Pérennité des activités économiques et devoirs
vis-à-vis de l'environnement
Verbatim de la réunion du 7 juin 2004 – Le Perchay (95)
Comment
concilier dynamisme économique
et
protection de l'environnement ?
Introduction (Gérard
Claudel, Président du Parc)
Affirmation de l'identité du territoire.
Qu’est-ce qu’un
Parc naturel régional ? (Thierry Cot, Directeur du Parc)
Eléments de
diagnostic (Thierry Cot, Directeur du Parc)
- Les chiffres de l'emploi
- Les activités salariées
- Les lieux de travail des habitants du Parc
- Les zones d'activité économiques
- Les activités commerciales et artisanales
- L'agriculture dans le Vexin français
Qu'est ce qu'une ville-porte et
quels sont les liens que le Parc entretient avec ces villes ?
Le Parc est lié par des conventions avec cinq villes-portes (Communauté d'Agglomération de Cergy-Pontoise, Meulan, Mantes-la-Jolie, Issou et Juziers, ces deux dernières étant aujourd'hui inclues dans le périmètre d'étude de la révision de la Charte) sur des échanges portant notamment sur la pédagogie à l'environnement, le partage d'expériences, la communication (T. Cot).
Ces
actifs ont choisi de vivre dans le Vexin français même s'ils travaillent
ailleurs. Comment faire en sorte qu'ils restent sur le territoire ? en luttant
contre les nuisances et notamment les nuisances aériennes. Cormeilles est à
l'origine un aérodrome de loisirs. Cette activité et son développement n'ont
pas d'apport économique sur le territoire (Dirap).
Certaines
activités économiques présentent un caractère inquiétant, notamment les
carrières qui donnent une mauvaise image de marque de la commune concernée (M.
Hébrard).
Le
premier réflexe lorsque l'on parle du Parc est la protection des patrimoines
(Habitant).
On ne
peut pas se satisfaire des labels et on doit aller plus loin : réfléchir sur
l'écologie industrielle, en raisonnant en terme de flux et de ressources (M.
Remvikos).
Certaines
activités apportent beaucoup de nuisances sans rien apporter au territoire
(Habitant).
Le Parc
doit accompagner les entreprises vers de hauts niveaux de prises en compte
environnementales, HQE par exemple (M. Vampouille).
L'aide
de la Région n'intervient qu'à cette condition. La ZAEI de la communauté de
communes de la vallée du Sausseron impose aux entreprises la démarche HQE.
Cette démarche n'a pas que des contraintes ; elle constitue un atout pour
attirer des entreprises. (M. Giroud).
La
pollution en Ile-de-France est principalement due aux déplacements des
franciliens, il faut donc favoriser les emplois de proximité (M. Vampouille).
La tendance
a été inversée ces 20 dernières années, nous sommes passés de 32% à 17% de la
population active travaillant dans sa commune résidentielle entre 1982 et 1999.
Il n'y a pas d'adéquation géographique travail / domicile.
Ne
faut-il pas centraliser le pôle économique le long de la N14 (couloir
économique) qui va être doublée ? (Habitant, La Roche-Guyon).
Il y a
une pression politique importante lorsque l'on aborde ces questions. Les élus
ne cèdent ils pas aux lobbies industriels ? Il faudra traiter plus sérieusement
le sujet dans la prochaine Charte et cesser d'être complaisant. (Habitant)
La
priorité ne va-t-elle pas à la création d'emploi sur place ? 50% des emplois du
Vexin français bénéficient à des non Vexinois ! Cela passe par le commerce
local (les 2/3 des communes n'en possèdent pas).
Le Parc
devrait encourager les commerces polyvalents et mettre en place des aides
(achat et réhabilitation des locaux…) selon des cahiers des charges précis. Ces
types de commerces pourraient développer en plus une activité type chambres
d'hôtes pour pallier l'insuffisance d'hébergement sur le territoire (M.
Dupâquier).
Peut-on
dynamiser le petit commerce par une aide du Parc à l'image de ce qui est fait
pour les gîtes et structures touristiques (journées d'infos, aides financières)
?
A chaque fois qu'une commune s'est engagée à remettre en place un commerce, le Parc a aidé l'opération. Mais cela ne peut se faire sans la volonté forte de la commune et son investissement parfois lourd sur le budget communal (achat des locaux et réhabilitation…) (M. Coupin).
C’est important pour maintenir la vie dans les villages : 53%
C’est important mais moins
que la protection de l’environnement : 15%
C’est important dans les villages, mais il faudrait limiter leurs nuisances (bruit, circulation, pollution visuelle…) : 15%
C’est important parce que
ça permet de travailler près de chez soi : 9
%
Ne se prononce pas : 8 %
Quