il conviendra
de faire évoluer cette charte pour avoir une partie qui soit d'ordre général et
puis une partie qui comporte des objectifs précis, notamment en ce qui concerne
les équipements puisque nous savons que tout cela est en cours mais n'est pas
encore aujourd'hui finalisé.
Voilà les simples observations que je puis me permettre de
faire sur ce sujet.
M. LE PRESIDENT.- Je
vous remercie.
Y a-t-il des questions ?
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français).- Sans remettre en cause la qualité des rédacteurs de
cette charte, Monsieur le Préfet, c'est très bien que cette charte existe et
qu'elle soit diffusée, je suis étonné de constater que nous n'avons aucune
mention sur la sécurité et en particulier sur la sécurité des agglomérations.
Nous demandons depuis de nombreuses années l'interdiction de survol des
agglomérations et il n'y a pas dans ce texte la mention de la sécurité.
En tant qu'association des Amis du Vexin, nous nous
battons avec les élus pour essayer de faire comprendre aux pilotes que c'est
toujours agréable de regarder un village d'en haut mais le survol peut-être
dangereux. Heureusement les accidents récents sont peu nombreux, mais la Charte
devrait refléter le souhait commun d'avoir toute sécurité dans les vols,
c'est-à-dire que les vols doivent être courts en décollage et surtout
interdiction de survol des agglomérations.
M. LE PRESIDENT.-
Sur la question du survol des agglomérations, le citoyen qui est au sol se pose
souvent la question de savoir pourquoi un avion passe au-dessus de son village
ou d'une ville. Est-ce qu'il y a une réglementation claire là-dessus ?
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Pour répondre à votre demande, nous nous proposons dans
l'ensemble des aérodromes d'aviation générale de pouvoir porter à connaissance
des élus et des association les corps de règles qui régissent la navigation
aérienne. Un effort de communication et d'information doit être fait en
observant qu'il n'y a pas d'interdiction de survol des communes. C'est
simplement le rappel des règles qui doivent être précisées et portées à
connaissance des associations et des élus.
M. MOREAU (ADP).- Je
voudrais simplement rappeler qu'autour d'un aérodrome des circuits sont
définis. Ces circuits évitent dans la mesure du possible les agglomérations. On
ne peut pas non plus leur donner des formes complètement absurdes. Donc automatiquement au cours des manoeuvres de
décollage et d'atterrissage, les avions passent d'une altitude de croisière à
une altitude zéro et à certains moments peuvent survoler à plus basse altitude
des zones urbanisées. Tout le monde a pu prendre l'avion et on voit très bien
que dans tous les terrains de France, au moment de l'atterrissage, on survole
des habitations. Si vous vous êtes posés sur Orly, vous avez certainement pu le
remarquer. Il y a des trajectoires qui à proximité des aéroports passent sur
les agglomérations. C'est inévitable mais, dans la mesure du possible, les trajectoires sont étudiées pour éviter
au maximum les agglomérations.
M. LE PRESIDENT.- Il
y a deux questions :
Il y a la question des bandes d'atterrissage, chacun
comprend bien qu'il faut que l'avion se pose et que s'il y a des maisons
quelque part dans l'axe des pistes forcément l'avion survole ces habitations.
Après on peut descendre plus ou moins
vite etc. mais on comprend bien cette logique.
L'autre question est de savoir si en vol horizontal il n'y
aurait pas une réglementation qui permettrait de relever le plus haut possible
le passage de ces avions. C'est cela que l'on se pose aussi comme question.
M. PATTO (Courcelles-sur-Viosnes).- Il y aurait aussi une troisième question, à savoir que
sur certains aéroports de la région parisienne tels que Lognes, il existe des
altérations de caps. C'est-à-dire que lors d'un décollage, si je regarde la
plate-forme de Cormeilles dans le sens nord – sud, il serait tout à fait
envisageable d'altérer le cap de façon à éviter le survol des villages. C'est
une volonté de la plate-forme, il s'agit je pense de donner une simple
information au pilote. C'est en particulier au décollage, c'est à ce niveau-là
où les nuisances sonores se font le plus remarquer.
S'il y a une réponse à cette question ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je voudrais répondre sur les deux premières questions :
il y a deux règles de l'air.
Une règle en vol horizontal, en fonction de l'importance
du village, c'est le diamètre de l'agglomération qui est pris en compte. Les
pilotes doivent voler à une certaine altitude. Je dirai même plus, même pour
une maison isolée, on est obligé de voler à une certaine altitude. Cette
altitude est plus faible que celle pour survoler un village qui fait un
kilomètre de diamètre. Même Paris, on dit toujours qu'on ne peut pas survoler
Paris, c'est faux, l'altitude de survol de Paris est tellement élevée qu'en
réalité on n'entend pas. Pour ceux qui seraient inquiets en matière de
sécurité, rappelez vous l'incident d'un Boeing qui a quand même fait plus de
cent et quelques kilomètres pour aller se poser en plein milieu de l'Atlantique
récemment. Le problème de sécurité, c'est une question d'altitude, cela permet
aussi d'atténuer le bruit.
Naturellement en ce qui concerne les circuits d'aérodrome,
on ne peut pas avoir les mêmes règles mais, dans la mesure du possible, les
pistes ont été faites de façon à ce qu'il n'y ait pas de commune dans l'axe.
Sur le terrain de Pontoise, il n'y a pas de commune exactement dans l'axe. Le
problème ne se pose pas vraiment. Il y a une commune qui est un peu pénalisée,
parce qu'elle est vraiment tangente, c'est Courcelles-sur-Viosnes. Elle est
vraiment très près, on n'y peut rien, on ne peut pas déplacer la piste, ni la
commune. Tout le monde le sait, tous les aéroclubs et les écoles de pilotage
ont cerclé en rouge les communes pour que les aviateurs les visualisent bien.
Courcelles-sur-Viosnes a un deuxième inconvénient, étant
dans la vallée un pilote qui arrive par le sud ne la voit pas. S'il n'est pas
tout à fait sur son cap, il voit le clocher du village au dernier moment.
Sinon aucune autre commune n'est dans l'axe des pistes.
M. LE PRESIDENT.- Je
voudrais acter, si la commission en est d'accord parce que ça répond à travers
cet échange à une demande, je souhaiterais qu'on rappelle à l'ensemble des
pilotes concernés le respect de ces règles de survol, que ce soit en vol
horizontal ou que ce soit dans les lignes d'approche, en essayant d'inclure
l'observation du maire de Courcelles sur ce que vous appelez les altérations de
caps.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'est un autre sujet.
M. LE PRESIDENT.-
Nous allons faire ces rappels.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- L'altération de cap n'est pas une règle. Sur certains
aérodromes très particuliers, théoriquement l'usage est de décoller dans l'axe
de la piste et de monter dans l'axe et de se poser dans le même axe pour des
raisons de sécurité.
L'altération de cap qui peut exister dans des cas
particuliers n'est pas un facteur sécuritaire. Ce n'est pas forcément
dramatique si l'altération n'est pas importante mais la navigation aérienne
essaie d'éviter au maximum de façon à avoir des pilotes qui arrivent droit face
à l'axe et qui s'occupe plus de la tenue de leur machine plutôt que d'être sur
un axe et de penser à se remettre dans l'axe de piste.
Ce n'est pas interdit mais ce n'est pas souhaitable dans
la mesure du possible. On ne peut le faire que dans certaines configurations et
assez loin. On ne peut pas le faire proche de la piste.
M. LEBRUN (DIRAP).- On s'est inspiré de la Charte de Lognes. Je sais qu'à
Lognes cela ne se passe pas très bien, j'espère qu'à Pontoise cela se passera
mieux. A Pontoise, ils ont monté quatre ou cinq silencieux pour 180 avions en
cinq ans. J'espère qu'on fera mieux.
Pour reparler de cette charte, suite à une période d'essai
depuis le 12 janvier 2001, force est de constater qu'elle n'a pas eu l'impact
escompté au niveau du respect des circuits de piste. L'ensemble des gens qui
habitent dans les villages n'ont pas vu la différence entre avant et après la
signature de la Charte.
Il est question de la diffusion de cette charte, il s'agit
des articles 6 et 11, mais je n'ai pas vu cette charte affichée dans les
aéroclubs, ni dans la tour de contrôle, mais peut-être ai-je mal vu.
La DIRAP demande qu'une commission officielle de suivi de
la charte soit mise en place pour veiller à son application dans le temps.
Il faudra aussi reparler des aéroclubs et des sociétés qui
n'ont pas signé cette charte. Que fait-on ?
Il faudra, à la demande du Conseil général et de la DIREN
que l'on reparle également d'un avenant à cette charte, en ce sens que tout
nouvel avion acquis par un aéroclub devra d'office être équipé d'un silencieux,
afin qu'un avion équipé d'un silencieux subventionné à 80 % ne parte pas
ailleurs et ne soit remplacé par un avion non équipé. C'était une condition
dans la négociation des silencieux.
Je tenais à le dire parce que cela s'inscrit dans l'article 5 de la Charte.
M. LE PRESIDENT.-
Sur ces questions, pour ma part côté administration, et si c'est l'avis de la
commission, je suis tout à fait d'accord pour que cette charte soit diffusée plus
largement. Je considère avec vous qu'elle est perfectible et qu'il y a des
choses à rajouter.
Pour la partie administration, et si c'est l'avis de la
commission, je suis tout à fait prêt à constituer un comité de suivi
d'application de la Charte qui aura vocation à se réunir régulièrement et à
faire un point avec les différents partenaires. Ce comité de suivi sera une
sorte d'émanation de notre CCE et qui pourra, à l'initiative du sous-préfet, se
réunir régulièrement dans une forme adaptée pour suivre la mise en oeuvre de
cette charte.
Je souhaite que les sociétés et les aéroclubs qui n'ont
pas signé la charte, la signent.
Le sous-préfet reprendra les initiatives nécessaires en
termes de dialogue pour convaincre ceux qui n'ont pas signé.
Je partage votre sentiment sur la nécessité de mettre les
silencieux mais aussi de faire en sorte qu'il n'y ait pas de dérive dans ce
domaine. On les installe mais qu'ensuite on les garde.
Mes réponses sont claires là-dessus
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Je prends acte de votre volonté de créer un comité de
suivi qui faisait partie de notre demande et je vous en remercie.
Je voudrais faire un retour en arrière pour parler des
survols. Lorsque nous parlons de survol en terme de nuisance, nous parlons
évidemment des survols volontaires à basse altitude. Je m'adresse aux
responsable des aéroclubs en leur demandant quelles sont les actions qu'ils
comptent mener pour que ces survols cessent ou qu'ils soient à un niveau
inférieur à ce qu'ils sont actuellement. Il n'est pas possible de continuer à
avoir des survols à longueur de semaines, à très basse altitude.
Vous êtes les seuls à pouvoir faire des actions concrètes
dans ce domaine. La question qui vous est posée est : qu'est-ce que vous
comptez faire comme action ? Votre intérêt serait que vous ayez des actions
assez fortes auprès de ces pilotes qui ne respectent pas les populations
riveraines de l'aérodrome de Cormeilles.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je voudrais faire deux observations : il nous est
reproché à nous, aviation légère, d'avoir amplifié soi-disant les mauvais
circuits de piste et les nuisances.
Je vous rappelle qu'à la dernière CCE, Monsieur le Préfet
reconnaissait qu'il y avait eu des progrès significatifs du côté des aéroclubs.
Peut-être qu'on ne peut pas continuer à faire des progrès à l'infini. Je
voudrais quand même qu'on se rappelle que des progrès significatifs ont
été effectués depuis plusieurs années et que cela avait été acté lors de notre
dernière commission consultative de l'environnement.
En ce qui concerne maintenant les survols à basse altitude
dits "volontaires", à ma connaissance, je n'en connais aucun. Le
pilote serait sanctionné immédiatement si j'apprenais qu'il avait fait
volontairement un survol à basse altitude. C'est contre la réglementation, ADP
pourrait aussi sanctionner, ainsi que la gendarmerie de l'air et notre
règlement intérieur permettrait de sanctionner.
Il peut se passer qu'il y ait un survol non volontaire
exceptionnel de quelqu'un qui s'est laissé surprendre ou qui, pour des raisons
de sécurité, s'est déplacé de sa piste pour éviter un autre avion qu'il n'avait
pas vu, cela peut arriver, mais ce doit être exceptionnel et en aucun cas cela
ne peut être volontaire.
A partir du moment où c'est volontaire, je suis d'accord
avec vous, c'est insupportable. On confie des avions à des gens, nous entendons
entretenir des relations normales, saines avec l'environnement et on comprend
très bien que ce ne soit pas supportable.
De ce côté là, je parle au nom des aéroclubs de la
plate-forme, il n'y a pas l'ombre d'un doute.
M. LEBRUN (DIRAP).- Combien y a-t-il eu d'avertissements ou de sanctions
cette année ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- On ne m'a pas donné le nom d'une seule immatriculation
d'avion qui ait survolé à basse altitude certains villages.
M. PATTO (Courcelles-sur-Viosnes).- Je vous propose de faire un petit tour sur le terrain,
de temps en temps, je pense que vous seriez surpris !
M. LE PRESIDENT.-
Sur ces questions de l'aviation légère, nous avons le temps de l'aborder
tranquillement, en terme de démarche générale, ce que souhaite
l'administration, c'est que l'aviation légère prenne bien en considération les
soucis des riverains de la plate-forme. Je souhaite que nous progressions de
manière concertée sur ces questions.
Je serai très attentif au niveau de l'administration à
deux choses :
La première, le respect des altitudes.
La deuxième, c'est qu'on introduise une réflexion sur un
certain nombre de paramètres. Je prends un exemple, parce que cela se fait sur
d'autres aéroports avec l'acceptation des usagers de l'aviation légère, celui
des créneaux horaires : la pratique de l'aviation légère pendant le week-end,
le dimanche matin etc. Ce sont des
questions sur lesquelles je souhaite qu'on réfléchisse ensemble et qu'on
regarde ensemble comment on peut progresser. Nous avons une réglementation sur
les tondeuses à gazon, les maires la connaissent bien. Je n'assimile pas
l'avion à une tondeuse à gazon, mais je dis qu'il n'est pas interdit de
réfléchir à cela et je souhaite qu'on le fasse ensemble.
C'est l'intérêt mutuel de chacun d'essayer de réfléchir à
ces questions, étant entendu qu'ailleurs des points d'équilibre ont été trouvés
et ce qui a été trouvé ailleurs n'est pas forcément interdit ici. Ce sont des
pistes de réflexion.
Sur la problématique générale, il y a à la fois les vols,
leur altitude, les silencieux mais il y a aussi les créneaux horaires. Je
souhaite qu'on avance de manière aussi concertée que possible mais qu'on ne
conduise pas l'administration - mais si on l'y conduit, elle fera son devoir -
à faire des propositions de réglementation au niveau ministériel sur ce type de
question.
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français).- Le point 3 de notre ordre du jour est aussi directement
concerné, celui que l'on verra peut-être cet après-midi. C'est un sujet qu'il
faudra aborder au fond. Finalement, nous avons une activité commerciale déjà
sur la plate-forme et nous avons sans doute quelques britanniques qui
pratiquent le survol de nos communes de façon assez sportive. Nous n'allons pas
faire le procès de l'aviation légère et de loisir aujourd’hui, mais il faudrait
aussi dans le compte rendu dire que ce sujet concerne directement les sociétés,
qu'elles soient de droit britannique ou français. Quand elles font une approche
de Pontoise avec sans doute des passagers pressés, hommes d'affaires, j'ai moi
même emprunté en son temps assez souvent cette plate-forme pour aller
outre-manche, je trouvais cela extrêmement pratique, mais néanmoins il ne
faudrait quand même pas que ces habitudes étrangères polluent de façon
complémentaire la plate-forme.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je voudrais repréciser que tous nos pilotes sont
contrôlés une fois par an alors que la réglementation ne l'exige pas. Dans la
check-list des instructeurs qui font ces contrôles il y a tout un petit
briefing sur l'environnement, sur les circuits de piste et sur le respect de
l'environnement et des circuits de piste.
Tout à l’heure il a été question de ceux qui avaient signé
la charte et de ceux qui ne l'avaient pas signée, tous les aéroclubs de la
plate-forme ont signé la charte, malheureusement certaines écoles de pilotage,
qui ne sont pas des associations, n'ont pas suivi. Mais les aéroclubs de
l'aérodrome sont tous signataires de la Charte. Ils sont trois.
Ce sont certaines écoles de pilotage, qui ont la même
activité en ce qui concerne les tours de pistes, qui n'ont pas signé.
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français).- C'est-à-dire 2 sur 7.
M. PICHERY (Conseil Général).- Pour ce qui est des survols d'agglomération, je pense qu'on
peut regarder de très près la façon dont sont tracés les circuits de piste.
Comme l'avait expliqué M. CHOIX un circuit de piste n'est pas un rail. Par
exemple, dans la branche que je connais bien qui passe juste entre Frémécourt
et Cormeilles, il est extrêmement difficile de ne pas déborder sur l'un ou sur
l'autre.
L'approche que l'on va voir tout à l’heure des circuits de
piste pourrait régler un des problèmes de survols de certains secteurs de nos
communes.
M. BUTEUX (DIRAP).- L'assistance est inquiète sur le fait de savoir si on
aura le temps ou pas de traiter l'ensemble des sujets. Je pense qu'on à tous
une volonté constructive aujourd'hui.
La loi prévoit que les discussions de la commission
peuvent avoir comme conclusion des résolutions qui sont votées par la CCE.
Monsieur le préfet, mais de manière à ce que les choses
soient claires et qu'elles soient assez rapides, ce serait bien qu'à partir du
moment où on est d'accord pour se poser la question d'une résolution, on énonce
la résolution et on dit alors si on est d'accord ou pas. Ceux qui sont pas
d'accord pourraient lever le doigt. Je pense que dans la plupart des cas, les
membres seraient d'accord.
Si j'ai encore la parole, la DIRAP voudrait que la CCE se
prononce sur la résolution suivante : nous demandons que la CCE demande la
nomination d'une commission de suivi ou un comité permanent pour contrôler et
faciliter l'avancement des dispositions prévues dans la Charte.
Vous l'avez déjà évoqué, il serait important que la CCE se
prononce.
M. LE PRESIDENT.- Je
veux bien revenir d'un mot en arrière mais je considérais qu'on avait déjà acté
cette démarche. Je veux bien remettre aux voix la question de la création d'un
comité de suivi, d'autant que la loi le prévoit. C'est l'application d'une
disposition législative.
Qui est contre ? …
Tout le monde est d'accord, je m'étais permis d'anticiper.
Il est acté comme résolution de la commission consultative
de l'environnement à l'unanimité la création d'un comité de suivi de
l'application de la Charte.
Monsieur le Maire…
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Concernant les problèmes de survol, lorsque je parlais
de survols volontaires, je ne parlais pas des survols de tours de piste
qu'évoquait mon collègue de Cormeilles, mais des survols volontaires de
villages.
Je prends acte, Monsieur CHOIX, que vous n'êtes pas au
courant de cette situation, ce qui, permettez-moi de le dire, m'étonne parce que c'est un problème qui est
évoqué depuis des années. A une certaine époque, des responsables de la DIRAP
avaient communiqué des dizaines et des dizaines de numéros d'immatriculation
d'avions qui ne respectaient pas la réglementation, il ne s'était jamais rien
passé.
Ceci étant dit, je veux bien croire que vous n'êtes pas au
courant, mais cela existe, c'est un fait et je réitère ma question : êtes-vous
d'accord ou avez-vous déjà mis en place des actions de style pédagogique afin
de sensibiliser l'ensemble des pilotes ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'est très clair, je ne peux pas mettre un gendarme
derrière chaque avion. Votre demande, je l'ai entendue, je ne vous ai pas dit
que j'étais certain qu'aucun pilote n'était descendu en-dessous d'un minima ou
n'avait jamais commis une infraction. C'est certain qu'il y a dû y en avoir,
compte tenu du nombre de mouvements.
Ce que je voulais dire c'est qu'il n'y en avait pas, à ma
connaissance, de volontaire.
Je vous rappelle que la DIRAP avait donné un certain
nombre de noms mais la DIRAP n'avait aucun moyen pour nous donner des
renseignements suffisants en altitude qui puissent servir de base légale. Je
serais condamné séance tenante par n'importe quel tribunal si, sur une
déclaration qui serait considérée même comme une délation d'un particulier, je
convoquais un conseil pour exclure de mon club par exemple quelqu'un alors que
je n'ai pas les éléments de preuve valable par une autorité reconnue.
C'est une question de fait.
On rentre dans une espèce de juridisme qui n'est pas de
mise. Si j'avais l'assurance que quelqu'un le faisait de façon régulière,
naturellement qu'on se ferait un plaisir de l'aligner mais ce n'est pas avec
une liste d'avions qu'on peut le faire. On avait joué le jeu à l'époque, on
avait regardé quels étaient les avions pour voir s'il y avait une régularité.
De toute façon, je vous rappelle que ce genre de délation,
je ne peux rien en faire. Si je le fais, c'est moi qui vais être condamné.
M. LE PRESIDENT.-
Sur ces questions là, sujet difficile mais il faut essayer d'avancer, ce sera
le travail du comité de suivi notamment, pas que du comité suivi, mais en
particulier du comité de suivi qui réunira des maires, des usagers etc… et qui
nous fera le point régulièrement. On va voir la régularité de la réunion de ce
comité mais on peut le réunir tous les trimestres, ce qui donne des plages
d'observation significatives de telle sorte que sur des questions comme
celles-ci, nous essayons de progresser.
Je crois que nous pouvons le faire et a priori je
considère que les aéroclubs sont de bonne volonté. C'est simplement la
recherche de la démonstration de ce progrès. Il faut le comprendre comme cela
et à partir de là, je pense qu'on peut progresser.
Si jamais on ne progressait pas, l'administration prendra
de son côté ses responsabilités en ce domaine. J'ai sous les yeux la
réglementation prise par arrêté du ministre sur Issy-les-Moulineaux ou
ailleurs. Je ne souhaite pas plaider auprès du ministre la prise en
considération d'arrêté de ce type, mais si on ne devait pas y arriver d'accord
parties, pour ma part, je prendrais les responsabilités qui sont les miennes.
M. GIROUD (PNR).- Nous
avons la chance d'avoir des représentants du personnel de la tour de contrôle.
Quelles sont leurs observations sur cette question du contrôle des procédures ?
Est-ce que tout est parfaitement respecté dans les procédures d'approche et de
décollage ?
M. BEN MAIZ (SNCA).- Pour les circuits de piste, on essaie au maximum de les
respecter sauf quand il y a une densité de trafic importante. A ma
connaissance, la majorité du trafic respecte les tours de piste. On est équipé
d'un radar et on voit très bien que les avions respectent bien les circuits.
M. GIROUD (PNR).-
Quand vous dites la majorité, la minorité vous la chiffrez à combien ?
M. BEN MAIZ (SNCTA).- La minorité le fait quand les conditions météo sont
défavorables pour éviter des nuages ou pour des raisons de sécurité. C'est
minime.
Un intervenant.-
Qu'est-ce que vous faites quand vous constatez une infraction ?
M. BEN MAIZ (SNCTA).- On peut rédiger un compte rendu d'exploitation à un
pilote qui est en infraction.
M. GIROUD (PNR).-
Combien de fois l'avez-vous fait ?
M. BEN MAIZ (SNCTA).- C'est surtout vis-à-vis des pilotes qui ne respectent
pas l'altitude, mais je ne sais pas combien d'infractions par an.
Un intervenant.- Depuis quelques mois, on ne peut plus téléphoner à la tour
de contrôle, elle ne répond plus. Donc quand on constate des infractions, on ne
peut même pas vous les communiquer.
M. BEN MAIZ (SNCTA).- Ce n'est pas de notre ressort. C'est notre Direction
qui s'occupe de tout ce qui est infraction. Nous, nous avons des comptes rendus
à remplir, mais c'est l'administration qui s'en occupe. Ce n'est pas nous qui devons répondre aux
usagers, c'est du domaine de l'administration. C'est pour cela que si vous avez
des plaintes, c'est le directeur de l'aérodrome qui s'occupe de cela.
L'intervenant.- Ce
peut être simplement pour donner des informations concernant la sécurité ou
l'insécurité de tel ou tel avion.
M. BEN MAIZ (SNCTA).- En tous cas, au plan de la sécurité, on voit très bien
ce qui se passe, on a des équipements très modernes et très fiables qui nous
permettent de constater s'il y a des infractions, sauf pour les avions qui ne
sont pas équipés, mais c'est très rare maintenant.
M. LE PRESIDENT.- Ce
sont des questions comme celles-là que je souhaite que l'on traite en comité de
suivi. Je ne dis pas cela pour clore le débat, je dis cela pour qu'on ait des
appréciations chiffrées par rapport aux questions que vous avez posées.
M. GIROUD (PNR).-
Pourrait-on avoir en annexe de l'analyse du trafic une évaluation des
infractions, de leur suivi, comme un élément descriptif de l'activité et de ses
débordements ?
M. LE PRESIDENT.-
Est-ce que c'est possible ? ADP me répond par l'affirmative.
Sachant que les travaux du comité de suivi seront
répercutés au niveau de la commission de l'environnement. Il y aura un compte
rendu de l'activité de suivi et il sera rendu compte devant la commission
consultative de l'environnement de ce qui sera fait au sein du comité de suivi.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je m'étonne que
vous acceptiez qu'on puisse dire que n'importe quel citoyen peut constater une
infraction.
M. LE PRESIDENT.- Je
n'ai jamais dit cela !
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'est ce qui a été dit. On vient de parler de
"constater une infraction". On ne peut pas constater une infraction,
il doit avoir des mandats.
Je m'étonne que cela ne soit pas relevé.
M. LE PRESIDENT.- Il
a jamais été dans mon esprit de dire que chaque citoyen dressait un procès
verbal etc., en revanche chaque citoyen a la possibilité de porter à la
connaissance des autorités compétentes toutes infractions commises sur le
territoire national. C'est l'article 40 du Code de procédure pénale. Bien sûr
le citoyen ne dresse pas de procès verbal sauf les maires qui sont officiers de
police judiciaire, les préfets ont perdu ce pouvoir. Le citoyen peut faire
passer un certain nombre d'informations, il peut déposer plainte auprès des
services de police et gendarmerie.
M.HENIN (Les Amis du Vexin Français).- Le ton devient un peu grinçant, et j'en suis désolé. Je
voudrais simplement remémorer qu'on travaille ensemble depuis une douzaine
d'années au sein de cette commission sur les problèmes de pollution sonore et
de survol. Il me semblait me souvenir que les citoyens pouvaient lire les
immatriculations et quand elles étaient communiquées aux aéroclubs, ceux-ci se
chargeaient gentiment de le faire remarquer aux pilotes concernés. J'aurais
préféré cette réponse de la part du Président, mais enfin…!
La deuxième chose, nous n'avons en effet, que nous soyons
maires ou simples citoyens, aucun recours sinon de porter plainte.
On sait que la gendarmerie de l'air est à Roissy et
absolument indisponible pour constater quoique ce soit sur la plate-forme de
Cormeilles.
M. LE PRESIDENT.-
Là-dessus, je souhaite qu'on travaille dans un rapport de concertation et de
confiance sur ces questions, je ne fais pas de procès d'intention à qui que
soit dans ce dossier. Je pense qu'au-delà du propos et de l'échange, je crois
que les responsables d'aéroclubs perçoivent très bien cette nécessité.
Mais je répète, y compris sur le plan des plaintes, même
si la gendarmerie de l'air est à Roissy, Roissy est dans le 95, donc rien de ce
qui se passe à Roissy ne nous est totalement étranger. Si on n'arrive pas à
progresser sur ce plan, sans faire de menace à l'égard de qui que ce soit, il
faudra aussi que les choses se fassent.
Y a-t-il d'autres questions sur ce point, avant que nous
ne passions aux nouveaux circuits de piste ? …
Nous en venons aux circuits de piste.
2.2 Conclusion des essais des nouveaux circuits de
piste.
M. LE PRESIDENT.- Un
certain nombre de documents figurent dans le dossier qui vous a été remis avec
des cartes à l'appui. Il y a trois projets de circuit de piste A, B et C.
Le mieux est qu'ADP vous présente l'état actuel de son
analyse de ces trois projets aussi succinctement que possible. Chacun ici a
bien en tête une partie de ces paramètres et ce qui sera intéressant, ce seront
les réactions des uns et des autres.
M. MOREAU (ADP).-
Merci, Monsieur le Préfet.
Je me propose de commenter les plans joints à la note.
Le premier plan concerne les circuits actuels.
Je rappelle que ces circuits sont le fruit de certaines
modifications qui ont été apportées, il y a de cela environ quatre ou cinq ans,
certaines d'ailleurs à la demande de la DIRAP, pour ce qui concerne la piste
secondaire.
Pour dénommer les pistes, je vous propose de mentionner la
piste principale qui orientée au 048-238, c'est la piste équipée pour le vol
aux instruments. Sachant que les procédures aux instruments ne sont pas les
circuits que vous avez sous les yeux, ces circuits ne concernent que l'aviation
VFR, l'aviation légère et une partie de l'aviation de voyage qui évoluent en
vol à vue.
La piste secondaire est la piste 12-30 orientée 121-301.
Les modifications avaient porté sur le circuit de la piste
secondaire. Je propose de ne pas en débattre aujourd'hui, vu que la demande
concernait essentiellement une modification du circuit de la piste principale,
la piste orientée au 048-238.
Plusieurs propositions ont été faites :
La première, le projet A :
Ce projet A pour la piste principale, on voit que le
circuit qui dans les circuits actuels passe au-delà de Grisy-les-Plâtres et
Epiais-Rhus est tronqué pour passer devant ces deux communes.
Egalement pour une raison d'homogénéité, le circuit a été
revu dans ses proportions et passe très légèrement plus près de
Courcelles-sur-Viosnes, l'idée étant d'avoir une trajectoire très bien
matérialisée grâce à la ligne haute tension que vous pouvez voir sur le fond de
plan.
Les modifications de ce projet A par rapport au circuit
actuel sont : une branche vent tranversier parallèle aux lignes à haute tension
alignée sur un repère bien visible, et une trajectoire qui lui est parallèle
qui passe à l'intérieur de Grisy-les-Plâtres et Epiais Rhus par rapport au
circuit actuel.
Sur ce circuit A, les commentaires que je peux faire sont
les suivants :
Ces circuits ont tous été évalués en vol par des pilotes
inspecteurs de l'administration. Il est très bien au niveau du suivi de
trajectoire grâce à ce repère de haute tension. C'est un point positif. Il
n'améliore rien en ce qui concerne la trajectoire vent arrière qui passe entre
Frémécourt et Cormeilles en Vexin. En revanche, il passe au plus près à
l'intérieur et évite un contournement de Grisy-les-Plâtres et Epiais-Rhus.
L'inconvénient que présente ce raccourcissement de
trajectoire parce que c'est une trajectoire raccourcie par rapport au circuit
actuel, c'est que la branche finale dans l'axe des pistes est relativement
courte et peut présenter un certain nombre difficultés au niveau du pilotage
pour les écoles puisqu'il faut commencer la descente dans les procédures en
amont.
M. LE PRESIDENT.- Je
pose une question qui n'est peut-être pas pertinente mais un circuit de piste
est-il forcément de forme quasi rectangulaire ?
M. MOREAU (ADP).-
Non, un circuit n'a pas une forme imposée. En revanche, il est clair que le
décollage se fait dans l'axe...
M. LE PRESIDENT.-
Par rapport à ce que vous dites sur le circuit A où l'atterrissage est plus
court, si on imaginait d'atterrir Epiais-Rhus vers Mongeroult, est-ce qu'il est
possible d'imaginer que la branche qui descend le long de Grisy-les-Plâtres et
Epiais-Rhus se prolonge par une boucle qui éloignerait vers le nord l'avion
mais sans passer sur Epiais-Rhus et le ramènerait en position plus acceptable,
en terme de pente, sur la descente vers la piste ?
M. MOREAU (ADP).-
C'est le circuit actuel.
(Monsieur le Préfet montre sur une carte la
trajectoire)
M. LE PRESIDENT.-
Quand vous tournez comme cela, il s'agirait de faire une boucle et de venir
prendre la piste de cette façon.
M. MOREAU (ADP).-
C'est techniquement impossible.
M. LE PRESIDENT.-
Alors, passons à autre chose !
M. CHOIX (Hispano Suiza).- On risquerait d'avoir deux avions qui se croisent.
M. BUTEUX (DIRAP).- Il y a beaucoup de circuits qui ne sont pas
rectangulaires. Par exemple, à Lognes ce n'est pas rectangulaire, à Chavenay
non plus.
M. MOREAU (ADP).- Le
circuit B :
C'est une proposition de mon service qui consiste à allier
différents avantages du circuit actuel et du circuit projeté.
Il bénéficie toujours de ce repère ligne à haute tension
du côté de Courcelles, c'est un point
vraiment positif.
On a attiré l'attention sur le fait qu'un circuit n'est
pas un rail et qu'il y a de la dispersion autour du trait, une trajectoire qui
passe au milieu de deux agglomérations automatiquement génère des survols.
L'idée est d'avoir une trajectoire qui passe à l'intérieur de
Cormeilles-en-Vexin pour ensuite avoir une divergence sur un carrefour très
bien identifiable en vol pour contourner Grisy-les-Plâtres et Epiais-Rhus afin de bénéficier d'une
étape finale qui soit pilotable.
En résumé, les points positifs de ce circuit, c'est un
très bon alignement au niveau de la branche vent traversier au-delà de
Courcelles sur la ligne haute tension ; une modification de la branche vent
arrière pour éviter ce noeud de passage entre Frémécourt et Cormeilles ; et
enfin on se raccorde sur le circuit actuel pour contourner Grisy et Epiais-Rhus
avec une ouverture, c'est en fait une altération de la branche vent-arrière. Et
là vous voyez bien qu'un circuit n'est pas forcément rectangulaire, c'en est la
preuve, et finalement avoir une finale qui soit très bien pilotable.
Ce circuit a été évalué en vol, je l'ai moi-même évalué.
Le repère au niveau de Cormeilles en Vexin d'altération est bien visible. On a
une matérialisation en vol de la commune de Cormeilles et de la commune de
Grisy qui donne un axe qui est très facilement pilotable.
Ce circuit présente des intérêts au niveau circulation
aérienne tout en prenant en compte les remarques formulées pas les maires.
Le circuit C :
C'est un projet qui nous a été communiqué par la DIRAP. A
l'issue de nos travaux, la DIRAP nous a demandé d'étudier un circuit qui
contournerait très largement les agglomérations et nous a proposé ce schéma qui
a été également testé en vol.
Il est vrai que la branche vent arrière, parallèle à la
piste, est renvoyée très loin de la piste, à plus de cinq kilomètres, et là le
premier commentaire que j'y ferai, outre le fait qu'on éloigne des
agglomérations les trajectoires des avions, est le fait que cela devient un
circuit anormalement grand parce que la branche vent arrière étant à plus de
cinq kilomètres, les contrôleurs de la tour de contrôle ne voient plus les avions.
Je rappelle que le contrôle aérien doit dans un circuit
donner des informations de trafic afin de pouvoir donner dès numéros d'ordre à
l'atterrissage. Quand on est plus capable de bien voir les avions, on n'est
plus capable de les identifier et on ne peut plus délivrer les numéros d'ordre
à l'atterrissage et, de ce fait, on rend le métier de contrôleur excessivement
difficile.
Deuxièmement, une trajectoire vent arrière éloignée à cinq
kilomètres de la piste rend pour les pilotes un pilotage difficile parce qu'on
ne voit plus la piste dans certaines conditions de visibilité, on n'est plus
capable de tenir un alignement à vue. Probablement cela engendrerait des
divergences de tenue d'axe.
Au plan de la circulation aérienne, c'est un circuit qui
présente d'importantes contraintes.
M. LEBRUN (DIRAP).- Sur le dernier circuit de la DIRAP, c'est un circuit
qui a été reconnu par les avions de M. CHOIX d'Hispano Suiza. Des gens de la
DIRAP étaient monté à bord et cette trajectoire a été suivie par des inspecteurs
d'ADP et un instructeur pilote de chez Monsieur CHOIX.
Il nous semblait que plutôt que de continuer à sillonner
les villages comme on peut le voir dans les projets A et B, il nous semblait
que les contourner était bien préférable.
D'autant que, quand on a survolé ce circuit, on s'est
aperçu que pratiquement tout le temps on était au-dessus des champs et non pas
au-dessus de maisons. Si ce n'est que c'est un peu court sur Dampont et que
cela mériterait d'être un peu revu.
Dire que le circuit est plus long, ce n'est pas vrai, sur
le papier il est plus court. Dire que par vent arrière on n'a plus de
visibilité, alors qu'on voit très bien les deux gros hangars d'Aigle Azur de
très loin, il n'y a aucun problème.
Maintenant quand on nous objecte qu'il y a problème quand
il y a une mauvaise visibilité, peut-être par sécurité il faudrait que les gens
ne volent pas ce jour-là.
Peut-être peut-on reparler du circuit en pointillé, du
fameux cicuit de mauvais temps qu'on ne voit pas apparaître là-dedans. Il y
avait un petit circuit en pointillé qui faisait le tour du terrain et qui
s'appelait "circuit mauvaix temps". Ce circuit n'apparaît pas dans
les plans qui nous sont donnés.
On souhaite, à la DIRAP, non pas conclure aujourd'hui, on
n'est pas utopistes, mais on souhaiterait une expérimentation sur un an avant
de dire non au projet, sur une saison afin de pouvoir donner une conclusion
après plutôt qu'avant.
M. LE PRESIDENT.-
Est-ce qu'un circuit est quelque chose qui est fixe ou est-ce quelque chose qui
peut être adapté en fonction du temps. S'il fait très beau, est-ce que qu'on
peut prendre le circuit large, s'il fait mauvais le circuit dont vous parlez ?
Est-ce que cela se pratique ou est-ce une aberration ?
M. LEBRUN (DIRAP).- Je voudrais rajouter que le circuit de la DIRAP est
régulièrement pratiqué. Ce circuit qui n'existe pas sauf officieusement est
régulièrement pratiqué par des pilotes.
M. LE PRESIDENT.-
Est-ce qu'on pourrait dire, quand il fait beau que le circuit est large mais
quand il fait mauvais, qu'il est plus étroit ? Est-ce que cela se pratique ou
est-ce une aberration ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Ce n'est pas une aberration. Ce qui est important,
c'est qu'à un instant t tous les pilotes soient sur le même circuit. Il faut
que les pilotes connaissent les circuits, donc il faut que les circuits soient
publiés. Il faut que le contrôleur dise : "aujourd'hui, c'est le circuit A
qui est en service, ou le B ou le C".
Il est certain qu'il ne faut pas les multiplier à l'infini
pour des raisons de sécurité car il vaut mieux les avoir dans sa tête que de
lire un bouquin.
Il peut y avoir deux circuits, c'est le cas actuellement
avec un circuit à cinq cents pieds et un autre à 1000 pieds.
Ce qui est le pire, c'est de mettre des pilotes sur des
circuits différents en même temps.
M. LE PRESIDENT.-
Loin de moi cette idée.
Deuxième observation que je voulais faire, il y a le
circuit et il y a le nombre d'appareils sur le circuit.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Vous avez un problème technique qui est évident. Plus
le circuit est grand, plus on met d'appareils puisque les séquences
d'atterrissage sont à peu près les mêmes. De la même façon les contrôleurs
régulièrement limitent le nombre d'avions dans le circuit à partir du moment où
ils considèrent qu'il y a une trop grande densité. C'est leur métier de tous
les jours, c'est quelque chose qui se pratique de façon courante.
M. LE PRESIDENT.- Je
souhaiterais que la commission donne son sentiment là-dessus. On peut aussi
contrôler, limiter volontairement le nombre d'appareils en circuit, même si le
circuit est grand, on n'est pas obligé de mettre le maximum d'avions.
Là-dessus, je souhaiterais qu'on s'exprime.
M. BUTEUX (DIRAP).- Nous attendions le point "organisation des vols de
l'aviation légère".
M. PATTO (Courcelles-sur-Viosnes).- Je voulais poser une question sur les circuits, étant
néophyte : est-ce que les circuits sont faits en fonction des repères naturels
ou s'il y avait la possibilité de construire des balises ?
M. LEBRUN (DIRAP).- Est-ce qu'on a pensé aux villages quand on a construit
ces circuits ?
M. MOREAU (ADP).-
Pour répondre à la première question, ce sont des circuits qui se pilotent à
vue. Quand vous êtes dans un avion, notamment un avion en école, il faut des
repères très visibles. Les balises dont vous faites référence, si ce sont des
mâts plantés en pleine nature, ils ne seront pas vus des pilotes. Un pilote doit regarder en face de lui, il
faut qu'il ait dans son champ visuel des repères très visibles. C'est pourquoi
je vous parlais tout à l’heure d'un alignement de haute tension. C'est quelque
chose qu'on voit de loin et qui se suit facilement, un alignement de deux
communes, c'est quelque chose qu'on sait matérialiser.
Voilà pourquoi ces circuits ont ces formes. Par ailleurs,
les circuits actuels sont le résultat de travaux. Cette CCE avait travaillé par
le passé. Il se trouve qu'ils sont remis aujourd'hui à l'étude, mais ils sont
le résultat déjà d'études antérieures.
M. GUILLAMBERT (Amis du Vexin Français).- J'ai comme particularité d'habiter Grisy-les-Plâtres.
Lorsque je compare le circuit actuel qui pose déjà des nuisances aux habitants
de cette commune et que je vois le circuit B, je me pose beaucoup de questions.
Le circuit B se rapproche beaucoup plus des agglomérations aussi bien dans la
zone arrière que dans le zone de virage.
Je vous invite le dimanche matin à voir les avions qui
tournent autour du clocher de Grisy-les-Plâtres pour vous assurer que ce S
autour de la commune est toujours fait au plus court.
M. KROTOFF.- Je
voudrais signaler qu'un circuit de piste peut se tenir en largeur à plus ou
moins 100 ou 150 mètres. Ce qui fait que quand on serre un circuit sur Epiais
et Grisy-les-Plâtres, on peut se retrouver dans certains cas à survoler
Grisy-les-Plâtres et Epiais parce qu'il arrive parfois qu'un avion en rattrape
un autre, et le deuxième va demander un allongement de la branche vent arrière.
Dans le circuit actuel, on peut allonger très loin la branche vent arrière
derrière Grisy-les-Plâtres et Epiais pour revenir se poser.
Dans le projet A, on ne peut plus allonger cette branche
vent arrière. Donc il va y avoir des problèmes d'incorporation d'avions volant
à des vitesses différentes.
Quant au projet B, ce projet nous fait passer sur
Cormeilles-en-Vexin avec la tolérance qu'on va avoir en largeur, parce qu'il
faut bien dire qu'on fait du vol à vue, un coup sur deux vous allez avoir un
pilote qui va passer à la verticale de Cormeilles.
C'est pour cela que, personnellement je préfère encore le
circuit qui actuellement autorisé.
M. GAQUIERE (Ass des Osnyssois versant nord).- Ce qui m'étonne dans ces circuits de piste, c'est qu'on
n'ait pas pris en compte les paliers de Roissy et qu'on n'ait pas envisagé la
possibilité de faire des circuits de piste en mettant les avions comme des
crêpes, empilés les uns sur les autres.
M. GUILLAMBERT (Amis du Vexin Français).- Je reviens sur le circuit B, il faut savoir que les
villages d'Epiais et de Grisy-les-Plâtres sont situés à des altitudes de 170
mètres et 187 mètres.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Ce qui est important pour un pilote, c'est de voir la
piste, s'il ne voit qu'un hangar, il ne voit pas un cap, il peut se retrouver
dans différentes situations. Ce qui est important, c'est de matérialiser la
piste au bout de son aile, c'est d'avoir un axe. La branche dite vent-arrière,
c’est-à-dire celle qui est parallèle à la piste à l'opposé, il faut à tout prix
qu'on ait une vue claire et nette de la piste, c'est une question de sécurité.
Mais le plan B permet cela puisque à la hauteur de la
piste, on est bien parallèle. Ensuite l'altération de cap est possible.
Je reconnais que les gens de Grisy-les-Plâtres vont
regretter le circuit antérieur parce que ça va être pire, non pas que je crois
qu'on va serrer pour aller passer sur le village, mais il est vrai que la
topographie fait que Grisy est en hauteur, le circuit de piste est d'autant
plus bas du sommet.
Techniquement pour un pilote, il n'a aucun problème de
pilotage. On peut l'appliquer, les points sont bien cernés. Ce sera sans doute
le circuit qui sera le mieux suivi, mais ce ne sera pas forcément le meilleur
au sol.
M. GUILLAMBERT(Amis du Vexin Français).- Ce circuit a été tracé à 700 pieds. Alors que le
circuit actuel est de 1.000 pieds, c’est-à-dire quand même plus haut. Au
niveau de Cormeilles, de Grisy, et d'Epiais, les avions vont passer 300 pieds
plus bas.
M. PICHERY (Conseil Général).- Sur le projet B, je rejoins ce qui vient d'être dit
compte de l'expérience que je peux avoir de la vie à Cormeilles, sur le papier
le circuit est bien, mais je ne crois pas que ce circuit puisse vivre très bien
aussi bien pour Cormeilles que pour Grisy.
M. BUTEUX (DIRAP).- La DIRAP demande à la CCE de voter la résolution
suivante :
La DIRAP demande que "la CCE demande
l'expérimentation d'un tour de piste tel que proposé par la DIRAP, c’est-à-dire
le circuit C, en fixant un planning avec une date limite pour prise de décision
qui serait septembre 2002 et en définissant la méthode d'observation avec les
élus, les riverains et les usagers via le comité permanent".
On demande le vote ce sur cette résolution.
M. MOREAU (ADP).-
Monsieur le Préfet, j'ai dit tout à l'heure qu'il y avait une question de
sécurité, les contrôleurs ne voient pas les avions, je ne peux pas accepter
d'expérimenter ce circuit.
Il y a des contrôleurs dans la salle, je veux bien leur
laisser la parole, je ne peux accepter d'expérimenter un circuit qui mettrait
en jeu la sécurité. Une vent arrière à 5 kilomètres, c'est contraire à tout ce
que fait la Direction de la Navigation Aérienne. Je ne serais pas suivi sur un
sujet comme cela.
M. LEBRUN (DIRAP).- Actuellement, les avions qui sont au-dessus de
Cormeilles, on ne les voit déjà plus.
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français).- A quoi sert le radar ?
A quoi servent les balises ?
M. MOREAU (ADP).- Je
vous ai expliqué tout à l'heure que sur le terrain de Cormeilles-en-Vexin on
traitait les avions en vol à vue et les avions en vol aux instruments. Le radar
est fait pour traiter les avions en vol aux instruments. Ce sont des avions
"commerciaux" qui bénéficient des services radars.
Les avions qui décollent, les usagers que représente
M. Bernard CHOIX ici présent, sont des avions qui tournent dans un circuit
de piste qui ne bénéficient pas des services radars. Le contrôle aérien pour
les avions qui évoluent en règles de vol à vue se fait à vue. De la tour de
contrôle, il faut voir les avions. Les avions qui volent aux instruments, on
leur donne des cartes radars, on les amène jusqu'en final de la piste, ils
procèdent selon des procédures tout à fait différentes. Les avions en vol aux
instruments ne suivent pas ces circuits. Ces circuits s'appliquent uniquement
au trafic à vue.
M. BUTEUX (DIRAP).- Il a été dit tout à l’heure que la majeure partie des
avions pouvait être contrôlée et surveillée au radar, on pourrait préciser la
remarque du contrôle aérien.
M. HENRY.- Je
voudrais tout d'abord préciser que notre travail s'applique principalement sur
la sécurité. On se doit dans tous les cas de figure, d'assurer l'anti abordage
entre les différents aéronefs qui évoluent dans notre espace. Ceci évidemment
va se faire de deux façons : d'une part par l'utilisation du radar lorsque les
avions sont équipés et d'autre part, par l'information de trafic qui est
devenue maintenant obligatoire. Et cette information, nous l'avons par les
pilotes, par les reports de position et d'altitude.
Je rappelle que la détection radar ne peut se faire qu'à
une certaine altitude en dessous de laquelle il nous est impossible de voir.
En ce qui concerne les circuits de piste, puisque c'est le
sujet qui vous interpelle, il nous est difficile à chaque fois de visualiser au
radar les appareils. Premièrement parce qu'ils sont parfois un peu bas, nous
avons aussi des difficultés en propagation au niveau de la détection, les
conditions météorologiques pouvant de temps en temps un peu altérer cette
détection.
Et puis nous ne le faisons pas non plus dans le circuit de
piste pour deux raisons :
La première, c'est que bien évidemment dans le circuit de
piste qui est un circuit assez court pour nous, cela impliquerait la
visualisation systématique de tous ces appareils et c'est ce que nous appelons
une pollution radar, c'est-à-dire que nous aurions beaucoup trop d'appareils
dans un endroit trop restreint et nous ne serions plus à même de dire qui est
devant qui et de faire une séparation radar. C'est pourquoi nous appliquons une
séparation visuelle. Cette séparation visuelle, nous la faisons nous. Nous
voyons les avions, nous les identifions, nous transmettons cette information et
nous donnons un numéro d'ordre à l'autre appareil intégrant le circuit
d'atterrissage, en lui donnant cette information de trafic pour que lui
également se sépare visuellement. Si ce deuxième appareil n'obtient pas ce
contact visuel, alors nous prenons des mesure de façon à assurer l'anti
abordage.
Le circuit d'aérodrome, comme le précisait tout à l’heure
Monsieur Moreau, nous est effectivement défavorable si les avions sont loin et
bas.
Le projet C remplit les deux conditions : les avions son
loin et les avions sont bas. Nous serions dans une certaine mesure dans une
problématique qui serait de rendre cette fonction de sécurité et d'anti
abordage impossible.
Voilà ce que j'avais à dire sur ce point-là.
M. GAQUIERE (AOVN).- Est-ce qu'on ne peut pas remonter les paliers au décollage
? Je sais bien que Roissy vous gêne un peu, mais aujourd’hui on est 300 pieds,
on était à 400 pieds autrefois. Si on remonte les paliers, à ce moment-là vous
pouvez faire un contrôle.
M. HENRY.- J'aurais
souhaité que vous précisiez un peu votre point de vue. Je vais rentrer dans le
domaine de l'aéroclub, n'oublions pas que l'activité de la plate-forme de
Pontoise est une activité d'école. Il nous est impossible de demander à des
pilotes privés ou stagiaires un comportement de pilotes professionnels. Nous ne
pouvons pas leur demander une tenue machine professionnelle. Nous sommes
confrontés à des pilotes qui sont jeunes, inexpérimentés et partant de ce
principe-là, nous sommes obligés de ne pas trop leur en demander sur des tenues
d'axes, de vitesse ou même des tenues d'altitude.
Nous avons de temps en temps des problèmes parce que les
pilotes s'écartent un peu. Je prendrai simplement pour exemple ce qu'on appelle
la vent arrière. Cette branche est une branche de préparation de l'aéronef.
Bien évidemment, avec un pilote professionnel en 30 secondes, il va vous
préparer sa machine en altitude, il va vérifier que les vitesses sont
cohérentes avec les vitesses d'approche et d'atterrissage, ce sera fait d'une
façon assez rapide. Si nous prenons un élève qui va appliquer très strictement
les règles, ce délai va être plus long et à force de vouloir vérifier, il va
s'écarter un petit peu de la trajectoire ou va monter un peu. Cela nous est
difficile de lui dire : "regardez votre trajectoire et ne regardez pas trop
comment vous préparez votre machine".
M. GAQUIERE (AOVN).- Est-ce qu'on pourrait avoir l'avis de M. CHOIX sur ce
problème des élèves pilotes qui pourraient voler à une altitude beaucoup plus
haute qu'à l'heure actuelle.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je ne voudrais pas qu'on interprète, sous prétexte que
ce sont des élèves pilotes ou des pilotes non professionnels, qu'ils font
n'importe quoi et ont des tolérances qui ne sont pas les mêmes. Théoriquement
les tolérances sont les mêmes. La tolérance n'est pas considérable, un
excellent pilote tient une altitude à 10 mètres près et un élève pilote la
tient à 30 mètres près. Ce n'est pas la latitude de faire 500 mètres à gauche
ou à droite. Peut-être sont-ils un peu moins aguerris donc un peu moins précis.
C'est simplement une question de précision, pas de tolérance.
En ce qui concerne l'altitude, tout à l'heure la question
a été posée : pourquoi 700 mètres ? pourquoi 1.000 mètres ?
Vous avez deux critères et c'est un peu un choix au point
de vue des nuisances. Si vous montez à 1.000 mètres, vous allez avoir moins de
nuisances, en revanche vous allez arroser beaucoup plus large. C’est-à-dire que
le cône de propagation du bruit est plus large et donc plus de personnes vont
être concernées. Plus vous descendez, plus le cône de propagation va être
étroit mais le bruit sera un peu plus fort.
M. GAQUIERE (AOVN).- Le bruit est amorti aussi beaucoup plus facilement.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je veux bien mais il faut être conscient que plus on
monte, plus vous allez arroser une superficie importante.
Le deuxième problème est un problème de circuit de piste
et pour pouvoir raccourcir notamment la dernière branche, si le circuit de
piste est bas, ceci permet d'être sur l'axe d'atterrissage plus près de la
piste.
Si vous voulez être à 1000 pieds dans l'axe, vous êtes
forcément plus loin que si vous êtes à 700 pieds, ce qui permet de raccourcir
la dernière branche, la branche d'atterrissage, en étant dans l'axe. Voilà
l'avantage.
Il y a un inconvénient et un avantage, c'est une question
de choix.
Il est certain que le circuit hélicoptères à 500 pieds ne
gêne absolument personne parce qu'il est tellement bas et tellement court sur
le terrain qu'il n'arrose plus personne.
Il est anecdotique.
M. LEBRUN (DIRAP).- Monsieur MOREAU, quel est le pourcentage d'utilisation
de la plus petite piste, la 12-30, et le grand circuit ?
L'observation qu'on a faite et qui est communément
répandue, c'est que c'est le grand circuit qui est le plus utilisé.
Deuxièmement, j'ai constaté pendant le mois d'août 2000,
pendant que vous avez refait votre piste et que la grande piste était fermée,
que vous avez utilisé sans problème ce petit circuit et nous n'avons pas eu de
plainte au mois d'août 2000. Ce fût pour nous un bon mois.
Comment fait-on pour privilégier le grand circuit au
détriment du petit ? est-ce qu'un rééquilibrage est possible ?
M. MOREAU (ADP).- Le
choix des pistes se fait en fonction du vent. On est dans une région où les
vents de secteur Sud-Ouest sont des vents dominants. Ce qui explique que c'est
la piste 05-23 qui est la plus souvent en service. Il arrive effectivement
d'avoir des vents du nord, quand c'est le cas on met la 12-30 en service.
L'exemple que vous avez cité, c'est un cas particulier
parce que l'année dernière on a refait la piste principale, on était bien
obligé d'écouler le trafic sur la piste secondaire. On a exploité pendant un
mois la 12-30 en piste unique pour des raisons d'ordre technique.
Mais la règle que tous les aérodromes observent, c'est la
règle du vent dominant, les avions décollent et atterrissent face au vent.
Le soir il arrive que le vent tombe, c'est la position du
soleil qui détermine le choix des pistes. Il est certain que quand vous avez un
soleil rasant, on évite de faire poser les avions face au soleil pour éviter
l'éblouissement mais de façon générale, c'est le vent qui détermine.
M. LE PRESIDENT.-
Une ultime question sur les circuits ?
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- C'est une constatation plus qu'une question. Finalement
lorsque j'écoute les uns et les autres, je me rend compte que les projets A et
B sont des projets qui déplacent plus ou moins les problèmes ou on en ajoute
d'autres. Le projet C pose problème pour des raisons de sécurité, je veux bien
le comprendre, finalement je me demande si le circuit actuel n'est pas celui
qui est préférable.
C'est une interrogation que je me fais.
M. GUILLAMBERT (Amis du Vexin Français).- Il y a eu une expérimentation au mois de novembre
l'année dernière sur les circuits de piste avec des avions équipés ou non
équipés de silencieux, je peux vous garantir que pour le village de
Grisy-les-Plâtres, les observateurs placés aux quatre coins du village ont été
très surpris de voir des avions qui, en respectant le circuit actuel, ne
produisaient aucune nuisance. Ils ont été très surpris parce que ce n'est
jamais là qu'ils les trouvent habituellement.
Intervenant (représentant de Génicourt).- Je suis très inquiet en tant que représentant de
Génicourt de la position qui vient d'être émise à propos de l'utilisation de la
piste. Je vous rappelle que notre position à Génicourt est particulièrement
sensible au niveau sécurité puisque nous sommes sur un colline à une altitude
de 108 mètres, la plate-forme est à 91 mètres, les angles d'atterrissage des
aéronefs sont de l'ordre de 4 à 5 %. Un simple calcul arithmétique montre que
le survol de Génicourt s'opère à 73 mètre maximum par rapport au sol. Si on
déduit de cela la hauteur des constructions et notamment une école et un
complexe sportif, si je tiens compte des remarques des aiguilleurs qui nous ont
dit que certains pilotes inexpérimentés pouvaient avoir des dérives d'environ
30 mètres, vous faites 73 m – 30 m, si on continue comme cela on sera à la cave
!
Nous sommes très inquiets pour la sécurité de cette école
et de la population.
M. LE PRESIDENT.-
Nous comprenons tous que nous avons un certain nombre de paramètres qui ne sont
pas simples à conjuguer.
La proposition que je veux vous faire est la suivante :
Cette question des circuits, j'ai tendance à l'analyser comme
une question pratique. Des expérimentations ont été faites. Je souhaiterais
qu'on fasse une expérimentation non pas en terme ordinaire mais sur un jour,
deux jours ou trois jours un test sur le circuit C qui est proposé par la DIRAP
avec éventuellement même un appendice qui reporterait dans le circuit C la
transversale Grisy-les-Plâtres et Epiais au-delà de Grisy-les-Plâtres et
d'Epiais Rhus, comme c'est le cas dans le circuit actuel. En observant au passage, que lorsqu'on fait
la distance à la main on constate que les distances sont à peu près égales
quand on fait le nord du circuit. Je souhaiterais que cette question soit faite
de manière expérimentale, qu'on regarde concrètement, qu'on fasse une
expérience au sens mathématique ou physique du terme avec tous les échanges,
tour de contrôle, observations visuelles, avec des observateurs au sol, avec
des pilotes expérimentés, et de bien regarder comment cela fonctionnerait en
faisant des débriefings complets : la température au sol, la nébulosité, les altitudes
respectées etc…
C'est ce débriefing qu'on fera ensuite au niveau du comité
de suivi pour voir si le circuit est pertinent, s'il faut le compléter. En
attendant, on garde le circuit actuel. On s'engagerait dans le mois ou dans les
deux mois qui viennent à faire cette expérience.
Je me tourne en même temps vers ADP, je ne veux pas
proposer des choses que la morale aéronautique réprouverait, mais voilà le sens
dans lequel nous pourrions essayer d'avancer.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je souhaiterais qu'on en profite pour faire des mesures
de bruit à cette occasion pour qu'on puisse respecter la charte du Parc qui
dans l'article 9-3 précise qu'il ne doit pas y avoir de bruit supplémentaire.
M. LE PRESIDENT.-
Les mesures de bruit font partie de l'expérience complète avec tous les
paramètres qu'on peut lister. On le fera avec les maires, les associations et
toutes les parties en présence pour essayer de faire cette expérience au sens
scientifique du terme.
Il y aura tout, le dialogue avec la tour de contrôle, les
échanges avec le pilote, que l'on voit les espaces, les marges de latitude, une
ligne n'est pas un rail.
On peut le faire assez rapidement, ce n'est pas à reporter
aux calendes grecques.
Je demanderai à ADP de me faire le protocole de
l'expérience : 1 vol, 2 vols, 3 vols, conditions météo etc… tout ceci se fera
dans la plus complète transparence.
Si ADP partage ce point de vue ainsi que les responsables
de l'aéroport, est-ce c'est possible ?
M. MOREAU (ADP).-
Monsieur le préfet, j'espère avoir été clair tout à l'heure, mais je ne peux pas continuer une
expérimentation avec vent arrière à 5 kilomètres, il y va de la sécurité. Je
veux bien que le comité de suivi rouvre le dossier sur les circuits, peut-être
qu'il y aura d'autres idées qui germeront
dans les esprits, mais le circuit C est, au plan de la circulation
aérienne, inacceptable.
En tant qu'agent de la navigation aérienne, je suis obligé
de vous le dire, je m'opposerai à une expérimentation même de courte durée du
circuit C.
M. LE PRESIDENT.- Ce
n'est pas l'expérimentation avec des usagers, c'est "in vitro".
M. MOREAU (ADP).-
Cela a été fait, Monsieur le Préfet.
M. LE PRESIDENT.- Je
dis cela pour qu'on mesure bien au sol avec une variante qui va au-delà de
Grisy-les-Plâtres et Epiais-Rhus, de façon à avoir un debriefing complet, si on
partage mon point de vue bien sûr.
M. LEBRUN (DIRAP).- Le but est quand même de se préoccuper des
villages d'Ableiges, d'Us, de Frémécourt et de Cormeilles, où le fait de passer
entre ces villages est une absurdité. Les gens en souffrent. Il y a quatre
villages qui souffrent énormément depuis des années, on doit pouvoir améliorer
les choses.
M. LE PRESIDENT.-
C'est la proposition que je voulais faire à la commission. Il me semble qu'on
ne peut pas trancher comme cela entre le circuits.
Je vous propose d'essayer de monter dans les deux mois ou
le plus tôt possible, au maximum dans les deux mois, cette expérience. Le
sous-préfet de Pontoise va coordonner cette démarche. Je ne demande pas de le
faire faire par des élèves des aéroclubs.
On aura le debriefing complet. Et le comité de suivi le
travaillera et, à partir de là, il regardera ce qui se passe, on aura un
dialogue là-dessus, est-ce clair ?
Est-ce que cette proposition vous agrée les uns et les
autres ?
M. HENRY.- Dans
votre proposition, Monsieur le préfet, nous verrions bien également une étude à
moment là avec les élèves pilotes, c'est-à-dire qu'un vol pourrait se faire
avec un instructeur à bord, bien évidemment…
M. LE PRESIDENT.- Je
ne veux pas mettre en péril un village.
M. HENRY.- … de
façon à bien voir si un élève pilote, à une distance aussi éloignée, avec sa
préparation machine, est à même de pouvoir se repérer sur le terrain. Avec un
professionnel, on n'aura pas trop de souci, il aura normalement un comportement
assez sûr mais un élève, on ne le sait pas. Dans ce cas-là, puisque c'est notre
rôle d'assurer la sécurité, de voir si les élèves sont à même d'assurer ce
point très important.
M. LE PRESIDENT.- Si
on s'accorde sur la démarche, on peut inclure cette problématique, étudier si
on peut le faire en accord avec les aéroclubs. Ce travail-là, le sous-préfet le
prendra en charge avec vous, il faudrait essayer de le faire dans un délai
maximum de deux mois, et cette expérience on en rendra compte. On aura alors
des éléments d'appréciation et toutes les parties prenantes pourront présenter
leurs observations. On rentrera le maximum de paramètres, y compris le bruit.
On pourra éventuellement le faire, une fois avec un avion sans silencieux, une
autre fois avec silencieux, je ne veux pas multiplier les paramètres, mais on
va voir ce qu'on peut faire pour approcher au maximum de la vraie expérience au
sens de la méthode expérimentale, pour ceux qui se souviennent de nos années de
philosophie.
M. HENRY.- On pourrait
en profiter pour faire un relevé avec des audiomètres du cône de bruit que fait
un avion en le faisant passer à 700 ft et à 1.000 ft avec des sonomètres
dispersés pour se rendre compte à la fois du nombre de décibels et de
l'amortissement des décibels en fonction de la distance.
M. LE PRESIDENT.-
Est-ce qu'ADP veut bien mettre ne chantier le protocole de l'expérience en
liaison avec le sous-préfet de Pontoise ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Quant à moi, j'ai émis toutes les réserves mais enfin …
par bonne volonté, je mets les avions de l'aéroclub à la disposition de
l'expérience et les pilotes professionnels qui sont les instructeurs.
Mais en aucun cas que ce ne soit pris comme un agrément
pour quelque chose qui d'évidence ne nous paraît pas souhaitable en matière de
sécurité.
M. LE PRESIDENT.-
Chacun dans cette affaire garde sa liberté d'appréciation, de jugement et de
responsabilité. L'expérience en tant que telle n'engage personne. C'est la
recherche du debriefing.
M. GAQUIERE (AOVN).- Sur la mesure de bruit, je souhaiterais que ce soit
fait de manière contradictoire. Autrement dit, que ce soit fait par ADP et par
un organisme indépendant.
M. LE PRESIDENT.-
ADP va réfléchir à tout cela.
M. HENIN.- Il existe
un Laboratoire National d'Essais, ils sont très efficaces. A l'époque où
j'avais fait des mesures sur ma commune, il s'agissait d'un test sur un circuit
motos sur la colline de Marines. Il s'est avéré que le Laboratoire National
d'Essais a fait un rapport particulièrement sur le bruit des avions, c'était en
1984.
M. LE PRESIDENT.-
Mesdames et Messieurs, est-ce que qu'on s'accorde là-dessus ?
Je mets aux voix. Qui est contre ? …
A l'unanimité, nous allons essayer de progresser comme
cela, le plus rapidement et le plus objectivement possible, étant précisé que
cela n'engage pas les différents responsables et que le protocole va être
établi en toute sécurité par ADP en liaison avec les uns et les autres.
La question suivante est celle de la réduction du bruit à
la source... Oui, Monsieur ?
M. KROTOFF.- Il y a le
problème de Génicourt qui a pas été soulevé parce que c'est pratiquement
impossible de faire une altération de cap. Le dernier virage avant de se poser
est très rapproché de la piste, on
passe au niveau des silos et pratiquement
tout le temps, vous avez des avions qui passent derrière Génicourt.
En plus, quand vous avez un bimoteur, il est en approche
directe sur la piste 12-30, il passe à la verticale de Génicourt.
On a un dernier virage qui est très rapproché du seuil de
piste. Quand on prend le circuit A, il
est proposé la piste 228 qui passe à côté d'Epiais Rhus. Ce qui va se passer,
c'est que des avions vont passer à la verticale du village, surtout les gros
avions.
M. GAQUIERE (AOVN).- Les gros avions n'ont pas à passer par là, ils ne
passent pas sur la 12-30 !
M. LE PRESIDENT.- On
va pas épuiser tous les sujets aujourd’hui. Je crois que la façon dont nous
nous accordons pour essayer de progresser permettra de clarifier au maximum
toutes ces questions.
Nous allons faire un travail de précision, si ADP veut
bien nous accompagner, de telle sorte que chacun voit bien les différents
arguments en présence et les réalités.
2.3 Réduction du bruit à la source.
M. LE PRESIDENT.-
Sur les silencieux, je pense qu'on peut peut-être aller assez vite là-dessus.
Toute la démarche en terme de procédure a été faite, les accords ont été
trouvés.
M. LEBRUN (DIRAP).- Je vous confirme que jeudi après-midi on se rencontrera
avec la DIREN, le Conseil Général et M. CHOIX pour finaliser les dossiers de
subvention et fixer la liste des avions.
J'ai lu avec attention la convention d'ADP et j'ai eu un
petit haut-le-coeur quand j'ai vu que la date butoir pour fournir la liste des
avions était fixée au mois de juin 2002 alors qu'on s'est quitté au mois de
juin 2001. J'ose espérer qu'on aura la liste des avions avant juin 2002.
M. LE PRESIDENT.- Il
y a cette réunion qui est programmée. Certains aéroclubs n'ont pas signé cet
accord, d'autres l'ont fait.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Monsieur le préfet, toutes les associations fédérales
ont signé, seules les écoles commerciales qui se trouvent de l'autre côté de la
piste n'ont pas signé. La DIRAP les connaît parfaitement.
M. LEBRUN (DIRAP).- Mais cela pose quand même problème, plus
exactement un souci d'équité. Pourquoi certains accepteraient de s'équiper et
pas d'autres ? A terme, on va continuer à avoir des avions bruyants alors qu'il
y a un paquet de subventions à attribuer, je trouve très regrettable qu'une
douzaine d'avions échappent à l'accord à cause de deux sociétés qui ne veulent
pas nous rejoindre, bien qu'on les ait invitées à le faire.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- J'en suis doublement pénalisé, parce qu'on va faire un
investissement avec des complications pour s'équiper, alors qu'une concurrence,
si je peux m'exprimer ainsi, même si on ne travaille pas tout à fait dans le
même domaine, ne va pas faire le investissements, et en plus vont dégrader nos
relations avec l'environnement alors qu'on essaie de les améliorer.
C’est-à-dire qu'on va être pénalisé sur les deux points.
M. LE PRESIDENT.-
Nous allons reprendre pour notre part cette affaire, nous allons faire le
nécessaire pour convaincre ces sociétés commerciales de s'équiper également au
niveau des silencieux.
Déjà, faisons le travail pour tous ceux qui sont d'accord,
la réunion du 21 sera utile, le sous-préfet y participera. Je souhaite qu'on
avance, ce n'est pas facile, il y a des problèmes techniques, de coût, mais je
crois que cela fait partie d'un accord que nous avons passé ensemble, dans le
passé, il faut le mettre en oeuvre dans le respect des règles de sécurité.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- On va le respecter.
M. TROCHAIN (AERO ACADEMY).- Il faut savoir que nous sommes un petit club, loi de
1901, nous nous sommes inquiétés du coût même s'il va être bien partagé.
Mais le problème est aussi l'homologation des silencieux. Plusieurs sociétés
nous ont fait des propositions mais personne n'est capable de nous dire si
elles sont réglementaires. On pourra peut-être résoudre ce problème par la
suite, on s'en occupe.
M. LE PRESIDENT.-
Nous aborderons ce point lors de la réunion du 21. Les instructions que je
donne pour la partie administrative des choses, c'est d'essayer d'aboutir
concrètement et rapidement.
Le Conseil général qui prend sa part, il participe au montage
financier, partage cette attention...
M. PICHERY (Conseil général).- Absolument.
M. LE PRESIDENT.-
Donc nous allons essayer de conclure et nous devrions y arriver. Et nous allons
faire le nécessaire vers les retardataires.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je veux confirmer à la commission que nous avons pris
l'engagement, nous entendons le respecter. Ce ne sera jamais rapide, cela n'ira
jamais assez, ces pots d'échappement feront toujours trop de bruit, mais on
respectera les engagements qu'on a pris et le plus rapidement possible.
Je dois reconnaître qu'on est dans un cas de figure un peu
particulier parce que la DIRAP nous aide dans nos actions en tant qu'aéroclub.
On travaille vraiment en commun.
M. LE PRESIDENT.- Je
souhaite que sur ces questions nous progressions, je souhaite que les aspects
qu'on a abordés - sur le nombre d'avions – soient réexaminés pour voir si on
peut gérer les causes de manière plus cohérente. Je souhaite que la question
des horaires soit abordée au niveau du comité de suivi, qu'on regarde si on
peut imaginer une amélioration en termes d'horaires, par exemple, que le
dimanche matin les vols ne commencent qu'à 10 heures, des choses comme
cela ne me paraissent pas incompatibles avec l'activité d'aéroclub et peuvent
permettre à des gens qui, comme d'autres, travaillent de ne pas tomber du lit
au premier avion.
Des choses comme celles-ci sont humainement
compréhensibles, des deux côtés. Je souhaite que ces questions soient abordées
au niveau du comité de suivi dans un esprit de dialogue et d'ouverture
M. LEBRUN (DIRAP).- Je ne sais pas si cette histoire d'horaires est aussi
simple. Autant nous en sommes convaincus mais en revanche, je sais qu'il y a
beaucoup de réticences, M. CHOIX ne va pas me contredire.
La proposition de la DIRAP est qu'entre mai et septembre,
comme il y a beaucoup de vols et que les gens aiment bien profiter de leur
jardin, qu'entre midi et 14 heures, si
ce n'est pas trop vous demander, on ait un peu la tranquillité, quitte à ce que
vous ayez des cours théoriques au sol ou que vos pilotes puissent "casser
la croûte" et se détendre.
Je suis pas sûr qu'on vienne à bout facilement de cette
question.
M. LE PRESIDENT.- Je
souhaite qu'on le fasse dans un certain esprit.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'est beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît.
Aujourd'hui vous ne pouvez pas voler avec la météo
actuelle. Je vous rappelle que nous avons des avions en VFR, en vol à vue, et
non pas aux instruments, il nous faut une météo clémente.
Plus de 150 jours par an, nous ne pouvons pas décoller
avant dix heures le matin. Si on veut continuer à avoir un personnel il faut
qu'il puisse voler un nombre d'heures suffisant. Si on leur dit à midi, vous ne
pouvez pas voler avant trois heures, ils n'ont plus qu'une demi-journée. A la
fin de l'année…
M. LEBRUN (DIRAP).- Nous savons que les créneaux horaires existent sur bien
d'autres plates-formes. Nous en faisons un point important de la réunion
d'aujourd'hui.
M. LE PRESIDENT.-
Nous ne somme pas en train de l'imposer, nous sommes en train de chercher.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Il y a des emplois en cause.
M. LE PRESIDENT.-
Nous ne sommes pas en train de dire que nous allons supprimer des emplois, nous
essayons de voir si dans ce domaine il y a une marge de progression qui puisse
se trouver d'accord parties. Je le répète, si on ne devait pas aboutir dans ce
domaine, j'y réfléchirai avant d'agir mais je n'exclus pas de solliciter le
ministre lui-même sur des questions comme celles-là si on ne devait pas
aboutir, parce qu'ailleurs, je le répète, on a abouti. Je pense que
l'intelligence qui est la nôtre doit permettre aussi de le faire.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Là où je suis un peu étonné et choqué, dans les
discussions qu'il y a eu jusqu'à présent, on a avancé sur les échappements en
disant, par opposition aux horaires : "équipez-vous d'échappement et on
met de côté les horaires". Si maintenant qu'on a dit d'accord pour les
échappements, on nous en remet une louche avec les horaires, pour ensuite nous
en remettre une autre …
M. LEBRUN (DIRAP).- Non, Monsieur CHOIX, cela ne s'est pas passé comme
cela, quand on a écrit la charte, on a dit : les créneaux horaires ne sont pas
du ressort d'un accord entre riverains et aéroclubs, donc on en reparlera lors
de la prochaine CCE.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'était " équipez-vous et on aura une
tranquillité". On sent très bien qu'on voudrait nous faire disparaître.
M. LE PRESIDENT.-
Monsieur le Président, si les silencieux se mettent en place rapidement, si les
observations concluent à une amélioration notable des choses, peut-être la
discussion sur les créneaux horaires disparaîtra, mais elle reste en suspens
tant qu'on n'a pas fait la démonstration du progrès qui pour l'instant n'est
pas acquis parce que les silencieux ne sont pas installés. Si les silencieux
sont mis rapidement en place, si les choses se passent bien, si les
constatations au sol font qu'on considère que le bruit est supportable, la
question des créneaux horaires ne se posera pas dans les mêmes conditions.
La question des créneaux horaires peut être posée de
manière raisonnable après débats, échanges et en tombant d'accord sur tel ou
tel type de créneaux d'horaires. Il ne s'agit pas de déterminer des créneaux
horaires qui feront qu'il n'y a plus d'activité possible. Ce n'est pas l'objectif.
C'est d'essayer de trouver le point d'équilibre entre les uns et les autres.
Je dis simplement que le matin du dimanche, cela ne me
paraîtra pas aberrant. Je prenais l'exemple des tondeuses à gazon, chacun admet
qu'on ne tond pas sa pelouse le matin à 7 heures en plein été.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Monsieur le préfet, il n'y aura aucun problème à 7
heures !
M. LE PRESIDENT.- Il
fait jour à 7 heures, et il y a des avions qui peuvent décoller à 7 heures au
mois d'août. On peut essayer de trouver des accords là-dessus qui ne mettent
pas en question l'activité de l'aérodrome.
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Je voulais simplement préciser qu'au nom du collectif
des maires, votre proposition a notre agrément puisqu'elle faisait partie de
nos demandes. Si on veut arriver à notre objectif qui est la réduction globale
des nuisances, il faudra bien un jour ou l'autre en passer par là. Je ne pense
pas que la bonne volonté des uns et des autres, sans vouloir la mettre en
cause, soit suffisante.
Un jour ou l'autre, il faudra bien réglementer, en le
faisant intelligemment et avec votre accord, ces créneaux horaires, notamment
le dimanche où on doit respecter le repos d'une majorité face aux loisirs d'une
minorité.
La problématique est là. On a affaire aux loisirs d'une
minorité, certes elle y a droit, mais il faut qu'elle respecte une majorité qui
vit en-dessous.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- On est d'accord sur ces bonnes intentions, je dis
simplement que je croyais signer de bonne foi avec des gens de bonne foi une
charte. Quand on en a parlé, on nous a dit : "réduisez le bruit à la
source, faites des efforts de ce côté-là et le problème des horaires ne sera
plus abordé". On a accepté ce deal, si maintenant vous nous dites c'est
cela et puis on fait cela en plus, c’est-à-dire que vous êtes en train de nous
condamner avant de commencer.
M. LE PRESIDENT.-
Les choses ne se posent pas depuis le début de la réunion en terme
d'antagonisme ou de confrontation. Nous essayons de trouver les points
d'équilibre. Je souhaite qu'on regarde cette question, qu'on regarde ce qu'il
est possible de faire. Maintenant, je répète que l'Etat existe, il a vocation
aussi à prendre ses responsabilités si les choses ne voulaient pas se régler
entre vous et si la nécessité s'en fait sentir.
Je ne suis pas en train de dire qu'on va le faire, je
préciserai pour ma part concrètement les choses dans les semaines ou dans les
mois qui viennent selon la façon dont les discussions évolueront, les deux
choses sont liées.
Si on met bien en place rapidement les silencieux, parce
que cela tarde objectivement depuis des mois pour différentes raisons, je ne
dis pas que c'est de votre fait,
peut-être que la question des créneaux disparaîtra. Mais si elle devait
rester, on ne peut pas la nier, et on ne peut pas nier l'existence des gens qui
se trouvent sous les avions
C'est une question de bon sens, d'adaptation et de
recherche. Voilà dans quel esprit je me situe, c'est tout.
M. BUTEUX (DIRAP).- Une remarque par rapport à ce que vous venez de dire,
nous pensons que cela dure depuis pas mal de temps et pourtant beaucoup de
personnes ont fait beaucoup d'efforts pour que cela avance vite.
Au niveau de la DIRAP, ce que l'on propose, c'est que la
CCE se prononce sur le fait qu'il faut définir un planning le plus rapidement
possible de façon à ce que qu'on puisse suivre les choses beaucoup plus
facilement. Tant qu'on n'a pas de planning précis, on va toujours diverger.
M. LE PRESIDENT.-
Vous vous réunissez le 21 sur la question des silencieux, je serai très attentif
au compte rendu qui sera fait de cette réunion et de son niveau d'avancement.
Je souhaite qu'elle soit aussi conclusive que possible. Nous allons nous
occuper immédiatement de ceux qui n'ont pas signé cette convention.
Je souhaite vraiment dans les semaines qui viennent, là
aussi avant la fin de l'année, que cette question des silencieux soit réglée,
au sens que les choses se fassent.
Je souhaite inscrire, si vous le voulez bien, la question
des autres problématiques qui tournent autour du bruit, à savoir le nombre
d'avions en circuit, les horaires éventuellement si la nécessité transparaît
dans nos échanges dans cette problématique.
Là aussi, je souhaite que sur ces questions, d'ici la fin
de l'année, à travers les travaux du comité de suivi, nous puissions faire en
sorte que nous ayons progressé.
Voilà le planning que je vous propose.
M. GIROUD (PNR).-
Sans préjuger de la décision, serait-il possible dès à présent d'avoir une
attitude différente entre silencieux et non silencieux en matière d'horaires ?
M. LE PRESIDENT.-
C'est une idée intéressante, sur la question des créneaux horaires on peut
imaginer qu'un avion à silencieux ne soit pas sujet peut-être à créneaux
horaires et que les avions sans silencieux soient sujets à créneaux horaires.
Je ne conclus pas sur ce point, mais ce peut être une façon de progresser sur
cette question. On va le faire pas à pas et sur ce calendrier.
Si l'assemblée est d'accord, si personne n'est contre,
cette résolution est adoptée.
2.5 - Vols de nuit.
M. LE PRESIDENT.- Sur la question des vols de nuit et des vols de fret,
est-ce qu'ADP peut nous donner la photographie de la situation ?
M. MOREAU (ADP).-
Dans le dossier figure une fiche qui reprend les modalités de l'exercice des
vols de nuit actuellement.
On rappelle que l'aérodrome de Pontoise n'est pas fermé la
nuit. Il n'y a pas d'arrêté qui empêche l'activité aéronautique la nuit, en
revanche les services de contrôle de la circulation aérienne ne sont pas
assurés au-delà de 22 heures 30.
Il est vrai que les circonstances actuelles ne nous
permettent pas, pour un simple problème d'effectif, d'assurer le contrôle
aérien dans le créneau publié de 7 heures à 22 heures 30. Actuellement nous
arrêtons le contrôle à 20 heures 30.
Quand nous aurons les effectifs contrôleurs suffisants, le
contrôle sera assuré dans le créneau 7 heures – 22 heures 30.
En dehors de ces créneaux horaires, l'aérodrome reste
utilisable mais très fréquemment, même en été, il fait nuit. Pour permettre un
minimum d'activité aéronautique, nous avons, à la demande des usagers, installé
un système de télécommande du balisage lumineux qui est l'aide indispensable à
toute activité de nuit sur un aérodrome.
Ce système, comme le contrôle aérien est fermé, est activé
au départ du contrôleur le soir, et ce système permet au pilote à partir de son
avion d'allumer le balisage par des appuis successifs sur son
"alterna" (?), l'alterna étant le moyen permettant de faire des
émissions à la radio.
En appuyant un certain nombre de fois sur l'alterna le
pilote active le balisage lumineux et le balisage lumineux reste allumé, le
temps d'évolution de l'avion et, s'il n'est pas réactivé par le même pilote ou
un autre, le balisage s'éteint de lui même.
C'est dans ce cadre-là que se produit un certain nombre de
vols la nuit, sachant que ces vols restent néanmoins excessivement rares
puisque nous avons dénombré pour le premier semestre de l'année 88 mouvements.
Ces mouvements concernent essentiellement des vols de fret dans le cadre du
transport de pièces détachées automobiles.
J'ai précisé également que les usagers de l'aviation
légère utilisent très exceptionnellement cette possibilité offerte de
télécommande de balisage lumineux pour des sorties, mais en aucun cas des vols
d'école. Ce sont donc exclusivement des vols de voyage, les avions décollent
très fréquemment de jour et reviennent sur le terrain la nuit en allumant grâce
à la télécommande le balisage lumineux. Cette activité est tout à fait
marginale et n'a lieu qu'une fois par an lors de la nuit la plus courte. C'est une
activité très faible.
En page deux du document, il y a la répartition par
créneaux horaires sur ces six premiers mois de l'année et enfin les types
d'avions utilisés. Ces avions utilisés sont essentiellement des
turbo-propulseurs, des avions à hélice.
Ils respectent la réglementation actuelle de l'aérodrome. Je rappelle que
l'aérodrome est interdit aux avions de plus de 45 tonnes.
Je vois qu'on a dans la liste des avions un Falcon 50, ce
doit être une erreur, car ce n'est pas un turbo-propulseur mais un turboréacteur.
Il y a effectivement trois mouvements faits par un turboréacteur, un Falcon 50.
M. LE PRESIDENT.-
Est-ce qu'il y a des questions sur cette présentation ?
Mme POUCET (Génicourt).- Ce n'est pas une question mais une observation. Je
voudrais savoir si vraiment l'aérodrome de Cormeilles est ouvert ou fermé la
nuit parce que le 12 novembre 1998 nous étions réunis pour parler d'un arrêté
de restriction de l'usage de l'aérodrome qui je crois a été pris le lendemain,
je n'en ai pas eu connaissance de façon officielle puisque, Monsieur le Préfet,
je vous ai écrit deux fois en mars 1999 et en juin 2000 pour obtenir copie de
cet arrêté, mais je ne l'ai toujours pas.
En tout cas, ce qui a été dit en novembre 98, je vous
relis les propos de Monsieur le Président qui était M. MARGERIE (?) à l'époque
:
"Je constate qu'il y a dans l'arrêté
désormais une réglementation sur la circulation de nuit dans cet aéroport pour
la sécurité et la tranquillité des riverains.
Cet aéroport sera fermé entre 22 heures 30 et 7
heures ou 6 heures, on peut encore en discuter.
Ce sont les dispositions de l'arrêté qui est
proposé ici, étant entendu qu'à titre exceptionnel et cela veut dire ce que
cela veut dire, des dérogations pourront être accordées mais certainement pas
selon le système actuel de la simple demande qui aboutit à faire en sorte que
cet aéroport est ouvert tout le temps.
Voilà la proposition qui vous est faite dans cet
arrêté et disposition à laquelle l'administration est particulièrement attachée."
Je voudrais savoir où on en est de cet arrêté.
Puisque vous faites référence à cet arrêté qui dit que les
avions de plus de 45 tonnes ne sont pas autorisés à Cormeilles, c'était l'objet
de l'arrêté, et simultanément, il était également stipulé que l'aérodrome était
fermé entre 22 heures 30 et 7 heures.
M. LE PRESIDENT.- Il
faut clarifier cette question, il y a une certaine confusion dans cette
affaire.
D'abord, il s'agissait d'un projet.
Deuxièmement, mais ADP va nous donner des précisions, à ma
connaissance cet arrêté n'a pas été pris et pour ce qui concerne la
réglementation sur les tonnages, cela a été fait au niveau du ministre et de la
DGAC par le biais d'une décision qui a fixé à 45 tonnes la masse maximale des
appareils.
L'arrêté dont vous parlez, si je ne vous ne l'ai pas
communiqué, mais j'aurais dû vous le dire, c'est parce qu'il n'a pas été pris,
ce qui veut pas dire que c'est bien ou mal. Je réponds à votre question.
M. GAQUIERE (AOVN).- Nous sommes bien dans une zone de non droit.
Normalement un arrêté s'il modifie la réglementation de l'aérodrome, doit être
signé par le ministre, c'est le code de l'Aviation Civile, il doit être publié
au JO.
Or l'arrêté précédent n'a pas été publié non plus. Cela
veut dire que nous sommes effectivement à la merci du bon vouloir d'AEROPE ou
d'ADP.
Il faudrait qu'on rentre aujourd’hui dans une zone de
droit avec une publication au Journal Officiel.
M. MOREAU (ADP).- Au
niveau de la réglementation de l'aérodrome, pour clarifier les choses, il n'y a
jamais eu d'arrêté sur ce terrain.
Je rappelle l'enchaînement de la situation et de la
réglementation du terrain. Il y avait une décision de la DGAC du 25 avril 1980
qui apportait une réglementation sur le terrain : limitation de la masse
maximale des avions à 17 tonnes, limitation en sièges à 25 sièges, interdiction
de toute ligne régulière et il y avait également des limitations sur les
hélicoptères. C'était une décision signée en 1980 par le Directeur général de
l'Aviation Civile qui représentait le ministre.
Ensuite, ces décisions ont évolué. Il y a eu une nouvelle
décision qui a été signée en 1986. En 1986 a été levée la restriction
d'exploitation d'une ligne régulière par une modification signée par le
Directeur général de l'Aviation Civile.
Enfin la dernière décision qui a modifié cette
réglementation, c'est la décision du 1er décembre 1998 qui a permis aux avions
de 45 tonnes de venir sur le terrain.
Donc une évolution dans les décisions mais toujours prises
au même niveau de l'Aviation Civile.
M. GAQUIERE (AOVN).- Tout cela ne respecte pas le parallélisme des formes.
On sait très bien que si l'on modifie une législation, il faut nécessairement
respecter la même réglementation. Et là, on ne l'a pas fait.
M. BRUN (ADP).- Si
vous le permettez, on peut peut-être lire l'article qui s'applique à ce type de
réglementation. Je vous précise que je suis ADP et que cet article s'applique
au service de l'Etat.
M. GAQUIERE (AOVN).- J'espère qu'on a le même, c'est l'article D-221.4.
M. BRUN (ADP).- Non, c'est l'article R-221.3.
M. GAQUIERE (AOVN).- On a R-221.2 et D-221.4, si vous ne prenez pas les
mêmes !
M. BRUN (ADP).-
Oui, mais c'est bien celui-là qui s'applique ! L'utilisation d'un aérodrome
ouvert à la circulation aérienne publique peut, à toute époque, être soumise à
certaines restrictions ou temporairement interdite si les conditions de la
circulation aérienne sur l'aérodrome ou dans l'espace aérien environnant ou des
raisons d'ordre public le justifient. Ces conditions font l'objet d'avis aux
navigateurs aériens.
Quand je vous dis que c'est cet article-là qui s'applique,
c'est après en avoir discuté avec la DGAC lors de la préparation de la
précédente CCE.
M. GAQUIERE (AOVN).- Ce n'est pas la DGAC qui modifie la réglementation,
c'est le ministre…
M. LE PRESIDENT.-
Nous sommes sur un débat très juridique.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je regrette mais j'ai travaillé sur ce point avec la
DGAC, effectivement ils ont reconnu qu'ils n'étaient pas dans les règles.
Maintenant, c'est vrai qu'il il faut respecter la
souplesse. M. SOUDRY voudrait faire travailler son équipe, cela me paraît
tout à fait normal.
Mais en ce qui nous concerne, on voudrait au moins – parce
qu'on l'impression d'être bluffé – que la législation soit respectée, à ce
moment tout sera clarifié. Pour l'instant, on vous suspecte de vouloir vous
installer en marchant masqués…
Mais oui, Monsieur Moreau, vous avez l'habitude de faire
des colloques, vous plaisez à tout le monde. Par contre, vous vous permettez,
lorsque je vous dis que cela doit être publié au JO, de me dire : "mais non, un arrêté n'est jamais publié
!". Vous m'avez dit cela lors de la réunion sur la plate-forme.
Vous faites exprès d'ignorer la réglementation, à moins
que vous ne la connaissiez pas parce que vous êtes des techniciens, j'en
conviens. Mais vous avez dans vos équipes des juristes suffisamment compétents
pour dire qu'il faut respecter cette forme. Or vous ne l'avez pas respectée.
M. LE PRESIDENT.-
Sur cette question, on vous a donné l'état actuel du droit tel qu'il est
analysé au niveau d'ADP. Ce sont des décisions prises par le Directeur général
de l'Aviation Civile pour le ministre et par délégation.
Par ailleurs, je comprends que vous contestiez l'analyse
juridique. Je crois savoir qu'il y a des instances qui ont été ouvertes devant
le tribunal administratif sur cette question.
Je crois que la sagesse, dans un Etat de droit, c'est
d'attendre que les tribunaux tranchent ce litige, si litige il y a.
M. GAQUIERE (AOVN).- Il suffisait que la bonne volonté d'ADP se soit
manifestée en publiant cet arrêté, et non pas un arrêté de 45 tonnes puisqu'il
n'a aucune valeur juridique, on va demander à ce qu'il retourne à 17 tonnes. On
reviendra au statut quo. Pour l'instant, tout ce que vous avez fait est
illicite.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Une simple précision, ce n'est pas Aéroports de Paris
que vous devez viser dans vos propos, après nous avoir accusés de suspicion,
mais c'est à vérifier à l'issue du jugement du tribunal administratif qui dira
ce qu'il en est du point de vue du droit et à vérifier auprès de l'Aviation
Civile qui a été saisie de ce problème et qui doit vous donner des réponses
dans les meilleurs délais.
M. LE PRESIDENT.- Ce
débat sera tranché. Si vous avez raison, il vous sera donné raison, et
"nous" exécuterons la décision du tribunal administratif.
M. GAQUIERE (AOVN).- Nous avons demandé dans cette commission paritaire à
Osny qu'on abroge cette réglementation des 45 tonnes et qu'on revienne à 17
tonnes. A ce moment là les esprits seront plus clairs.
M. LE PRESIDENT.- C'est
un autre débat mais là nous étions sur l'aspect juridique.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Justement je voudrais sortir de l'aspect juridique et
des batailles d'articles pour rappeler à Madame le Maire que lors de la
dernière CCE, on était passé de 17 tonnes à 45 tonnes en considérant qu'il
valait mieux un avion de 45 tonnes qui avait des normes de pollution acoustique
faible plutôt qu'un 17 tonnes bruyant.
Ce qui me gêne dans ces discussions, c'est qu'on fait une
avancée, on passe un accord et on revient dessus toujours dans dans le même
sens.
De la même façon en ce qui concerne les vols de nuit, j'ai
mémoire qu'un accord avait été fait en disant pas de ligne la nuit. Je me
rappelle que certains des maires disaient : "nous sommes des agriculteurs,
donc nous sommes levés à partir 6 heures 30" mais le principe était de
dire : pas de ligne la nuit. Tout le monde était d'accord autour de la table.
En revanche personne n'avait dit : "pas d'activité la
nuit". On avait même expliqué le problème des évacuations sanitaires qui
nécessitent des ouvertures la nuit.
C'est embêtant de revenir sans arrêt sur des débats qui
ont déjà eu lieu, qu'on reparte du point où on en était resté la dernière fois
mais qu'on ne revienne pas sans arrêt en arrière.
M. LE PRESIDENT.- Je
comprends votre réaction, mais en même temps on ne peut pas nier le temps qui
passe, la sensibilité de nos concitoyens qui peut évoluer, parfois parce que le
trafic augmente, et la recherche de notre collectivité de limiter ces nuisances
tout en préservant l'activité économique. Ce n'est pas incompatible, il faut
arriver à les concilier.
Le débat sur les vols de nuit se repose aujourd'hui parce
que depuis trois ans le trafic aérien augmente, un certain nombre d'aéroports
se posent des questions sur le trafic de nuit à l'échelon européen. C'est un
problème économique, ce n'est pas facile, il y a tout le débat sur le troisième
aéroport, bref on ne peut pas non plus figer le problème et dire que tout a été
réglé une fois pour toute.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- J'ai dit qu'on progresse dans le débat mais pas qu'on
revienne en arrière.
M. LE PRESIDENT.- Il
faut tenir compte de l'évolution des esprits et de la situation internationale.
Des grands aéroports s'interrogent là-dessus, ce n'est pas anormal de
s'interroger, nous aussi.
Mme SEDILLOT (AEROPE).- Lors de la décision qui a été prise en 1998, on a
également limité l'accès de l'aéroport de Pontoise aux avions qui n'étaient pas
dans le chapitre 2 qui sont les avions les plus bruyants et cela a été appliqué
à partir de 1998.
M. GAQUIERE (AOVN).- La restriction pourrait être apportée au groupe 5, les
chapitre 3 sont peut-être plus bruyants que les groupe 5, je ne vois pas
pourquoi les chapitre 2 viendraient se poser à Cormeilles, ils pourraient très
bien aller se poser à Roissy. C'est vrai que Roissy est fermé la nuit, alors il
faudrait que Cormeilles les accueille.
M. LE PRESIDENT.-
Roissy est ouvert la nuit, c'est Orly qui est fermé.
M. GAQUIERE (AOVN).- Orly est fermé la nuit, le Bourget est fermé la nuit.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Non, il est interdit aux avions de plus de 9 tonnes au
décollage à partir de 23 h 30. C'est un arrêté.
M. GAQUIERE (AOVN).- A ce moment-là, on fait une restriction sur l'aérodrome
de Cormeilles et on interdit aux chapitre 2 de se poser.
M. LEBRUN (DIRAP).- Au sujet des vols de nuit, je voudrais simplement dire
que votre grille fait état de 88 mouvements en 6 mois, en 180 jours, cela veut
qu'en moyenne une nuit sur deux, des habitants ont été réveillés ou ont eu un
sommeil perturbé, ce n'est pas si minime que cela.
De plus, la majorité des vols ont eu lieu dans des phases
importantes du sommeil, après 22 heures et après 4 heures du matin, heure à
laquelle on ne se rendort plus.
Il est admis que les évènements sonores de plus de 48
décibels perturbent le sommeil et l'OMS recommande ne pas dépasser 35 dB(A)
pour un sommeil de qualité.
Compte tenu que le niveau et la nature de l'activité de
fret ne justifie pas de voler 24 heures sur 24 et compte tenu des impératifs de
sécurité, je pense Monsieur le Préfet que vous avez un rôle important à jouer,
la DIRAP demande que cette activité soit cadrée dans les 16 heures ouvrables et
que l'on "foute" la paix à la population la nuit pendant les huit
heures restantes.
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Première question à M. MOREAU : comment
arrivez-vous à déterminer le nombre d'avions qui volent la nuit puisqu'il y a
pas de contrôle ?
Deuxième question à Mme SEDILLOT qui représente AEROPE,
quel est l'intérêt pour des sociétés qui livrent le fret de le faire la nuit
par rapport au jour ?
M. MOREAU (ADP).- Sur la première question, je propose au
Directeur de l'aérodrome de répondre.
M. BLIN (Dir aérodrome).- Pour répondre à votre question, tous les jours nous
décryptons tout ce qui passe la nuit. Tout vol IFR fait l'objet d'un plan de
vol et automatiquement chez nous ça imprime une bande papier et
systématiquement nous faisons le rapprochement entre la fréquence et la bande
papier, ceci tous les jours.
M. GUIARD.- Est-ce
que cela veut dire qu'un avion qui ne vole pas aux instruments pourrait se
poser sur l'aérodrome la nuit ?
M. BLIN (Dir aérodrome).- On pourrait l'imaginer mais il y a le déclenchement de
la balise et cela s'entend à la fréquence. Cela ne veut pas dire pour autant
qu'on aura l'immatriculation mais le déclenchement s'entend à la fréquence.
Pour l'instant on n'a pas vu de dérive.
M. LE PRESIDENT.-
Sur cette question des vols nocturnes, y a-t-il d'autres questions ou
observations ?
Mme SEDILLOT (AEROPE).- Je tenais à apporter des précisions sur le plan
économique.
Comme cela a été confirmé par de nombreuses sociétés, il y
a un nombre important d'entreprises qui sont liées au transport de matériel et
pour ces sociétés l'utilisation de l'aérodrome pour des envois ou la réception
de fret urgent constitue un élément déterminant pour la compétitivité de ces
sociétés et la défense des emplois en France.
C'est important également dans le cadre d'évacuations
sanitaires qui peuvent se déclencher sur l'aérodrome de Pontoise.
Et au titre de ces activités, y compris en période
nocturne, même si c'est à titre occasionnel, car cela reste quand même
très occasionnel, pour faire face à des situations imprévisibles liées aux
contraintes de flux tendus ou dans le cadre d'évacuations sanitaires, ne sont
accueillis que des appareils qui répondent strictement aux normes applicables
sur l'aérodrome, c’est-à-dire les avions les moins bruyants.
Il n'est pas imaginable d'imposer une restriction d'usage
qui interdirait l'utilisation ponctuelle de l'aérodrome en période nocturne
sous peine de mettre en péril la viabilité des entreprises utilisatrices.
Une entreprise comme la nôtre qui exerce des activités sur
l'aérodrome depuis plus de 12 ans et qui exploite des appareils bi-turbo
propulseurs particulièrement peu nuisants est sensible à l'impact
environnemental de son activité, mais la pérennité de nos entreprises en dépend
également.
C'est la raison pour laquelle une sensibilisation de nos
équipages à la protection de l'environnement est recherchée en permanence afin
de limiter les nuisances.
Je tiens aussi à préciser que l'existence d'un trafic
aérien commercial à Pontoise, assez paradoxalement, vous l'avez évoqué Monsieur
le Maire, est un facteur de limitation des nuisances sonores liées au flux
important des appareils à destination ou en provenance de Roissy, c'est une
question de plafond. Paradoxalement quelques vols qui peuvent apparaître en
période nocturne imposent la mise en place d'un plafond minimum, une altitude
de sécurité plus élevée pour les avions de Roissy.
M. LE PRESIDENT.-
Sur cette question, qui n'est pas une question simple, je voudrais faire la
proposition suivante : à partir du sentiment que nous avons que sur les vols de
nuit nous avons vocation à progresser et à essayer de trouver un point
d'équilibre, je vous propose d'être mandaté par votre commission pour, avec les
sociétés industrielles qui utilisent l'aérodrome, faire un travail d'analyse
dont il vous sera rendu compte sur l'usage nocturne de cet aérodrome et sur les
restrictions que nous pourrions apporter à cet usage. Ce n'est pas simplement
le constat de ce que ces sociétés font, c'est de voir si nous pouvons, d'accord
parties, arriver à trouver un point d'équilibre sur l'usage nocturne de cet
aérodrome qui en limiterait les plages horaires.
Je ne m'engage pas sur une heure pour essayer de trouver
cet accord avec eux. Les urgences ne sont peut-être pas à ce point absolues
qu'on ne puisse pas les programmer deux heures avant ou après.
Je laisse de côté l'aspect évacuation sanitaire qui relève d'une autre problématique et je
pense que personne ici n'a envie d'interdire l'évacuation sanitaire.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Je voulais rappeler pour l'évacuation sanitaire, je
l'ai déjà fait lors de la dernière commission, qu'une entreprise qui assure
l'assistance au sol d'avions qui font l'évacuation sanitaire ne peut exister
que si elle est entraînée. Une société ne sera pas capable de faire de
l'évacuation sanitaire ou du transport d'organes à Pontoise si elle n'a pas des
équipes qui sont rodées à le faire aux mêmes horaires.
Si on condamne le vol de nuit commerciaux, on condamne
toute évacuation sanitaire et tous transferts d'organes à Pontoise.
Je crois qu'on ne peut pas dissocier les deux.
M. LE PRESIDENT.- Je
ne comprends pas le lien entre les deux.
M. CHOIX (Hispano Suiza).- Une entreprise qui n'a pas des équipes habituées à
travailler de nuit, qui ont des contrats qui permettent de travailler de nuit…
M. LE PRESIDENT.-
Vous voulez dire que les sociétés qui font les évacuations sanitaires sont les
mêmes que celles qui font les vols de nuit commerciaux ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'est la même infrastructure pour les accueillir au
sol. C'est la même entreprise d'assistance au sol.
M. LE PRESIDENT.-
Vous voulez dire que si on ne faisait pas des vols de nuit, il n'y aurait plus
d'assistance au sol, donc on ne pourrait pas faire des vols de nuit
d'évacuation sanitaire ?
M. CHOIX (Hispano Suiza).- C'est cela. Il n'y aura pas le personnel au sol pour le
faire.
M. LE PRESIDENT.- La
recherche dans laquelle je suis n'est pas de dire : on va interdire les vols de
nuit totalement. C'est d'essayer de voir, sans préjuger du point d'équilibre,
si on ne peut pas imaginer que les vols de nuit sont autorisés jusqu'à 23
heures, par exemple, je n'ouvre pas un débat sur l'heure, et puis peuvent
reprendre à partir de 6 heures. Cela n'interdit pas le vol de nuit, cela
n'empêche pas les équipes d'être opérationnelles.
C'est ce type de recherche que je souhaiterais mener si la
commission locale de l'environnement va dans ce sens-là. En toutes hypothèses,
je le ferai, pour que ce soit clair. Mais cela ira encore mieux si j'ai le
soutien de la commission locale de l'environnement.
Voilà la proposition que je vous soumets.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je voulais simplement faire remarquer qu'il y a deux
problèmes :
Le premier, c'est l'intérêt privé d'une entreprise face à
l'intérêt général, c'est la première question,
parce qu'il y a des problèmes de santé publique.
Il y a une deuxième problématique qui se pose si on laisse
ouvert la nuit cet aérodrome, il y a le droit européen qui permet à n'importe
quelle entreprise de s'installer. Vous ne pouvez pas avoir le monopole de
l'accueil des passagers ou de la livraison la nuit. On ne peut plus interdire l'ouverture
de l'aérodrome la nuit à ce moment.
Par contre, si on a pas d'infrastructure au sol,
aujourd’hui, pour développer cet aérodrome, on pourra rester dans l'état ou se
trouve cet aérodrome.
Voilà la remarque que j'avais à faire.
M. LE PRESIDENT.- Sur
cette question, quelle est l'avis de la commission locale de l'environnement ?
Y a-t-il d'autres propositions ?
M. LORRIAUX (ADP).- Cela fait deux fois que le mot santé publique a été
prononcé dans le cadre de cette commission, je souhaite rappeler l'existence de
l'Autorité indépendante. Parmi les commissaires de l'Autorité indépendante, il
y a le Dr MUSE qui est directeur d'un laboratoire au CNRS et considéré comme le
spécialiste de santé publique en France.
Je puis assurer que les niveaux de bruit qui peuvent être
relevés sur une activité de l'ordre de 66 vols sur les 7 premiers mois de
l'année n'est absolument pas – je l'ai déjà dit dans d'autres instances et en
particulier à l'observatoire du bruit de la Ville de Paris - de nature à
altérer en quelque degré que ce soit la santé publique, qu'il s'agisse des
enfants ou du sommeil.
M. GAQUIERE (AOVN).- Il y a des gens qui se plaignent ! Il y a la
répétitivité et la réceptivité…
M. LORRIAUX (ADP).- On ne peut pas parler de répétitivité quand il y a 1
avion tous les deux nuits. Le vœu que
je formule est que l'Autorité indépendante qui a été créée à l'unanimité par la
représentation nationale par la loi du 12 juillet 1999 puisse émettre un avis
sur cette problématique et ne pas laisser accroire qu'un vol toutes les deux
nuits pourrait attenter à la santé publique parce que ce n'est pas le cas.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je peux vous dire que la Poste, à une époque me
réveillait toutes les nuits, mais mes enfants n'étaient pas réveillés. On peut
donc dire que la réceptivité est différente selon les individus. Votre approche
est tout à fait subjective, il faut aller voir sur le terrain.
M. LE PRESIDENT.- Ce
travail que je vous propose de faire, nous le ferons en liaison avec l'ACNUSA.
Est-ce que ma proposition recueille un avis favorable de
la commission ?
Qui est contre ?
Je considère que nous avançons dans cette direction.
Nous abordons la question de l'ouverture de la liaison
Pontoise – Londres.
GGG
3 – Ouverture liaison Pontoise - Londres
M. PORQUET (ADP).- En
avril dernier une Compagnie du Royaume-Uni, PLATINUM, a contacté ADP et a
évoqué de mettre en place une liaison quotidienne en semaine du lundi au
vendredi entre le terrain de Pontoise-Cormeilles et Londres Biggin Hill Airport
qui est une petite plate-forme située au sud de Londres, similaire à Pontoise.
Ceci en utilisant un avion d'affaires, Jetstream 31, d'un
poids de 7 tonnes et d'une capacité de 18 sièges.
Le Jetstream 31 est un petit avion de type bi-turbo
propulseur qui appartient au chapitre 3, un avion classé parmi les moins
bruyants.
La première chose qui a été faite a été de vérifier pour
ADP la comptabilité du type d'appareil avec la plate-forme. Il est apparu
immédiatement que le type d'avion en question était tout à fait compatible avec
les caractéristiques de la plate-forme et que, par ailleurs, les équipements de
la plate-forme permettaient sans souci de traiter ce type de liaison.
Une considération a été de dire aussi qu'il n'y avait pas
d'aérogare publique. ADP ne peut pas mettre des équipements ou des
installations à disposition de PLATINUM et, s'il y avait ligne aérienne, ce
serait forcément un traitement privatif par une compagnie privée, en
l'occurrence Full and Flight, qui dispose d'un bâtiment qui est celui qui avait
été utilisé lors de la liaison assurée par DEBONAIR, il y a deux ans.
Il restait à vérifier que le bâtiment était conforme, je
crois que cette vérification a eu lieu.
Deux mois plus tard, PLATINUM a précisé ses vues et nous a
communiqué ses horaires. Les horaires proposés par PLATINUM seraient d'arriver
à Pontoise à 8 heures le matin, d'en repartir à 10 heures et de refaire le
soir un autre aller et retour en partant de Pontoise à 17 heures et en revenant à Pontoise à 20 heures.
M. BLIN (ADP).- Il
y a une inversion.
M. PORQUET (ADP).- Je
crois qu'il y a eu deux hypothèses. Les deux trajet, l'aller et retour du matin
et l'aller et retour du soir sont compris entre 8 heures le matin et 20 heures
le soir.
M. LE PRESIDENT.-
Merci de cette présentation technique.
Un mot pour rappeler le contexte d'utilisation des
aérodromes et de celui de Pontoise en particulier, si on remonte à 1999 par
arrêté ministériel l'aéroport de Pontoise-Cormeilles a été déclaré ouvert à la
circulation aérienne publique au sens de l'article R221-20 du code de
l'Aviation civile.
Je rappelle également que nous sommes dans l'Europe, que
le règlement du conseil des Communautés européennes de juillet 1992 relatif à
l'accès des transporteurs aériens communautaires aux liaisons aériennes
intracommunautaires ouvre ce marché à la libre-concurrence, puisque nous
construisons dans ce domaine, comme dans d'autres, ce qu'on appelle le
"marché unique", ce qui ne veut pas dire le marché sans règle. Nous
nous sommes engagés dans la construction d'un marché intérieur qui comporte un
espace sans frontière intérieure, dans lequel la libre circulation des
marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée. Ce sont
les textes fondateurs de la communauté que nous sommes en train de constituer
et c'est dans ce cadre-là que se situe l'activité du transport aérien.
Toute compagnie aérienne de droit communautaire dont les
aéronefs présentent les caractéristiques voulues, dès lors que par ailleurs ils
respectent la réglementation applicable à un aéroport en particulier, notamment
la masse maximale autorisée au décollage, est en droit d'ouvrir une liaison
commerciale après avoir déposé son programme d'exploitation auprès de la DGAC.
Je rappelle que le préfet, dans ce domaine, ne dispose
d'aucun pouvoir d'autorisation ou d'interdiction de la mise en service d'une
ligne aérienne et s'il y a un pouvoir qui s'exerce éventuellement, c'est celui
du ministre chargé des Transports.
Pour ma part, je n'ai jamais autorisé telle ou telle
compagnie aérienne à se poser sur l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles. Je le dit
pour mémoire car j'ai lu un certain nombre d'articles qui disaient "le
préfet a autorisé etc…"
Voilà comment les choses se posent sur le plan du droit.
Sur le plan de l'appréciation des choses, je voudrais que
chacun sache que, dès que nous avons su qu'il y avait ce projet, compte tenu de
la sensibilité collective sur ces problèmes d'environnement, j'ai essayé de
pendre toutes les initiatives pour entendre les uns et les autres sur ce sujet,
même si aucun texte ne m'y oblige. J'ai donc rencontré longuement les élus
locaux, que ce soit le Président du Conseil général le 12 juin, le Président de
l'Union des maires, le député-maire de Pontoise, une délégation des maires du
Vexin a été reçue le 19 juin par le sous-préfet de Pontoise à leur demande et à
ma demande, j'ai adressé un courrier personnel à chacun des maires en juin pour
expliquer comment les choses se présentaient en rappelant la vigilance de
l'administration dans cette affaire et la tenue d'une prochaine commission
consultative de l'environnement, celle qui se tient aujourd’hui, et j'ai essayé
de rencontrer les représentants des riverains, notamment la DIRAP.
J'ai donc essayé d'entendre et d'écouter le maximum de
partenaires dans cette affaire.
Je rappelais ces quelques points pour qu'on resitue bien
la démarche que nous avons suivie et que la séquence d'aujourd’hui a été
précédée d'un ensemble de contacts et d'analyses. J'ai rencontré
personnellement, longuement, le Directeur général de l'Aviation Civile, au mois
de juillet. J'ai essayé aussi de me faire ma propre conviction sur ce dossier
pour essayer, à l'échelle qui est la mienne, de le traiter de manière aussi
transparente et concertée et aussi positive que possible pour trouver le point
d'équilibre entre l'activité économique à laquelle nous sommes attachés et puis
le souci de protéger l'environnement et les riverains d'un certain nombre de
nuisances aériennes.
Voilà ce que je voulais dire pour rappeler le contexte
général. C'est pour cela que j'ai demandé, cela figure dans le dossier, qu'on
prépare un projet d'engagement environnemental de la compagnie PLATINUM.
C'est un projet que vous découvrez peut-être en séance et
sur lequel on va avoir un échange, il n'a pas vertu à être définitif, il est
ouvert à la discussion pour essayer de l'améliorer. Il a vertu à essayer de
faire en sorte que cette activité ne provoque pas de nuisance inacceptable pour
les riverains.
Voilà la perspective dans laquelle nous nous situons.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- J'ajouterai que
cet engagement est historique car c'est la première fois qu'on voit un
engagement aussi volontariste de la part d'une compagnie aérienne en terme
d'environnement de l'aéroport.
M. LE PRESIDENT.-
Nous avons essayé de rédiger ce texte. En l'état actuel des choses, il ne
soulève pas d'objection de la part de la compagnie PLATINUM. Il est soumis à
votre avis, à vos observations, en plus des observations générales que vous
voudrez faire sur le projet en lui même et cette commission est faite pour vous
entendre et vous écouter.
Qui souhaite prendre la parole ? …
M. PICHERY (Conseil général).- Je m'en suis déjà expliqué lors de la réunion qui s'est
tenue sur la plate-forme, samedi dernier.
Notre inquiétude va au-delà de la ligne PLATINUM. On a eu
AIGLE AZUR pendant des années qui a fonctionné dans l'indifférence de tout le
monde parce qu'elle se comportait bien. On a eu pendant très peu de temps
DEBONAIR dont le mode d'exploitation a concouru à la manifestation géante qui
s'est tenue à Cormeilles. Aujourd’hui, l'inquiétude va au-delà des deux aller
et retour de PLATINUM.
Ce qui nous inquiète, c'est ce que vous nous avez lu sur
la réglementation. On en a parlé très longuement avec M. LORRIAUX et M. MOREAU.
Ils nous opposent que, même si c'est vrai que la réglementation permet
finalement à d'autres lignes de venir s'installer sur Pontoise-Cormeilles si
les avions correspondent aux possibilités techniques de la plate-forme, les
services actuels ne permettent pas cette évolution de la plate-forme.
Personnellement, je crois très volontiers quand M.
LORRIAUX me dit – je n'y vois pas un discours de complaisance - que rien ne se
ferait sans l'avis des élus. La question que je me pose très sincèrement est :
que vaut cet engagement que je crois sincère par rapport au droit qui permet à
des compagnies de s'installer ?
D'un côté il y a le domaine de la relation et de l'autre
côté il y a celui du droit, on voit le bien le poids de l'un par rapport à
l'autre. Pour ce qui est des équipements sur place, je ne sais plus qui me
disait le jour même de cette manifestation, qui s'est par ailleurs fort bien
déroulée dans un climat excellent et constructif, aujourd'hui sans aménagements
complémentaires lourds et sans qu'il soit besoin de demander au Conseil général
de savoir s'il veut mettre quelque chose ou non, on pourrait déjà avoir un
développement en l'état.
C'est ce qui nous inquiète. On se trouve vraiment
confronté à une difficulté qui est celle d'un engagement d'ADP sur un non
développement sans concertation avec les riverains et la réglementation qui
permet de faire des choses qui pourraient aller à l'encontre de ce que
souhaitent les riverains.
C'est le souci premier qui est le mien et celui d'un
certain nombre de mes collègues.
M. LE PRESIDENT.-
D'autres questions ?
M. CREMER (DIRAP).- Je voudrais vous donner le point de vue de la DIRAP qui
est opposée à cette ouverture de ligne qui apportera son cortège de nuisances
et surtout, comme le faisait remarquer M. PICHERY, qui est un préalable au
développement des lignes régulières.
En réalité, vous avez fait remarquer qu'il n'était pas de
votre ressort d'interdire ou d'autoriser cette ouverture. Cependant il existe
un point de droit dans le code de l'aviation civile qui permet au ministre de
réglementer, notamment l'article R 221-3 qui prévoit que "lorsque
plusieurs aérodromes ouverts à la circulation aérienne publique desservent une
même Région, le ministre chargé de l'aviation civile peut réglementer leur
utilisation dans l'intérêt général, notamment réserver spécialement chacun
d'eux à certains types d'appareils ou à certaines natures d'activités aériennes
ou d'opérations commerciales".
Pour aller dans ce sens et intervenir auprès du Ministre,
la DIRAP demande que cette commission vote une résolution demandant au ministre
des Transports de prendre un arrêté de restriction d'usage de l'aérodrome de
Cormeilles en interdisant la ligne régulière Pontoise – Londres en particulier
et les lignes régulières en général.
D'autre part, nous demandons aussi au Ministre un arrêté
portant restriction d'usage de l'aérodrome de Pontoise Cormeilles pour le
retour à la situation d'avant le 1.12.1998, c’est-à-dire avant l'arrêté qui
permet de passer à 45 tonnes, toujours dans le même souci de limiter de façon
réglementaire la nuisance.
On a eu de nombreuses assurances de la part d'ADP et c'est
très bien, on ne peut pas douter de la bonne foi de ces assurances que rien ne
sera fait sans consultation, mais il y a un moment où l'intérêt supérieur prime
si Roissy sature, et à ce moment là on nous dira : on ne peut pas faire
autrement.
D'autant que, comme le rappelait M. PICHERY, les
infrastructures actuelles, si elles ne permettent pas grand-chose, peuvent être
améliorées dès lors que le montant d'investissement ne dépasse pas un certain
montant, elles peuvent être améliorées assez largement de façon à pouvoir
accepter plus d'activité.
Je voudrais argumenter sur le point d'un retour à la
situation d'avant le 1er décembre 1998.
Par décision de la DGAC de 1980, étaient autorisés les
avions de moins de 25 passagers et 17 tonnes. Nous demandons le retour à cette
situation pour plusieurs raisons :
A cause des vols de nuit qui, bien qu'on ne puisse pas en
l'état actuel les interdire, se font grâce à cet arrêté des 45 tonnes. Les
avions de plus 17 tonnes représentent 16 % des mouvements de nuit qui ont été
effectués ces six premiers mois de l'année. D'ailleurs, je rappelle au passage
que la commission a le devoir d'entendre les personnes gênées par ces vols de
nuit.
Ces vols de nuit sont d'ailleurs largement des vols de
fret.
Cette restriction d'usage à 45 tonnes était prévue pour
permettre l'exploitation DEBONAIR qui a fermé, cela n'a plus lieu d'être.
Et en plus, on s'est aperçu d'une évolution depuis deux ou
trois ans : à l'époque la position du Conseil général à la dernière CCE, par
l'intermédiaire de son représentant M. PATERNOTTE, était clairement favorable
au développement, cela n'a plus l'air d'être le cas du tout quand on lit le
mémoire de M. (?) qui a pris position assez clairement sur un statu quo et un
contrôle très draconien de la nuisance.
Sur le point d'interdire les lignes régulières, revenir à
la situation d'avant 1986, nous notons qu'il existe depuis quelques années une
liaison TGV Paris-Londres qui est efficace et des liaisons aériennes
Roissy-Londres qui fonctionnent, elles ne sont pas saturées autant que je
sache.
Est-ce qu'il y a un vrai besoin ? Est-ce que cette
nuisance qu'on veut nous imposer correspond à quelque chose d'important ?
Dernièrement, nous justifierons en final les demandes
précédentes par le fait que l'aérodrome de Cormeilles est situé dans le parc
régional du Vexin français et que la charte énonce dans un de ses articles
"le syndicat mixte demande qu'une étude sur les nuisances existantes soit
menée et qu'il n'en soit pas créé de nouvelles".
Nous n'avons pas d'état de la nuisance, elle n'a pas été
mesurée, et donc on ne devrait rien d'entreprendre avant de savoir ce qu'il en
est réellement de cette nuisance. Dernièrement l'Etat a signé une convention
d'application de cette charte le 6 novembre 1995, c'est un point important.
M. LE PRESIDENT.-
D'autres questions ? …
Sur la problématique que vous évoquez, Monsieur le
conseiller général, je comprends bien le souci vous avez. Mais je crois qu'il y
a à la fois l'aspect concertation sur des équipements qui seraient nécessaires
et il ne faut pas oublier aussi que, dans les affaires comme celles-là, l'Etat
en tant que tel a sa propre préoccupation en terme de passage aux frontières,
de contrôle des passagers, en terme de sécurité des bâtiments, même si c'est la
commission locale de sécurité qui s'en occupe. Donc nous sommes plusieurs
partenaires.
Vous disiez que même si ADP s'engage, est-ce qu'on
ne va pas imaginer que etc… c'est une question importante. On ne peut pas
imaginer de facto que des compagnies qui profitant de l'espace aérien ouvert
amèneraient des centaines de passagers par jour puissent le faire en l'état
actuel des choses.
Quand bien même elles le feraient un jour, les cents
passagers qui attendraient sous la pluie le contrôle de leur entrée dans le
territoire ne reviendraient pas nécessairement le lendemain.
Il faut garder raison dans cette affaire. Ce n'est pas
évident d'amener du monde comme ça sur un aéroport et de provoquer une décision
favorable.
Un bâtiment d'accueil, une zone de traitement des
passagers, cela ne s'improvise pas, la concertation serait indispensable. Même si elle devait ne pas exister, l'Etat
dans cette affaire garde sa propre marge d'appréciation des choses et peut, à
tout moment, considérer au niveau du ministre qu'il y a un problème de transit
de passagers. C'est pour vous dire que quand on dit une extension des capacités
de traitement de l'aéroport sera concertée, nous sommes plusieurs : il y a la
chambre de commerce et d'industrie, le Conseil général, l'aéroport, ADP qui est
le gestionnaire général du dispositif puisque nous sommes dans le dispositif
ADP, il y a aussi l'Etat en terme de police et d'accueil des étrangers au
territoire national. Je rappelle que, dans le cas particulier, la liaison avec
Londres se fait hors espace Schengen et que de ce fait l'Etat a vérifié qu'il
avait la capacité de traiter 18 passagers au maximum pour chaque vol.
Si j'avais à gérer deux cents passagers en tant qu'Etat,
j'aurais peut-être un avis différent qui en lui même suffirait à empêcher
l'ouverture de la ligne.
Même si vous avez un doute sur ADP, ce que je peux
comprendre, je dis cela en plaisantant bien entendu, je pense que vous n'en
avez aucun à l'égard de l'Etat.
Il y a plusieurs paramètres dans une extension de volume
de passagers sur l'aérodrome de Cormeilles.
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Je veux préciser que l'intervention de mon collègue
Jean PICHERY est le reflet exact de ma propre pensée et de celle de mes
collègues membres du collectif des Maires qui représentent 17 communes.
Je vais pas alourdir le débat, je m'en tiens à ce qu'il a
dit sans ajouter d'arguments supplémentaires.
M. LE PRESIDENT.-
J'entends bien ce que vous dites sur des perspectives de développement.
J'essaie d'expliquer que dans l'état actuel du droit applicable, dans le
contexte général de la réglementation sur les aéroports, en particulier sur
l'aéroport de Pontoise-Cormeilles, la compagnie qui a fait cette proposition en
l'état actuel des choses n'a aucun empêchement de faire.
Ce que nous essayons de faire, c'est un accord avec cette
compagnie, de prendre toutes les dispositions compte tenu du volume
relativement faible en terme de trafic, pour faire en sorte que les nuisances
soient réduites au minimum. Je ne peux pas dire qu'il n'y en aura pas, un
moteur est toujours un moteur, en sachant qu'il faut relativiser son impact sur
l'environnement, que cela ne suppose aucun aménagement particulier de
l'aérodrome, qu'il n'y a pas d'extension des capacités d'accueil de l'aérodrome
et que ce qui peut se passer à ce niveau-là doit être mis à proportion de ce
qui se passe dans d'autres domaines.
L'aviation légère, l'aviation de nuit paraissent beaucoup
plus perturbante que l'activité en tant que telle de cette compagnie de transports
aériens.
Ce qui ne veut pas dire qu'il faut la passer sous silence,
qu'il ne faut pas prendre les précautions. C'est pour cela que j'ai essayé de
voir tout le monde dans le rôle qui est le mien et d'essayer de déboucher au
niveau de cette compagnie sur ce projet qui devra être accepté par les uns et
par les autres, pour l'instant il n'est signé par personne. C'est un projet
d'engagement environnemental que je souhaite que l'on regarde, et qu'on ne tire
pas un trait d'office sur cette démarche qui se veut protectrice de
l'environnement.
Est-ce que je me fais bien comprendre ?
M. GUIARD (Boissy l'Aillerie).- Pour préciser néanmoins que notre position part du
principe que notre action se situe dans le contexte de la réduction des
nuisances en général. Il est évident que l'ouverture d'une ligne ne se situe
pas dans ce contexte-là, même si les
précautions sont prises, même si un engagement environnemental est pris,
on ne peut pas dire cela se situe dans le cadre de la réduction des nuisances
et cela ne va pas dans le sens qui est souhaité par nos populations qui font
pression sur nous.
M. LE PRESIDENT.- Je
comprends bien qu'un avion qui ne vole pas fait moins de bruit qu'un avion qui
vole. Je pense que chacun partage ce point de vue.
J'essaie de trouver avec vous, en vous proposant cette
démarche, et ensuite chacun prendra ses responsabilités, une façon de
progresser sur ces questions, dès lors que la réglementation générale ne permet
pas d'interdire l'activité commerciale. Même une mesure, que j'anticipe peut-être,
qui serait prise par le ministre dans ce domaine, il faudrait qu'elle soit
fondée sur des critères très précis pour tenir la route au niveau européen.
Une mesure de restriction qui ne serait pas fondée sur des
éléments objectifs serait traduite immédiatement en justice par nos partenaires
commerciaux au niveau européen dans le cadre du libre marché, comme d'autres
décisions l'ont été au niveau local par d'autres.
Je dis simplement que nous avançons dans un domaine où le
droit existe comme tout à l'heure sur d'autres questions.
M. GAQUIERE (AOVN).- Comme cela les compagnies plaideraient, comme on le
fait, et on gagnerait du temps. Ce serait exactement la même situation
que celle dans laquelle on est.
M. LE PRESIDENT.-
Vous anticipez sur les différents degrés d'intérêt des procédures juridiques.
Le droit c'est le droit, ce ne sont pas des arguties de procédures.
M. LEBRUN (DIRAP).- Il n'est pas impossible que la DIRAP aille voir le
ministre dans les jours à venir.
Je crois que la population a manifesté le 15 son refus et
ses craintes clairement exprimées de tous développements de l'activité
commerciale. On l'a déjà dit depuis deux heures, il y a Roissy, il y l'aviation
légère, qui est un gros morceau et qui est loin d'être réglé. Cessons d'en rajouter
!
Nous pensons à la sécurité et aux écoles riveraines, il
faut y penser de temps en temps. Nous pensons aussi qu'il existe suffisamment
de moyens de se rendre à Londres sans rajouter des fantaisies. Nous savons
qu'aucune autorité locale ne pourra empêcher quoique ce soit, nous l'avons bien
compris.
Nous avons écouté M. SOUDRY sur FR3 attentivement nous
dire qu'il y avait la place pour cinq ou six lignes régulières multipliées par
un certain nombre de rotations. Nous savons par ailleurs en consultant le site
Internet de cette compagnie qu'elle offre des destination vers toutes les
grandes villes européennes. Amsterdam, Genève, Nice, Francfort, Malaga, Milan
etc…
Nos craintes sont justifiées et je suis loin d'être
rassuré par ce que nous entendons depuis plusieurs jours, je vous le dis, et
loin d'être convaincu.
Ne me proposez pas de signer une charte de plus avec ces
gens-là parce que la DIRAP refusera de le faire. La question n'est pas de
signer une charte, la population ne veut pas de cette activité commerciale sur
l'aérodrome de Pontoise. La position de la DIRAP est très claire.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je tiens à rappeler que nous avons signé une pétition
qui a été remise à la préfecture, au Conseil Général et au SAN, dans laquelle
il y avait 10.000 personnes qui s'opposaient au maintien de la ligne
commerciale régulière. Il faudrait peut-être tenir compte de cette pétition.
On sait très bien qu'une ligne commerciale ne peut pas
tenir si on ne fait pas une plate-forme de correspondance parce que sinon ce n'est
pas rentable, il faut faire des économies d'échelle. Nécessairement, il va y
avoir un développement de cette ligne Pontoise – Londres sur d'autres secteurs
européens. On ne peut pas faire autrement.
Tertio, on sait très bien qu'une procédure d'approche sur
Cormeilles pose des difficultés parfois lorsqu'on ne peut pas se poser sur la
05, on est obligé de se poser sur la 23 et à ce moment-là on va se poser à vue.
Vous avez une procédure qui passe au-dessus d'Osny, au-dessus des habitations,
au dessus de Génicourt et qui va amplifier le risque d'accident qui existe
aujourd’hui. On ne veut pas que cette procédure soit remise en route.
Monsieur Blin pourrait,
je pense, nous en parler. Est-ce que cette procédure a été supprimée ?
Parce qu'on avait parlé à une époque d'une approche par le nord sur la 23 et
apparemment elle n'existe pas. J'aimerais bien savoir si PLATINUM passera
au-dessus des habitations ou si elle pourra approcher par la 23 alors qu'il n'y
a pas d'ILS. S'il y a des problèmes de mauvais temps, il faut pouvoir approcher
aux instruments.
Par ailleurs, on aimerait bien savoir si cet avion qui est
un chapitre 3, peut-être pas groupe 5, a suffisamment d'appareils à bord pour
pouvoir faire une approche sans intervention du pilote par mauvais temps.
Voilà, toutes les questions qu'on peut se poser. Autrement
dit, la sécurité de cette compagnie est-elle suffisante pour qu'on puisse
admettre qu'il y ait de nouveau des appareils comme DEBONAIR qui posait des
problèmes et qui, un jour d'ailleurs, avait fait au-dessus de la (?) un virage
dangereux qui aurait pu provoquer un accident irréparable s'il y avait eu un
trou d'air ou une mauvaise manœuvre de la part du pilote.
On aimerait bien savoir sur les points techniques, si tout
est résolu.
M. LE PRESIDENT.-
Est-ce que nous avons des éléments de réponse aux questions qui viennent d'être
posées ?
M. MARTINOT (Union des Amis du PNR).- Monsieur le préfet, s'il vous plait...
Je ne partage pas vos propos en ce qui concerne la
concertation maximum en tant que membre du mouvement associatif du département
du Vexin puisque nous ne pouvons que regretter qu'au forum de l'environnement
de l'année 2000, vous ayez fait annoncer une initiative d'information et de
concertation avec le mouvement associatif sur les questions d'environnement
pour la fin de l'année 2000 et qu'aujourd’hui elle ne s'est toujours pas tenue.
Au-delà de cela…
M. LE PRESIDENT.-
Sur ce point, mon intention reste la même, ma porte vous est toujours ouverte
et à défaut d'y arriver moi-même, j'ai renouvelé cette instruction à mes
services de vous accueillir. Ceci dit, si vous souhaitez me rencontrer
personnellement, je suis prêt à le faire rapidement. C'est simplement que j'ai
eu un emploi du temps chargé. C'est simplement pour vous dire que c'est dans cet
esprit-là que j'essaie de travailler mais personne n'est parfait.
M. MARTINOT (Union des Amis du PNR).- Ce n'était pas une rencontre personnelle mais une
rencontre d'information plus générale. Il y a eu, malgré tout avec un certain
nombre de des contacts avec les représentants du mouvement associatif du Vexin,
notamment la DIRAP. C'est très positif puisqu'ils expriment d'une certaine
manière l'inquiétude, les volontés et les objectifs de la population.
Plusieurs avant moi, élus ou associations, ont fait part
de cette inquiétude et je dois rappeler - je vois un élu de Courcelles qui me
confirmera cela - que depuis plus d'un quart de siècle la population des
environs de Cormeilles est très attentive à tout ce qui peut se développer ou
s'initier sur la plate-forme. Nous avons, il y a 25 ans, bagarré dur pour
empêcher un développement de cette plate-forme et les années qui précèdent ont
montré que cette mobilisation sous d'autres formes, dans d'autres conditions de
projet, était toujours là. Parce que cette sensibilité et cette inquiétude
perdurent et sont augmentées avec la population concernée. Il ne s'agit plus
des quelques communes riveraines
aujourd’hui de l'aérodrome mais de larges secteurs de la population du
Vexin, de la ville nouvelle et de ses alentours.
Je crois que cette opinion de la population s'est exprimée
encore avec force samedi dernier, puisque dans des conditions difficiles de la
rentrée, dans les conditions de la situation internationale qui pèsent
lourdement sur chacun d'entre nous, une mobilisation de près de 1.500 personnes
s'est faite sur la plate-forme de Cormeilles-en-Vexin. Elle se situe à la suite
des actions de mobilisation, notamment celle du 7 octobre 1999 qui avait réuni
à peu près autant de monde sur l'espace de Cormeilles, et un certain nombre
d'autres initiatives, notamment les 10.000 pétitions de gens qui s'opposent à
tout développement important du trafic de la plate-forme.
Sans aller loin, puisque d'autres ont abordé les
questions, au-delà de ces deux aller et retour par jour prévus par l'ouverture
de la ligne PLATINUM, c'est la possibilité d'implanter en Région capitale
française un grand centre de développement aéronautique, c'est aussi le risque
d'avoir un développement de la plate-forme et c'est aussi une forme de test pour
savoir si on va laisser faire.
On s'est déjà exprimé là-dessus. La population aura sans
doute l'occasion de redire qu'elle ne veut pas se faire imposer par une
politique de petits pas un développement de la plate-forme.
Je l'ai dit samedi, des projets de développement de la
plate-forme, il y en a. Il faut que les responsables là où ils sont, prennent
effectivement leurs responsabilités, je ne parle pas seulement d'ADP, mais
aussi des partenaires, c’est-à-dire les élus locaux et les élus du Conseil général
du Val d'Oise. Le Conseil général ne parle pas encore aujourd’hui d'une façon
déterminée et ferme sur cette question. Il faudra clarifier les choses.
Développer une activité sur Cormeilles, c'est le risque
d'ouvrir la porte, de mettre la main dans un engrenage comme le disait très
bien la DIRAP, c'est aussi le risque de développer et d'accroître l'insécurité
au niveau du risque aéronautique sur le département et notamment sur sa partie
ouest. Je rappelle que le risque aéronautique, dans un département comme celui
du val d'Oise qui contient la plate-forme internationale de Roissy, n'est pas
inclus dans le dossier départemental des risques majeurs. Il y aura peut-être
des évolutions à avoir avec le développement ou non de la plate-forme.
Et enfin je crois qu'à terme on ne peut pas envisager le
développement de la plate-forme sans le connecter à une politique de régulation
du trafic aérien dans notre pays et au moins en Europe de l'Ouest et à une
réflexion, je m'adresse au représentant de l'Etat puisque c'est une réflexion
qui doit être initiée au niveau gouvernemental, sur une adéquation entre les
différents modes de transport.
J'espère que sur cette question l'opinion de la population
sera entendue et que, pour continuer l'examen des problèmes liés au trafic de
l'aérodrome de Cormeilles, nous verrons dans les semaines et mois à venir une
concertation qui ne sera pas menée sous le coup des événements parce qu'une
société veut se développer sur le site ou parce que la population exprime avec
force son opinion.
M. LE PRESIDENT.- Je
pense que vous donnerez acte que vous avez pu vous exprimer aujourd'hui.
Aéroports de Paris…
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Merci de me donner la parole, Monsieur le préfet.
Je voudrais simplement rappeler pour ne pas qu'ils soient
passés en pertes et profits, je remercie Monsieur le Conseiller général Pichery
de nous en avoir donné acte, les engagements d'Aéroports de Paris. Ils ont été
précisés oralement par le Président Yves Cousquer lors de la réunion au mois de
septembre 2000. Ils ont été confirmés par une note du Directeur général
d'Aéroports de Paris par lettre.
Les engagements d'Aéroports de Paris sont clairs et
précis, ils sont écrits, et avec votre autorisation, Monsieur le Préfet, ne
méritent pas de suspicion légitime ou illégitime. Ils sont affichés.
Premièrement, il n'y a pas de volonté, d'ambition, ni de
plan stratégique d'Aéroports de Paris de développer la plate-forme de
Cormeilles-en-Vexin.
Tel a été l'engagement écrit et oral pris par Aéroports de
Paris.
M. LE PRESIDENT.- Je
pense que c'est un point important car, au-delà du procès d'intention - chacun
peut douter de tout, suspecter tout le monde, chacun peut croire que tout ce
qu'on dit n'a pas de sens - cela fait plusieurs fois qu'ADP dit, écrit, s'engage
sur cette question et dit : "il n'y
a pas sur les dix ans à venir…", je reprends les termes de la lettre
d'Yves Cousquer, "… de projet
prévisible, raisonnable sur lequel ADP ait des idées pour développer la
plate-forme de Cormeilles".
M. LEBRUN (DIRAP).- Est-ce qu'ADP a les moyens d'empêcher un
Pontoise-Madrid dans trois mois ?
M. LE PRESIDENT.- On
essaie d'expliquer que pour développer Madrid etc…, il faudra probablement des
équipements au sol. Ces équipements au sol n'existent pas et ne sont pas programmés.
M. LEBRUN (DIRAP).- Nous pensons que la petite aérogare peut accueillir 18
personnes toutes les 30 minutes, sans problème.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Pas nous, Monsieur !
M. LE PRESIDENT.-
C'est votre point de vue, ce n'est pas le mien.
M. LORRIAUX (ADP).- Ayant souhaité rappeler les engagements d'Aéroports de
Paris précis, oraux et écrits, je voudrais aussi rappeler la situation
historique qui nous réunissait.
Nous sommes aujourd’hui au niveau historique le plus bas
d'activité de cette plate-forme, le PEB de 1980 – les deux autres tentatives de
révision de 1980 n'ayant pas été acceptées par la commission consultative de
l'environnement – prévoyait une activité de 320.000 mouvements d'avions. Nous
sommes aujourd’hui même pas à la moitié de cette hypothèse de trafic telle
qu'elle avait été élaborée en 1980, avec des avions qui n'étaient pas de la
qualité des avions d'aujourd’hui.
Nous sommes tenus aussi, nous l'avons dit samedi puisque
nous avons eu le plaisir de vous rencontrer sur la plate-forme, par le niveau
d'infrastructure. M. Moreau l'a très bien rappelé, le niveau actuel
d'infrastructures ne nous permettrait pas de satisfaire à une demande qui
serait au-delà de 5 ou 6 rotations.
D'autre part, nous n'engagerons jamais d'investissement
sans qu'ils n'aient reçus le consentement des population riveraines.
A partir de là, pour fonder la confiance qui prélude à
cette commission, Monsieur le Préfet, je serais tenté de suggérer que nous
installions une station de mesure de bruit pour parler des nuisances sonores
qui sont la préoccupation essentielle des des riverains qui viendrait caler la
situation ex ante et post ante.
M. PATTO (Courcelles-sur-Viosnes).- Il ne faut pas se cacher la face, on sait très bien que
les écrits peuvent évoluer. On a bien vu que de 17 tonnes, on est passé à 45
tonnes, que par ailleurs les lignes régulières auparavant interdites ont été
autorisées après. Il y a une certaine évolution, comme le disait Monsieur le
Préfet tout à l’heure, logique quelquefois
mais il ne faut pas arrêter non plus à un texte ou une lettre qui dit "un
jour ce sera de cette façon".
M. LE PRESIDENT.- Il
n'y a pas qu'ADP qui est dans la question. A propos de l'avenir de la
plate-forme, ce que nous disons clairement aujourd’hui, c'est qu'il n'y a pas
de projet, il n'y a pas de réalisation au sol, d'extension physique des
capacités de l'aérodrome. Elles n'ont pas bougé, il y a eu des projets divers et variés, il n'y a pas de projet
actuel dans les cartons, dans les esprits, de constructions nouvelles ouverts
sur la plate-forme et s'il devait y en avoir, parce que l'avenir n'appartient à
personne, cela passerait par un accord préalable des gestionnaires de cet
équipement, c’est-à-dire notamment le Conseil général, la Chambre de commerce,
ADP et l'Etat.
Nous en sommes là en terme d'avenir. Je vous entends bien,
Monsieur le maire, mais nous essayons aussi raisonnablement et aussi
logiquement que possible de traiter cette question au niveau qui est le nôtre.
Les engagements qui sont dits aujourd'hui figureront au
procès-verbal et ce sont aussi les engagements que je tiens. Tout à l'heure, on
faisait observer que le préfet actuel n'était pas ouvert à la concertation. Je
ferai observer que les précédentes commissions locales de l'environnement
étaient tenues par le sous-préfet de Pontoise. Ce n'est pas péjoratif pour le
sous-préfet, mais voyez-y peut-être un signe d'intérêt du préfet lui même pour
participer à vos réunions. Je dis cela pour mémoire.
C'est un sujet important, je n'ai pas dit que la
concertation que j'avais menée amenait à clore le débat, je l'ai commencé il y
a quatre mois avec tous les partenaires ici présents et d'autres qui ne sont
pas là. J'ai essayé de traiter ce dossier aussi sérieusement que possible avec
les uns et avec les autres. Je continuerai à le faire.
Sur l'avenir, les choses que nous disons me paraissent
claires et sans suspicion parce qu'il n'y a pas matière à suspicion. Aéroports
de Paris, pas plus que moi même, nous ne sommes actionnaires des sociétés en question.
Qu'on ne fasse pas de critique là-dessus, nous n'avons pas
d'intérêt particulier.
Le cas concret que nous avons là maintenant, c'est
PLATINUM, qui fait un aller retour le matin
et un aller retour le soir dans des plages qui ne touchent pas les week-ends
avec des appareils de faibles dimensions qui sont des avions dans les
catégories qui sont autorisées sur tous les aéroports de France et de Navarre.
Savoir s'il faut supprimer la navigation aérienne, c'est
un autre débat, nous ne sommes pas ici au parlement. Cette compagnie en terme
de droit a la capacité d'atterrir, ce sont nos engagements internationaux qui
sont derrière cette démarche-là. Nous sommes pour la liberté du commerce et de
l'industrie mais surveillée, ce que je vous propose de faire ensemble c'est de
surveiller cette activité considérée comme une activité libre dans le cadre des
textes fondateurs de la communauté européenne. C'est la réalité des choses.
La proposition que je vous fais, c'est de dire : cette
liberté s'exerce, il n'y a pas de motif de l'empêcher, au sens juridique. A la
minute où je parle, nous n'avons pas la possibilité de l'empêcher. Je vous
propose de la contrôler.
Voilà sur le deuxième point, la démarche que j'essaie
d'expliquer.
Monsieur…
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français).- Je pense, Monsieur le Préfet, que pour apporter quelque
crédibilité aux intervenants et au demandeur, il s'agit un peu d'un examen de
passage, nous n'avons pas connaissance des antécédents de cette compagnie.
Autrement dit, pouvait-elle s'installer au Bourget et pourquoi Aéroports de
Paris n'a pas poussé dans cette direction puisque c'est plus proche de Paris ?
Deuxièmement, est-ce que cette compagnie a des projets ?
Je n'avais pas accès à Internet pour vérifier d'où elle vient, quels sont les capitaux
qui sont derrière. On a entendu parler au moment de DEBONAIR de l'arrivée de
compagnies européennes internationales qui auraient repris le passif. Ces
antécédents sont à connaître pour éventuellement nous rassurer.
M. LE PRESIDENT.- Il
n'y a pas de mystère. Est-ce qu'on a les réponses tout de suite ?
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Pourquoi Aéroports de Paris n'a pas pu pousser PLATINUM
vers le Bourget ? Parce qu'il n'y a pas d'exploitation commerciale sur la
plate-forme du Bourget. Nous sommes sur une aviation d'affaires mais pas une
plate-forme servant des lignes régulières. Il n'y a pas de lignes régulières,
ni de passagers venant d'un pays ou d'autres pays, il n'y a pas de lignes
commerciales régulières sur la plate-forme du Bourget. La plate-forme du
Bourget, je le redis sous le contrôle de son chef de service, est une
plate-forme d'aviation d'affaires et non pas commerciale.
M. HENIN (Les Amis du Vexin Français .- J'ai perdu
un président dans un accident au Bourget, le président de la compagnie
St-Louis. Eclairez-moi sur vos propos, je ne comprends plus très bien !
M. LORRIAUX (ADP).- C'est de l'aviation d'affaires, ce n'est pas de
l'aviation de lignes régulières.
M. LE PRESIDENT.-
Les compagnies du Bourget sont des compagnies que je connais bien pour d'autres
raisons. Ce sont des compagnies d'aviation privée qui louent leurs avions à des
sociétés, ce n'est pas le cas de PLATINUM.
M. GAQUIERE (AOVN).- Monsieur le Préfet, j'entends bien votre argument sur
la liberté du commerce et de l'industrie. Je sais également que l'article 85 du
traité de Rome n'empêche pas non plus les restrictions. Cela veut dire
qu'aujourd'hui, si on demande une restriction sur l'ouverture d'une ligne
commerciale, autrement dit si on empêche l'ouverture d'une ligne commerciale,
ce n'est pas une disposition contraire à l'article 85.
M. LE PRESIDENT.- Il
faut le justifier. Nous ne sommes pas à l'époque du libre arbitre.
M. GAQUIERE (AOVN).- J'entends bien. C'est pour cela que je vais demander
une résolution de cette commission sur l'ouverture de la ligne, c'est le point
le plus important : est-ce qu'on peut autoriser une aviation d'affaires,
c'est-à-dire un vol irrégulier en fonction des besoins ou est-ce qu'on doit
autoriser une ligne régulière qui peut circuler à vide comme on l'a vu avec la
ligne précédente. Si on ouvre une ligne commerciale aujourd'hui qui est
déficitaire, on va arriver à des problèmes. Vous savez que les pilotes ne
volent pas toujours dans de bonnes conditions etc…Vous le savez bien.
Il ne faut pas mettre le doigt dans l'engrenage.
En ce qui me concerne, je souhaiterais demander une
résolution de cette commission qui sera peut-être acceptée par le Ministre
parce qu'on va trouver des arguments : le problème de sécurité, d'accueil etc. La
population est fermement opposée à ce que ce qu'on ouvre une ligne commerciale.
Je demande donc une résolution de cette commission.
M. LE PRESIDENT.- Je
voudrais vous préciser un point de droit. Actuellement nous n'avons pas à
autoriser ou à refuser une liaison commerciale, la CCE n'a pas vocation à
statuer sur une autorisation qui n'a pas à être donnée.
M. GAQUIERE (AOVN).- Elle donne un avis.
M. LE PRESIDENT.- Il
n'y a pas d'autorisation, on ne peut pas donner un avis sur un acte qui
n'existe pas.
M. GAQUIERE (AOVN).- J'entends bien mais on peut donner un avis.
M. LE PRESIDENT.-
Vous pouvez dire il faut supprimer l'aviation commerciale ou d'affaires…
M. GAQUIERE (AOVN).- Ce n'est pas ce que j'ai dit !
M. LE PRESIDENT.- …
mais sur l'ouverture d'une liaison commerciale régulière comme celle dont nous
parlons sur un aérodrome ouvert à la circulation aérienne dans le cadre de la
réglementation de cet aéroport, je répète...
M. GAQUIERE (AOVN).- Dont l'exploitant est une compagnie anglaise. Les
anglais ont déjà démontré qu'ils ne respectaient pas les procédures… (mouvements divers)
DEBONAIR ne respectait pas les procédures !
M. LE PRESIDENT.-
Nous parlons de PLATINUM, nous parlons d'aujourd’hui.
M. GAQUIERE (AOVN).- D'accord, il ne faut pas faire d'amalgame, mais on peut
prendre des précautions.
M. LE PRESIDENT.-
Sur DEBONAIR, la concertation qu'on a évoquée tout à l’heure a été menée comme
celle que nous menons aujourd’hui.
M. GAQUIERE (AOVN).- DEBONAIR était déjà en faillite lorsque l'autorisation de
la ligne a été donnée. Par conséquent, on ne peut pas savoir, nous aujourd’hui,
si …
M. LE PRESIDENT.- Je
crois qu'on ne se comprend pas bien sur les mots.
C'est peut-être choquant pour vous, cela heurte peut-être
votre bon sens, peut-être que vous n'admettez pas en tant que citoyen cette
situation, mais encore une fois je ne suis pas en train de vous dire ce qu'il
faut penser, j'essaie dans le rôle qui est le mien de vous expliquer et de vous
donner l'information. Encore une fois, je ne tiens pas à convaincre qui que ce
soit ici.
M. GAQUIERE (AOVN).- Mais on peut donner un avis !
M. LE PRESIDENT.- On
ne peut pas donner un avis sur un acte qui n'existe pas. Comment voulez-vous en
droit donner un avis sur un acte qui n'existe pas ?
M. GAQUIERE (AOVN).- On peut donner notre avis sur l'opportunité de
l'ouverture de la ligne.
M. LE PRESIDENT.-
C'est toujours difficile de parler de droit quand on touche à des choses
passionnelles, ce que je comprends parfaitement. Les nuisances aériennes font
réagir les uns et les autres et chacun réagit à ces nuisances mais j'essaie de
vous expliquer, dans le rôle qui est le mien, l'état du droit.
M. GAQUIERE (AOVN).- J'aimerais bien qu'on m'explique comment la population
va accepter l'ouverture de cette ligne alors que les politiques eux-mêmes
s'étaient engagés à ce qu'il n'y ait pas d'ouverture comme on l'avait vu à
l'occasion de DEBONAIR. Si vous réitérez l'ouverture de cette ligne, je
suspecte pour les prochaines élections un revirement.
M. LE PRESIDENT.- Je
suis pas soumis à élection, d'autres le sont peut-être, j'essaie simplement à
l'échelle qui est la mienne de vous expliquer le droit. Chaque citoyen, ici,
comme en dehors de cette enceinte, se déterminera en liberté de conscience et
là-dessus, je fais entièrement confiance à mes concitoyens depuis longtemps.
M. GAQUIERE (AOVN).- Mais vous représentez l'Etat.
M. LE PRESIDENT.-
Oui, et l'Etat a vocation à rappeler le droit, à appliquer le droit…
M. GAQUIERE (AOVN).- Et vous représentez l'intérêt général.
M. LE PRESIDENT.-
Bien sûr, et de faire valoir l'intérêt général. Sur l'affaire PLATINUM,
l'intérêt général que j'essaie de défendre avec vous…
M. GAQUIERE (AOVN).- Aujourd’hui, l'intérêt général c'est celui d'ADP.
M. LE PRESIDENT.-
Non, Monsieur, l'Etat et ADP, ce n'est pas la même chose. Ce que nous
essayons de trouver et je souhaite le faire avec vous à travers tous ces
échanges, maintenant et dans le futur - j'ai ouvert suffisamment de portes pour
que chacun le mesure dans l'acquis de cet échange, je suis tout à fait prêt à
discuter de toutes ces questions en permanence avec les uns et les autres –
c'est un point d'équilibre qui soit acceptable par une majorité au moins de nos
concitoyens dans le cadre des lois applicables.
Si demain la loi est différente, je tiendrai le même
discours pour appliquer d'autres lois. Si demain la loi dit : la circulation
commerciale sur les aérodromes français est interdite de manière générale, je
viendrai ici je défendrai ce point de vue devant la chambre de commerce et
d'industrie du Val d'Oise.
J'essaie de vous expliquer l'état de droit et de vous dire
que sur la ligne PLATINUM en tant que telle, je ne vous demande pas d'être
d'accord, je vous explique la situation : nous n'avons pas à autoriser ou à
interdire. C'est l'application des dispositions d'un traité international,
c'est l'application d'une réglementation nationale, prise pas les autorités
légitimes de notre pays et donc j'essaie de vous expliquer que je ne peux pas
empêcher cette ligne commerciale. Nous ne pouvons pas prendre un voeu disant :
on va empêcher, cela n'a pas de sens juridique.
J'essaie de vous proposer une façon de faire qui permette
de limiter au maximum les risque de nuisance de cette compagnie.
Voilà modestement la démarche que je vous propose.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Si vous m'autorisez, Monsieur le préfet, on ne peut pas
laisser accroire l'idée que la société DEBONAIR était juridiquement en faillite
au moment où elle a eu son autorisation. Si elle avait été juridiquement en faillite...
M. GAQUIERE (AOVN).- Si vous aviez vérifié les comptes, vous pouviez vous
rendre compte que l'exploitation n'était pas possible.
M. LE PRESIDENT.-
Monsieur, nous ne sommes pas dans cette situation là. Nous n'avons pas vocation
à vérifier a priori la capacité de chacun à se livrer au libre exercice d'une
activité commerciale ou industrielle. Cela se juge pendant ou après mais pas
avant.
M. GAQUIERE (AOVN).- On a des établissements classés qui sont soumis à des
réglementations et des contrôles. Les avionneurs ne sont pas soumis au même
contrôle.
M. LE PRESIDENT.-
Nous vérifions que les avions sont en état de voler, que la compagnie est
régulièrement immatriculée, nous faisons un certain nombre de vérifications
juridiques, mais nous ne portons pas de jugement a priori sur la capacité d'une
société à mener une activité économique. Ou alors on change peut-être de régime
ou de système politique.
Sur la proposition d'Aéroports de Paris de mesurer
concrètement le niveau de bruit, cela ne me paraît pas inintéressant dès lors
qu'on essaie de traiter le problème de cette société de manière aussi rationnelle que possible.
Monsieur ?
M. Frédéric ZUBER.- Cela fait plusieurs fois que j'entends ADP parler des
niveaux de bruit, c'est un sujet qui hérisse la population depuis des années.
ADP, la DGAC et les responsables aéronautiques en général, arrivent depuis
quelques années, en utilisant les chiffres d'exposition au bruit, des chiffres
en décibels par 24 heures, à nous expliquer que le bruit stagne, voire diminue
dans certains cas.
La population que je représente dans les villages du Vexin
a observé depuis deux ans et surtout depuis un an une dégradation de la
situation environnementale par les avions de Roissy en particulier et de
Cormeilles entre autres. La sensibilité de cette population est exacerbée par
ce qu'elle ressent comme une manipulation non pas des chiffres, mais de
systèmes statistiques et de modes de calcul qui servent seulement à dire :
"la situation s'améliore".
Permettez-moi de vous dire que la population qui est sous
les avions dit : "la situation s'est dégradée". Donc on nous trompe.
Cela peut viser l'Etat, ADP ou la DGAC qui ont l'habitude de créer des
commissions et des modes de calcul qui cherchent à endormir la population. Mais
cela ne trompe personne.
M. LE PRESIDENT.- En
ce qui concerne les vols de nuit, j'essaie de travailler plutôt pour permettre
à chacun de dormir.
Monsieur… ?
M. GIROUD (PNR).- Le
parc du Vexin est régi par une charte qui apporte un éclairage à la question
que nous abordons.
Cette charte demande qu'il y ait représentant à cette
commission et mandate le représentant notamment pour faire-valoir la défense
des intérêts des riverains. Le parc se rallie évidemment à la position
présentée pas le collectif.
La charte dit aussi une chose, qui rejoint la proposition
d'ADP, qui est que le parc demande qu'une étude sur les nuisances existantes
soit menée. C'est un point de passage obligé de relance de la discussion que
d'avoir un audit sur ces nuisances qui soit réalisé de manière indépendante,
qui ne puisse pas être contesté et qui nous permette ensuite de suivre de
manière globale l'évolution des nuisances intégrant ce dont on a parlé au point
2 et ce dont on parle au point 3, et de s'engager, une fois ces nuisances
mesurées, dans une démarche d'amélioration progressive et très contrôlée de
l'évolution de ces nuisances.
Le parc n'a pas pris jusque là une position définitive sur
cette question. Je vais rapporter ces débats dans la réunion du comité qui se
tient dans huit jours.
Et j'évoque aussi une autre question, c'est que la charte
du parc a cette caractéristique essentielle d'être faite pour dix ans et que
nous entrons cette année dans la phase de révision de cette charte.
L'aéroport de Cormeilles faisait l'objet d'un petit développement
dans la charte qui nous régit actuellement, il va falloir engager un chantier
pour que la nouvelle charte du parc soit plus précise que ne l'était la
précédente et qu'elle apporte des réponses aux questions dont on parle ce matin
et qu'elle lève les ambiguïtés sur les perspectives de développement puisque
c'est ce point là qui est la source de l'inquiétude de chacun des élus comme
des riverains.
Vous posiez une question précise sur la proposition d'ADP.
Le parc ne peut que s'y associer en soulignant que ce n'est pas nécessairement
à ADP de réaliser cette mesure de bruit.
M. LE PRESIDENT.-
Sur cette question du bruit, les deux propositions que nous pouvons faire sont
: d'une part celle d'ADP sur ce qui se passe au niveau de la ligne elle-même ;
La deuxième proposition pose la problématique des niveaux
sonores. Il évident que personne n'a envie de tromper quiconque, entre le vécu
et la réalité parfois il y a des nuances. Il y a une telle liberté de propos et
d'échanges d'information d'ailleurs que même si c'était le cas, cela n'irait
pas très loin.
Je souhaite, si on partage aussi ce sentiment, qu'une
étude de gêne sonore soit engagée par le gestionnaire de la plate-forme, ADP,
sur l'ensemble de la problématique sonore afin d'analyser ce qui se passe
exactement et qu'on le sache.
Je ne fais de procès d'intention à quiconque, que ce soit
ceux qui entendent ou ceux qui font le bruit, il faut clarifier les choses. Le
Plan d'Exposition au Bruit de l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles date de 1980,
cela fait quand même 21 ans. Je pense qu'il faut que nous lancions cette
étude pour voir si en conséquence il ne faut pas réviser le Plan d'Exposition
au Bruit de la plate-forme de Cormeilles. C'est très concret et cela ne demande
pas des années pour être fait, c'est une démarche qu'on pratique ailleurs. Je
souhaite, cela relève de l'Etat, mais si la commission soutient la démarche ce
serait encore mieux, je souhaiterais que cette étude de gêne sonore soit
engagée rapidement par le gestionnaire de la plate-forme.
Ce sont deux propositions très concrètes sur le sujet.
Je ne dis pas cela pour faire changer quiconque d'idée sur
les problèmes que nous évoquons. Ce n'est pas cela mon objectif et je ne
convaincrai pas Monsieur de changer d'opinion compte tenu de ce qu'il a déjà
dit.
Ce sont des démarches très concrètes en termes
d'expérimentation pour préciser ce dont nous tous parlons.
C'est plus important que d'autres questions.
M. MARTINOT (Union des Amis du PNR).- Pour rebondir sur ce que vous venez de dire, Monsieur
le Préfet, et préciser les propos, dans cette action à mener contre les
nuisances existantes, je tiens à préciser ce que dit la charte du PNR : le
syndicat mixte demande qu'une étude sur les nuisances existantes soit menée
pour les limiter, ce n'est pas une étude académique, qu'il n'en soit pas créé
de nouvelles, et que l'aérodrome ne connaisse pas d'extension sur le territoire
du parc.
Si je prends la peine de souligner ce paragraphe de la
charte du PNR, c'est pour bien montrer la responsabilité importante des élus
locaux.
J'ai aussi le compte rendu de la réunion du 12 septembre,
ADP est très clair et a fait un historique des démarches qui émanaient de
certains élus du Conseil général pour éventuellement partir allégrement vers un
développement de la plate-forme.
Pour moi, ADP n'est pas tout noir, si je puis dire.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Merci, Monsieur MARTINOT !
M. PICHERY (Conseil général).- Quelques remarques, pour rappeler le côté sportif de l'appréciation du Plan d'Exposition
au Bruit.
Il faudra bien voir quel tour de piste on adopte compte
tenu de ce que l'on a dit tout à l’heure. Au niveau des tours de piste, avec le
travail fait par la DIRAP, les choses se sont plutôt améliorées, il faut le
dire, mais la difficulté d'apprécier le bruit c'est quand il ne se produit pas
là où il devrait se produire. On finit par ne plus savoir où mettre les
appareils de mesure. Je tenais à le dire parce qu'à l'époque c'est ce qui avait
amené des communes à ne pas signer parce que le bruit ne se passait pas là où
il aurait dû se produire.
M. LE PRESIDENT.-
Que nous ayons des progrès à faire, j'en suis tout à fait convaincu. Nous
allons essayer de faire mieux, mais les propositions que je fais à la
commission me paraissent très claires.
C'est la Charte que nous allons suivre, je ne vais pas
revenir sur les deux heures d'échanges qui ont précédées ceux-ci, nous avons
crée un comité de suivi qu'on inclura dans la commission permanente un peu plus
large qui pourra se réunir sans qu'on ait l'obligation de manipuler tantôt
l'une ou l'autre.
Cette volonté de suivre un certain nombre de problèmes
s'applique aussi à la ligne commerciale avec cette idée de faire une charte de
suivi sur la façon dont les pilotes piloteront leurs appareils. C'est un vrai
sujet, vous le savez très bien. J'habite Pontoise, il y a manière et manière
d'approcher Roissy, il y a manière et manière d'utiliser les gaz de façon plus
ou moins intempestive, il y a manière et manière de tenir les couloirs
d'approche. Si on prend le plancher ou le sommet, ce n'est pas la même chose.
Ce sont des sujets sur lesquels, avec le souci de la
sécurité aérienne parce qu'il y a aussi des gens dans les avions, on ne peut
pas les oublier, on peut travailler positivement et utilement sans considérer
que la circulation aérienne doit être rayée d'un trait de l'activité
économique.
Je souhaite qu'il y ait des mesures sonores au sol avec
les observations que vient de faire M. PICHERY. Comme nous sommes, semble-t-il,
innovateurs en matière de charte de pilotage sur ce type d'aérodrome, nous
pouvons peut-être de faire des choses meilleures en matière de nuisance sonore
et de mesure de la compagnie elle-même, avec un suivi auquel participera le
sous-préfet, et je serai là aussi.
Je souhaite que nous mettions en activité tout de suite
une étude de gêne sonore pour vérifier ce qui se passe exactement sur
l'ensemble du fonctionnement de la plate-forme, ce qui rejoint les orientations
générales qui ont été rappelées au niveau du parc.
Ce sont des propositions très concrètes sur lesquelles on
pourra juger l'activité de PLATINUM et de la plate-forme existante.
Pour l'avenir, en tant qu'autorité d'Etat, dans le cadre
qui est le mien, il n'y a pas de projet d'extension des capacités de
l'aérodrome, ainsi que l'a rappelé ADP par écrit et par oral, signé et diffusé
à tout le monde. Même si ce risque existait, il n'y a pas qu'ADP qui est
concerné, c'est une affaire à concerter avec le Conseil général et avec l'Etat,
sans parler d'autres partenaires éventuels.
Ai-je été clair là-dessus ?
Le représentant de Génicourt.- Monsieur le préfet, je vous remercie de vos propos
concernant le Plan d'Exposition au Bruit, c'est un sujet que je voulais
justement évoquer.
Aujourd'hui, je ne vois pas comment la ligne PLATINUM
pourrait utiliser la plate-forme puisque le Plan d'Exposition au Bruit est
celui du 25 avril 1980. Vous l'avez dit vous-même, Monsieur Moreau, qu'il ne
devait pas y avoir de ligne régulière. Comment s'inscrirait cette ligne
PLATINUM dans le cadre de ce PEB de 1980 ?
Effectivement, Monsieur le préfet, je suis tout à fait
d'accord avec vous, cela exige une révision du PEB. Il faut une enquête
publique et dans ce cadre, je demanderai à l'assemblée de reconsidérer de
manière très spécifique la position géographique de Génicourt. Je sais qu'ADP
est sensible à la sécurité de ce village.
Nous avons un problème spécifique, il faudra dans le cadre
de ce nouveau Plan d'Exposition au Bruit étudier la situation vraiment de très
près de Génicourt.
M. LE PRESIDENT.-
Nous avons le souci de toutes les communes et de tous les habitants de ce
département, vous en avez la responsabilité en tant qu'élu, l'Etat aussi a
cette responsabilité.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je souhaitais pour compléter votre proposition
d'adjoindre la proposition des associations, c’est-à-dire de limiter
l'utilisation de la plate-forme et d'abaisser la réglementation à 17 tonnes 25
passagers.
Par ailleurs, je souhaiterais qu'on étudie la possibilité
d'éviter la procédure d'approche par la 23 en ayant la possibilité d'atterrir
directement par le Nord sur cette 23 lorsque l'ILS n'est pas utilisable. On en
avait déjà parlé avec M. BLIN. La DGAC apparemment avait l'air d'accord pour
mettre en place cette procédure, or elle n'existe pas. Les avions survolent les
communes aussi bien de Génicourt qu'Osny. On aimerait bien que soit supprimée
cette procédure.
A ce titre, il faudrait qu'on prenne une résolution.
M. LE PRESIDENT.-
Sur la question des tonnages, il y a une instance ouverte devant le tribunal
administratif. C'est la justice administrative qui nous dira quel est le droit
dans ce domaine. Pour la clarté des choses là-aussi, le recours a été fait il y
a déjà un moment, les décisions sont sûrement imminentes, nous avons désormais
un tribunal administratif à Cergy Pontoise qui a comme mérite d'accélérer les
procédures et les jugements. A mon avis, sur cette affaire-là qui est pendante
devant le tribunal administratif, le tribunal tranchera. Je crois que la
sagesse et le bon sens, c'est de pas embrouiller toutes les questions : il y a
une instance, il me paraîtrait plus clair de ne pas interférer avec les
procédures judiciaires.
M. GAQUIERE (AOVN).- Le juge peut se dessaisir si la commission…
M. LE PRESIDENT.- Le
juge est autonome dans ce domaine, il ne fera que s'il jugera bon de faire.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Je voudrais simplement rappeler que nous étions sur le
point de l'ordre du jour de la liaison PLATINUM, et que cette ligne ne porte
que sur un avion de 7 tonnes donc nous serons largement à l'intérieur des
dispositions.
M. GAQUIERE (AOVN).- Qui peut le plus peut le moins, bien sûr.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Si le Président en convient, je voudrais simplement
rappeler ce dont nous parlions, c’est-à-dire l'exploitation de deux vols par
jour d'un avion de 7 tonnes emportant moins de 19 passagers, ceci pour remettre
les choses dans leur situation réelle
M. BUTEUX (DIRAP).- Pour revenir dans le cadre du droit, cela fait
plusieurs fois que des propositions sont faites par vous mêmes, Monsieur le
préfet, et personne ne décide. Je pense que c'est dommage parce que nous avons
tous une responsabilité, nous représentons tous des élus ou des adhérents.
Je voudrais repréciser que nous voudrions qu'une
résolution soit votée par la CCE parce que je pense que cela ne pose pas de
problème de voter. La résolution que nous proposons serait la suivante :
"La CCE mandate Monsieur le Préfet pour demander au
Ministre des Transports de prendre un arrêté portant restriction à l'usage de
l'aérodrome Pontoise-Cormeilles, de façon à limiter à 17 tonnes et 25 sièges
les avions, d'interdire les lignes commerciales régulières puisque c'était le
cas avant, et de limiter les dérogations de vols de nuit aux urgences
sanitaires".
Rien ne s'oppose à ce que les membres de la CCE donnent
leur avis et votent sur ce sujet qui consiste à vous mandater auprès de
Monsieur le Ministre pour ce faire.
Je demanderai à ce que qu'il y ait un vote.
M. LE PRESIDENT.-
Aéroports de Paris sur cette question…
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Je souhaite à tout le moins qu'une analyse juridique
soit faite de la loi de 1985 portant sur les pouvoirs des CCE. Il me semble que
nous sortons complètement du cadre normal de la CCE et, pour la part d'ADP, je
souhaite qu'une analyse juridique approfondie soit faite.
M. BUTEUX (DIRAP).- La CCE délibère. Elle doit prendre les avis de ses
membres. Nous pouvons tout à fait délibérer sur la résolution que j'ai
proposée. On ne peut effectivement pas interdire une ligne, ni quoique ce soit,
mais on peut délibérer et voter sur la résolution que j'ai proposée.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- On peut pas délibérer sur une résolution qui serait
contraire au droit public français.
M. GAQUIERE (AOVN).- Non ! Vous inventez le droit.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Je donne mon avis à la demande de Monsieur le Préfet,
je ne refais pas le droit. On a sollicité mon avis, j'ai demandé une étude
juridique.
M. LE PRESIDENT.-
Sur cette question, qu'on se comprenne bien, nous sommes réunis en commission
locale de l'environnement. Nous pouvons nous réunir à nouveau dans deux jours ou dans trois jours, tout ne se décide
pas aujourd'hui pour l'éternité. Je n'ai pas dit qu'on le ferait mais ne
raisonnons pas comme si aujourd'hui tout devait se débattre, s'arrêter, se
formaliser comme cela à chaud sur des questions.
Je vous ai répété tout au long de cette réunion qui est
relativement complète, me semble-t-il, que je souhaitais un dialogue continu
là-dessus. Sur une question comme celle-ci, je souhaite que nous prenions le
temps de la réflexion.
Je m'engage à réunir la commission locale de
l'environnement dès que ce sera nécessaire là-dessus, je souhaite analyser les
propositions que vous avez faites parce que nous sommes dans un Etat de droit,
cela ne servirait à rien de prendre des propositions qui n'auraient pas de
sens.
Je peux pas non plus mettre au vote une proposition
interdisant les vols de nuit, en me chargeant de le faire, je ne suis pas
l'exécutif au sens juridique de la commission locale de l'environnement. Il y a
donc une série de questions qui se posent.
J'entends bien les positions des uns et des autres, je
répète qu'elles peuvent se prendre aussi en dehors de la commission locale de
l'environnement, c'est tout à fait naturel, il n'y a pas qu'ici que chacun
s'exprime. Ce n'est pas parce que son point de vue n'est pas retenu ici qu'il
est interdit de le manifester ailleurs. D'ailleurs des manifestations sur le
terrain que vous évoquiez se sont déroulées avec mon accord puisque la DIRAP
m'en avait informé, compte tenu des circonstances un peu exceptionnelles dans
lesquelles nous sommes.
Je le répète, il ne faut pas vivre ces réunions comme le
moment où tout se décide, tout se tranche une fois pour toutes, à chaud, et par
inadvertance.
Les questions que vous évoquez, nous allons les regarder.
Nous nous retrouverons pour en débattre, soit de manière générale, soit de
manière particulière.
Je souhaiterais sur le cas concret qui est celui de la
ligne PLATINUM savoir s'il y a une objection de votre part aux trois mesures
que j'ai proposées, non pas pour que vous les adoptiez, ce n'est pas parce que
vous accepteriez ces mesures que vous perdriez votre liberté de jugement sur la
ligne en question.
Je vous propose trois choses : la charte de fonctionnement
de PLATINUM, le contrôle au sol de PLATINUM en termes sonores - c'est de la
compétence de la commission locale, c'est sur les questions de bruit, ce n'est
pas sur la réglementation de la navigation aérienne qui est de la compétence du
Ministre - et troisièmement la mise en application d'une étude de gêne sonore
sur l'ensemble du dispositif.
Je vous propose de mener ces trois opérations dans des
délais minimum, il ne s'agit pas de les reporter aux calendes grecques.
Je voudrais savoir s'il y a des objections à cette
démarche, ce qui ne donne pas la réponse au reste, il ne s'agit pas de
convaincre ou de vaincre mais de donner des avis sur un certain nombre de
dispositifs que nous essayons de mettre en place en l'état actuel du droit.
M. GAQUIERE (AOVN).- On peut quand même préciser que notre avis tacite
n'a pas été donné à l'occasion de cette décision. Il faut que ce soit marqué
dans le compte rendu.
M. LE PRESIDENT.- Ce
sera marqué, ce n'est pas un accord donné à PLATINUM. Je le dis clairement.
C'est une démarche plus générale qui est, comme nous
l'avons fait sur l'aviation légère, comme je vais essayer de le faire sur les
vols de nuit, en tant qu'autorité de l'Etat.
Je vais le faire sur les vols de nuit parce que vous avez
évoqué le problème du bruit provoqué par ces vols de nuit. Sur la ligne
commerciale PLATINUM, je vais m'employer à faire ce que je viens de proposer,
mais si la commission dans ses compétences en matière de bruit, parce que c'est
cela le texte fondateur, donne son
analyse sur les problèmes de bruit, cela me conforte et je pense que cela va
dans le sens que souhaitent nos concitoyens.
M. MILLET.- Permettez-moi, Monsieur le Préfet,
d'intervenir sur la charte proposée "Projet d'engagement environnemental
Compagnie Platinum". Je suis un peu étonné du point 2 et 3 :
Point 2 : "si la compagnie envisage pour des raisons commerciales ou techniques
d'aménager son programme de vols et ses horaires…" Qu'est-ce qui se
passe à ce moment là ?
Au point 3, c'est exactement la même chose : "Si la Cie envisage pour des raisons
commerciales ou techniques d'exploiter un type d'aéronef différent du Jetstream
31…", il est dit simplement :"la
Cie s'engage à en informer Aéroports de Paris". Qu'est-ce que cela
veut dire ? Jusqu'où la compagnie peut-elle aller ?
M. LE PRESIDENT.-
J'ai bien dit que c'était un projet. C'est un document qui a été remis en
séance, il n'a pas vocation a être signé à la sortie. C'est un document à lire
pour nous faire des observations. Je n'ai pas dit que c'était le texte qui
tombait. Nous avons essayé de construire un document qui n'existe pas ailleurs
avec nos propres lumières. La formulation peut être modifiée. Si vous avez des
propositions de modifications immédiates ou à terme rapproché à ce texte, je
suis prêt à les analyser avec vous.
Ce qu'on a voulu dire, c'est que sur les bases horaires
qui étaient les siennes, PLATINUM ne pouvait pas les modifier sans en informer
préalablement Aéroports de Paris pour recueillir son avis au plan environnemental.
C'était pour ouvrir tout de suite une discussion. Certaines modifications
d'horaires peuvent être neutres. Si c'est, par exemple, 8 h 30 au lieu de 8 h.
Par contre, si cela touchait à la nuit ou au week-end, alors là on changerait
complètement de problématique. La réaction que nous avons eue tout à l’heure
sur les vols de nuit, les horaires éventuels etc…, pourrait exister aujourd’hui
vis-à-vis de PLATINUM. Sur des questions de cette nature, nous pourrions, à mon
niveau, saisir éventuellement le ministre pour dire : "voilà, c'est une
modification qui ne va pas".
M. CREMER.- Il me
semble un peu dommage que cette commission se sépare sans avoir acté
formellement qu'apparemment une grande
partie de ses membres sont opposés à l'ouverture de cette ligne. Il me semble
que d'un point de vue juridique, puisqu'il faut rester dans le cadre du droit,
rien ne s'oppose à ce qu'on demande au ministre de faire ce qui est de sa
compétence, cela n'a rien d'illégal, à savoir prendre un arrêté pour revenir à
la situation d'avant 1986. Cela aurait le mérite d'acter de façon claire la
position d'une majorité des membres de cette commission et puis aussi de la
population.
M. LE PRESIDENT.- Ce
que vous pouvez nous demander, c'est une grande vigilance sur cette question.
Vous pouvez demander au ministre des Transports d'être très attentif à tout
cela, vous pouvez demander à être reçus et entendus mais vous ne pouvez pas lui
demander de changer la réglementation européenne.
M. CREMER.- Il ne
s'agit pas de changer la réglementation européenne…
M. LE PRESIDENT.- En
disant on est "contre le vol", je le répète, c'est contraire à nos
traités. En terme de droit, nous sommes engagés dans un processus européen qui
est la liberté du commerce, nous ne pouvons pas dire que nous sommes contre.
C'est comme si nous déclarions la guerre ! Nous n'avons pas cette compétence.
M. BUTEUX (DIRAP).- Monsieur le Préfet, il y a une différence entre imposer
à Monsieur le Ministre de prendre des dispositions contre la réglementation
européenne et le fait de demander à la CCE de se prononcer sur le fait qu'elle
demande à Monsieur le Préfet de demander au Ministre de prendre en compte les
différentes dispositions qu'on a évoquées. Ce sont deux choses totalement
différentes et M. LORRIAUX peut opiner de la tête plusieurs fois, il n'y a rien
qui s'oppose à ce que la CCE s'engage et que ses représentants votent sur le
fait qu'on demande à Monsieur le Préfet de demander à M. le Ministre. C'est
aussi simple que cela.
M. LE PRESIDENT.-
J'ai compris que vous ne vouliez pas garder votre préfet très longtemps !
M. BUTEUX (DIRAP).- Je pense que nous sommes ici pour traiter de choses
suffisamment sérieuses pour la population pour qu'on traite ce sujet jusqu'au
bout et que les membres de la commission se prononcent clairement : on demande
ou on ne demande pas, on mandate ou on ne mandate pas Monsieur le Préfet pour
demander au ministre de prendre un arrêté concernant les dispositions que j'ai
évoquées. Il n'y a pas un problème de droit, c'est simplement la commission qui
se prononce : il y a tant de membres qui disent oui et tant de membres qui
disent non.
M. LE MEE (Val d'Oise Environnement).- Il me semble que selon les textes qui régissent la
Commission Consultative de l'Environnement, elle est saisie sur tous les
problèmes qui touchent à l'environnement et lui est demandé de donner un avis.
Il me semble que c'est très clair.
En l'occurrence la création de la ligne risque de porter
atteinte à l'environnement, modifiera l'environnement. Je pense que nous avons
à donner un avis qui n'est pas une injonction, c'est un simple avis, il faut
faire la différence, et un avis comme pour un commissaire enquêteur dans une
enquête publique ne peut être que positif ou négatif ou éventuellement émis
avec des réserves.
Est-ce qu'on peut considérer que les propositions que vous
faites que nous acceptons constitueront un avis donné avec réserves, sous
réserve que ces études apportent des éléments positifs pour accepter
définitivement le projet ?
M. LE PRESIDENT.- Ce
n'est pas simple, on va essayer de clarifier. Quand un commissaire enquêteur
donne un avis sur une procédure d'établissement classé etc., c'est parce que
l'alternative existe, soit on l'autorisera, soit on le refusera.
Sur la ligne PLATINUM, ce que j'essaie d'expliquer, c'est
que l'alternative n'existe pas. Ce n'est pas une analogie avec l'enquête
publique. Dans une enquête publique, par exemple, on dit : on va installer une
porcherie à tel endroit. Il y a des gens qui sont pour, d'autres qui sont
contre. Le commissaire donne son avis, et puis on tranche : oui ou non. Il n'y
a pas un droit à installer une porcherie.
A propos de l'ouverture d'une liaison commerciale, je ne
parle pas du bruit, en tant que telle, n'est pas soumise à autorisation.
J'essaie d'expliquer qu'à partir du moment où il n'y a pas d'autorisation à
donner, il n'y a pas d'avis à donner sur quelque chose qui a pas
d'autorisation. Est-ce que je me fais comprendre ?
Je parle sur le plan du droit et sur le plan des
compétences juridiques de chacun. Je comprends que cela puisse heurter votre
sensibilité, mais ce n'est pas une enquête où on peut dire oui ou non.
Hors de cette enceinte, on peut dire qu'on est contre la
liaison aérienne, mais cela n'a pas de sens juridique.
Or nous travaillons dans une instance censée se situer
dans le droit. Si vous vous levez tous en disant nous sommes contre la ligne
PLATINUM, j'en prends acte.
M. BUTEUX (DIRAZP).- Monsieur le Préfet, ce n'est pas ce qu'on demande. On
ne demande pas à prendre une position pour ou contre la ligne, on demande que
la CCE prenne une position pour vous mandater auprès du ministre pour prendre
un arrêté concernant le poids des avions, le nombre de sièges, les vols de nuit
et l'interdiction des lignes commerciales régulières comme cela existait dans
le temps.
A priori je pense que c'était légal quand cela existait.
Il y a peut-être d'autres dispositions qu'il faut prendre en compte maintenant,
mais on demande simplement que la CCE se prononce sur les points que je viens
d'énoncer.
La question n'est pas relative à la ligne
Pontoise-Londres.
M. LE PRESIDENT.-
S'il s'agit de le demander, je préfère ne pas être mandaté. Je n'ai pas à
prendre position vis-à-vis des ministres. C'est la première chose.
La deuxième, c'est que ce texte n'est pas à l'ordre du
jour. On n'est pas là pour débattre de ce texte. J'enregistre les positions. La
position de la DIRAP qui demande ceci, cela figure au proçès-verbal. Mais que
la CCE en tant que telle délibère sur ce texte-là, cela ne me paraît pas
juridiquement fondé.
M. BUTEUX (DIRAP).- Vous nous avez bien proposé de faire le point sur cette
question juridique et de nous revoir dans quelques temps ?
M. LE PRESIDENT.-
C'est la proposition que je vous fait, on va revérifier ces questions. J'essaie
là aussi dans les questions qui nous préoccupent d'introduire un peu plus que
par le passé, dont je gère une partie pour bientôt deux ans et demi, de
cohérence et aussi de dialogue.
Il faut essayer de prendre des positions claires et nettes
sinon on risque aussi de ressortir des procès-verbaux de réunions de commission
dans six mois, dans un an, qui seront parties un peu dans toutes les directions
et je ne juge personne en disant cela.
Sur cette question-là, je vais regarder quel est
exactement le point de droit, si nous avons cette possibilité, croyez bien que
ce n'est pas une question personnelle et c'est très volontiers que je
l'accepterai. Si nous ne l'avons pas, je crois qu'il vaut mieux éviter de
compliquer les dossiers.
Nous nous retrouverons dans peu de temps là-dessus.
M. LE MEE (Val d'Oise Environnement).- Si je suis votre position, cela me paraît admettre
qu'il n'y a pas consultation sur le point 3 "ouvertures liaison
Pontoise-Londres" mais simple information.
M. LE PRESIDENT.- Il
y a consultation sur le problème du bruit que cela peut poser. Nous vous
expliquons qu'en terme de bruit c'est une opération limitée, ce n'est pas comme
s'il y avait 50 vols par jour. Nous donnons l'information sur les vols, nous
vous faisons une proposition de contrôle de ces bruits, nous vous faisons une
proposition sur un mode de respect de l'environnement par cette compagnie avec
un texte écrit, nous vous faisons une proposition sur le bruit en faisant en
sorte de remettre à jour le Plan d'Exposition au Bruit.
Voilà nous sommes là dans la cible qui est de la
compétence de la commission de donner un avis là-dessus : sur les questions de
bruit, il faut savoir de quoi on parle, c'est l'information, mais aussi
appréciation des mesures que nous essayons de prendre pour lutter contre la
nuisance aérienne. Voilà l'objet de notre commission.
Ce qui n'empêche personne d'avoir son opinion sur la ligne
PLATINUM.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je tiens quand même à préciser qu'un ministre n'a
pas un pouvoir discrétionnaire. Or pour l'instant, ce que vous nous proposez,
c'est de nous imposer discrétionnairement la décision du ministre d'ouvrir la
ligne ou peut-être même encore la décision d'une compagnie privée qui se
débrouille pour que la ligne soit ouverte avec la complicité des instances de
l'Etat. C'est cela le problème en fait ! On va le ressentir comment ? Lorsqu'on
présentera cela à nos adhérents, comment voulez-vous qu'ils le ressentent ?
M. LE PRESIDENT.-
Vos adhérents savent très bien la position que vous avez. Je ne suis pas en
train d'interférer dans votre position vis-à-vis de vos adhérents. Nous sommes
dans une commission locale
d'environnement. Chacun a sa propre mission, ses propres opinions. Il ne s'agit
pas de changer le rôle de cette commission. Si vous sortez d'ici en disant que
la commission n'a servi à rien, vous ne vous en priverez pas...
M. GAQUIERE (AOVN).- Je n'ai pas dit cela.
M. LE PRESIDENT.- Je
vous dis cela pour qu'on se comprenne. J'essaie de donner à nos commissions
leur vraie mission, j'essaie d'avoir un dialogue aussi clair, aussi durable et
aussi complet que possible dans le cadre des missions qui sont les nôtres. Les
propositions qui consistent à sortir de ce cadre m'interpellent en termes de
droit. Je suis le représentant du droit au sens actif dans le département. Je
vous fais des propositions d'analyse et de nous revoir là-dessus. Je ne pense
pas que ce soit attentatoire à la dignité de personne. J'essaie de faire
comprendre qu'en termes de droit cette compagnie-là, dans l'état actuel de la
réglementation de l'aéroport et de la réglementation européenne, n'a pas
d'autorisation à recevoir.
C'est cela qui visiblement pose un problème pour nos
concitoyens, mais c'est aussi pour moi un défi que d'essayer de faire
comprendre le droit qui s'applique, je ne suis pas toujours sûr d'y arriver.
M. HENIN (Les Amis du Vexin français).- Je pense vous comprendre, Monsieur le Préfet, mais
inversement la population du Vexin a mis 20 ans pour avoir un PNR. Comme le
disait son représentant tout à l’heure, ceci va être remis éventuellement en question
parce qu'il y aura une gêne complémentaire à la gêne existante.
Quelque part, nous représentants d'une partie de cette
population, ce n'est peut-être pas la totalité mais c'est néanmoins une opinion
majoritaire qui s'exprime devant vous, nous avons besoin d'avoir la publicité
de cette opinion collective à laquelle nous arrivons les uns et les autres,
c’est-à-dire que nous ne souhaitons pas que le PNR soit mis en danger à
quelques mois de sa révision, nous tenons à notre PNR. Nous avons dépensé trop
de temps et d'énergie, nous savons quel est le prix qu'il faut payer pour ce
PNR, que nous soyons élus ou simplement citoyens.
Il faudrait aussi comprendre que nous avons besoin de
cela. Ce n'est pas sous le ton de la menace, mais je pense que la population a
aussi droit et pourrait aussi utiliser le référendum d'initiative locale pour
un sujet aussi brûlant que celui-là à traiter.
M. LE PRESIDENT.-
Nous avons un problème de droit. Si la commission souhaite donner un avis
général sur les nuisances provoquées par la circulation aérienne et demander
que tous les efforts soient faits pour la réduire, cela ne me choque pas. Je ne
peux pas dire que la commission va prendre utilement, en dehors de toute
démagogie, un vœu disant : "nous refusons la liaison Pontoise –
Londres" parce que cela n'a pas de sens juridique. La compagnie n'a pas à
être autorisée.
S'il y avait une autorisation à donner, comme pour la
porcherie, on serait en droit de dire : il y a un avis qui va éclairer le
ministre. Il n'y a pas d'autorisation, c'est la construction européenne qui
veut cela, c'est le marché unique. Quand vous voulez ouvrir en France une
activité commerciale, il y a la liberté du commerce et de l'industrie, sous
réserve de condition d'âge etc., on ne fait pas une enquête pour savoir si vous
êtes sain de corps et d'esprit. Il n'y a pas d'autorisation autre que de
remplir des conditions objectives applicables à tout le monde. C'est ce qu'on
appelle la liberté du commerce et de l'industrie. Il faut être majeur, il faut
avoir déposé son registre du commerce, il faut se constituer sous un régime
donné mais après, tout le monde peut ouvrir une activité. Je ne délivre pas
d'autorisation d'être boucher, charcutier ou entrepreneur.
Nous sommes dans ce contexte. Cela vous heurte mais il n'y
a pas d'autorisation de PLATINUM dès lors que les conditions objectives qui
s'appliquent à toutes les compagnies sont remplies. Ils ont des avions, des
certificats de vols, ils remplissent les conditions et l'aéroport qui les
accueille a une piste qui leur permet de se poser. Nous n'avons pas
d'autorisation à donner.
Refuser PLATINUM est un voeu sans objet de la part de la
commission. Si vous souhaitez le dire, je n'ai pas d'objection, que chacun
l'exprime individuellement cela a son mérite. Je note que la DIRAP est contre,
que les associations sont contre.
M. BUTEUX (DIRAP).- Une petite précision, Monsieur le Préfet. La DIRAP n'a
pas dit que la CCE devait voter sur le fait qu'on était pour ou contre la
ligne, la DIRAP demande simplement que la CCE se prononce sur le fait de vous
mandater pour demander au Ministre de prendre un arrêté.
M. LE PRESIDENT.- Ce
que vous pourrez dire en sortant, c'est que vous l'avez demandé ! (rires)
Vous pourrez sortir en disant : les membres de la CCE ont
demandé qu'il en soit ainsi. Ce n'est pas un vœu formel de la CCE au sens
strict mais c'est une demande des principaux partenaires, la DIRAP etc…mais un
vote me paraîtrait outrepasser les compétences de la CCE mais cela ne veut pas
dire que vous ne pouvez pas prendre position individuellement.
J'enregistre cette position qui consisterait à souhaiter
qu'un arrêté ministériel soit pris par le Ministre pour descendre à
17 tonnes et 25 passagers le plafond d'usage de l'aérodrome. Cette
position est celle de la DIRAP, de l'Association d'Osny (AOVN).
Est-ce que d'autres participants partagent cette position
? …
Val d'Oise Environnement.
Ce sera public que vous avez pris au sein de la commission
cette position, qu'elle a été enregistrée comme telle comme étant la vôtre.
M. GAQUIERE (AOVN).- Et pour en revenir au statu quo. On demande en fait à
revenir au statu quo.
M. LE PRESIDENT.-
C'est la position des élus aussi ?
Les élus sont d'accord.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Cet avis est motivé comment et pourquoi ? Il semble que la précédente CCE avait analysé ce
dossier, en novembre 1998, sous l'autorité du représentant de l'Etat. Encore
faudrait-il que l'avis soit motivé, qu'il soit inscrit à l'ordre du jour, il ne
l'est pas, et la commission, de mon point de vue sur le plan juridique, ne peut
pas se prononcer sur un point qui n'est pas inscrit à l'ordre du jour.
M. LE
PRESIDENT.- C'est pour cela que ce n'est pas un
avis de la Commission, c'est un avis d'un certain nombre de membres de la
commission qui ont leur propre spécificité. Ce n'est pas nécessairement l'avis
de la commission au sens strict.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- La loi de 1985, tout autant que la loi qui a renforcé
les pouvoirs des CCE, n'exprime absolument pas le champ d'application qui
voudrait s'exprimer dans cette CCE.
"La commission
consultative de l'environnement…", dit la loi de 1985, "est consultée sur toutes modifications
pouvant atteindre substantiellement l'exploitation de la plate-forme."
En l'occurrence, nous sommes à 50 % en dessous des
conditions normales d'exploitation de la plate-forme. Jamais de droit la
commission n'est saisie pour avis des conditions d'exploitation des
plates-formes. Je pense que nous observons là une dérive, c'est la raison pour
laquelle j'avais souhaité, Monsieur le préfet, que nous regardions de plus près
et souhaité un délai pour préciser l'esprit de la loi de 1985 et le
renforcement des pouvoirs des CCE par la loi de juillet 1999 et les décrets
d'application.
On ne peut pas rester dans ce flou, il y a une espèce de
dérapage des compétences et des avis de la CCE et ceci me paraît devoir être au
moins vérifié.
M. LE PRESIDENT.-
J'accepte de noter les avis exprimés par différents membres sans que ce soit
l'avis de la CCE au sens collectif. J'espère être compris là-dessus et suivi
sur ce point, ce qui ne veut pas dire qu'après analyse juridique on ne
redébattra pas de cette question, parce que c'est une question importante. Je
ne souhaite pas la régler comme cela à chaud sans autre analyse. Nous en
reparlerons car nous avons vocation à nous revoir.
Aujourd’hui, je souhaite qu'on s'accorde sur cette
position.
Chacun s'est exprimé, a pris position, ce sera au
procès-verbal mais je ne souhaite pas que ce soit acté comme une position de la
commission consultative de l'environnement. Je souhaite lui conserver toutes
ses vertus à tous les niveaux, y compris vis-à-vis de nos ministres.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je souhaiterais que la commission se prononce également
sur la percée par le nord, la possibilité d'atterrir à vue sur la 23. C'est une
procédure qui semblerait dangereuse et on ne l'a pas évoquée pour l'instant.
M. LE PRESIDENT.-
Vous l'avez évoquée, nous l'enregistrons,
Nous avons notre comité de suivi qui s'inclura dans une
commission permanente plus large pour éviter d'avoir un comité de suivi
distinct d'une commission permanente. Par rapport au texte qui nous gouverne,
la proposition finale que je veux vous faire est que le comité de suivi de
l'application de la charte qui concerne l'aviation légère et de loisirs
s'inclut dans le travail plus large d'une commission permanente de suivi de nos
travaux. Ce dispositif ayant l'avantage de traiter les autres problèmes. Il
pourrait y avoir réunion de la commission permanente avec une première séquence
en comité de suivi de l'application de la charte et une deuxième séquence de
l'ordre du jour en problématique générale sur d'autres sujets. C'est pour
essayer de ne pas avoir des commissions qui se réunissent en permanence.
On aurait donc une commission permanente avec en son sein
le comité suivi de l'application de la charte.
La proposition est qu'il y ait une commission permanente
qui ait vocation à traiter l'ensemble des problèmes que nous traitons en
commission locale de l'environnement. C'est plutôt positif, me semble–t-il, que
de limiter le travail intermédiaire au simple suivi de la charte d'aviation
légère. Il n'y a pas que l'aviation légère, il y a le fret, le commercial.
Est-ce que cette proposition vous paraît acceptable ?
(les membres de la commission sont d'accord)
Les positions des uns et des autres ont été prises.
Les autres questions, je ne sais pas si vous souhaitez les
aborder aujourd’hui, cela peut aller vite.
GGG
4 – Application du PSA (Bois de Chantecoq)
M. LE PRESIDENT.-
Sur le PSA (Bois de Chantecoq), c'est une procédure que chacun connaît, qui est
motivée par des raisons de sécurité aérienne. Un certain nombre d'arbres
peuvent être gênants, nous avons engagé la procédure légale et réglementaire
sur ce dossier.
M. GAQUIERE (AOVN).- Je voudrais signaler que le plafond de Roissy interdit
un décollage avec une pente suffisante et à ce moment-là, on est obligé de
couper des arbres. Je souhaiterais conseiller aux propriétaires de demander à
ce que qu'on engage des procédures d'expropriation qui vont retarder en fait
cette hypothèse d'abattage des arbres. Il faudrait voir s'il est plus
intéressant de relever le plafond et de permettre aux avions de décoller avec
un angle suffisant sans avoir à percuter les arbres.
M. LE PRESIDENT.- On
est sur Pontoise, on n'est pas à Roissy.
M. GAQUIERE (AOVN).- A Pontoise-Cormeilles, on ne fait pas décoller les
avions avec un angle suffisant puisqu'on a baissé le plafond à 3.000 pieds. Le
plafond de Roissy empêche le trafic de Cormeilles, on le sait bien. Si vous
avez des problèmes sur la plate-forme de Cormeilles, c'est à cause de Roissy.
Si on relevait le plafond de Roissy, on pourrait avoir des décollages sur
Cormeilles avec un angle différent. C'est du bon sens.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Non, il n'y a pas d'interférence entre les usages
d'exploitation de la plate-forme et l'aérodrome de Roissy. Ce n'est pas parce
que vous relèveriez les plafonds de Roissy, c'est d'ailleurs à l'étude et cela
a été dit par le gouvernement ainsi que par la CCE de Roissy, que vous ne
seriez pas obligé de tomber dans le plan de servitudes aéronautiques de la
plate-forme de Pontoise-Cormeilles qui induit l'élagage de ces arbres. Les
dispositions doivent être prises pour des raisons de sécurité pour les
riverains en priorité et pour les usagers.
Nous sommes là dans un cadre strictement réglementaire
d'application du plan de servitudes aéronautiques.
Ce point ayant été précisé, Monsieur le préfet, je vous
redonne la parole.
5 – Travaux d'entretien de la piste 05/23
M. LE PRESIDENT.-
Sur les travaux d'entretien de la piste 05/ 23, il s'agit du strict
entretien normal de sécurité.
Est-ce qu'il y a des questions particulières ?
M. GAQUIERE (AOVN).- Encore une fois, il n'y a pas eu d'enquête publique, je
ne parle pas des travaux d'entretien, par contre si on additionne l'ensemble
des opérations, c’est-à-dire les travaux sur la tour de contrôle, le contrôle
radar en liaison avec Roissy, les travaux sur la piste, si on additionne la
totalité de l'enveloppe, est-ce que qu'on ne rentre pas dans le cadre de
l'enquête publique ?
Voilà tout le problème. Vous avez morcelé toutes les
opérations, peut-être pas de votre volonté, mais le morcellement arrive à
déterminer le montant de l'enquête publique qui aurait été obligatoire. A ce
moment-là, vous auriez fait une enquête publique et la population aurait pu
négocier avec ADP et on ne vous suspecterait plus sur ces points-là.
M. LORRIAUX (ADP - Chef du Sce Environnement).- Je pense qu'à l'issue de cette longue réunion, Monsieur
le Préfet, toute suspicion sera levée. Je remercie les intervenants de les
avoir posées, comme cela tout sera définitivement évacué.
Il n'y a pas d'application des prescriptions de l'enquête
publique, la note le montre bien, de manière rétroactive. Il y a eu des
opérations d'entretien qui ont été faites pour des raisons de sécurité et de
maintenance, si à l'issue d'une dizaine d'années un certain nombre de travaux
visaient à atteindre un certain plafond, pour autant ils ne seraient pas
déclencheurs d'une enquête publique.
M. GAQUIERE (AOVN).- On ne parle pas de rétroactivité, on parle de plan
global de réfection de l'aérodrome.
M. LE PRESIDENT.-
Pour l'instant cela n'a pas été le cas. L'enquête publique est prévue dans un
certain nombre de cas de figure - pour la réalisation d'un nouvel aérodrome,
d'une nouvelle piste, pour le changement de catégorie d'un aérodrome - on n'est
dans aucun de ces trois cas de figure.
Par ailleurs l'étude d'impact ne concerne pas les travaux
d'entretien et de grosses réparations, quels que soient les ouvrages.
M. GAQUIERE (AOVN).- Si on cumule l'ensemble des opérations, on peut se
poser la question de savoir si une enquête publique n'était pas nécessaire eu
égard au montant des travaux.
M. LE PRESIDENT.- Ce
n'est pas un critère reconnu dans la loi. C'est soit la création d'un
aérodrome, d'une nouvelle piste, ou en cas de changement de catégorie d'un
aérodrome. Pour l'étude d'impact, d'après le code de l'environnement, ne sont
pas soumis à la procédure de l'étude l'impact les travaux d'entretien et de
grosses réparations, quels que soient les ouvrages ou aménagements auxquels ils
se rapportent. Voilà le texte qui nous gouverne.
M. GAQUIERE (AOVN).- On a des enquêtes publiques pour des rond-points, par
contre un aérodrome n'y est pas soumis.
M. LE PRESIDENT.- On
n'a pas créé un aérodrome.
M. GAQUIERE (AOVN).- On ne va pas refaire le droit, mais il y a un vide
juridique.
M. LE PRESIDENT.- Ce
n'est pas la même chose, pour le rond-point, c'est pour pouvoir
exproprier. C'est une DUP pour donner aux collectivités locales, non pas
l'autorisation de faire les travaux, mais pour pouvoir exproprier
éventuellement les gens qui seraient récalcitrants. Sur l'aérodrome on n'a pas
à exproprier puisque la plate-forme existe.
M. GAQUIERE (AOVN).- Une dernière précision, j'aimerais bien savoir si les
propriétaires des terrains qui se trouvent à l'ouest de l'aérodrome n'ont pas
été expropriés. C'est une rumeur qui court.
On voudrait vérifier s'il n'y a pas un projet d'extension
des pistes, notamment de la 12-30 pour éviter tous les problèmes.
M. LORRIAUX (ADP).- On va essayer d'être clair. On nous a déjà annoncé
samedi que l'inauguration de la ligne PLATINUM avait été faite. Elle aurait été
inaugurée jeudi. Je réponds officiellement et je profite de cette commission
consultative pour dire qu'elle n'est pas ouverte. Je laisse le soin à Alain
BRUN le soin de compléter ma réponse.
M. BRUN (ADP Coordination procédures d'aménagement
des aéroports).-
Je vais préciser dans quel contexte une extension ou une modification de
plate-forme peut se faire.
Il faut commencer par modifier le programme de la
plate-forme, il y a une concertation locale. Ce programme de modification
s'appelle un avant-projet de plan masse. Il y a une concertation locale entre
les instances administratives et les collectivités locales. On ne peut pas
modifier le programme sans cette première concertation.
Ensuite, lorsqu'il y a des acquisitions de terrains qui
sont nécessaires à cette modification de plate-forme, il y a une enquête
publique préalable à la déclaration d'utilité publique des travaux, et là
également une forme de concertation et d'information au préalable. On ne peut
pas exproprier sans que les travaux aient été déclarés d'utilité publique.
M. LE PRESIDENT.- Mesdames
et Messieurs, nous avons pris le temps qu'il fallait pour essayer de faire le
tour aujourd'hui d'un certain nombre de questions. Je souhaite que le dialogue
qui s'est déjà développé déjà le mois dernier se poursuive, y compris de
manière plus structurée – cela n'interdit pas bien entendu les rapports
bilatéraux que nous avons naturellement. Je ne vous demande pas un chèque en
blanc dans ce domaine, vous jugerez sur pièces au fil des jours les engagements
ou les propos qui ont été tenus aujourd'hui.
Je vous remercie d'avoir participé à cette réunion dans
cet esprit que je souhaite, pour ma part, constructif et équilibré entre les
différentes parties. J'ai, comme vous, le souci de la protection de
l'environnement et j'ai, avec vous, le souci aussi d'assurer dans de bonnes
conditions la vie économique de notre pays.
Merci.
(La séance est levée à 14 heures 45)
GGG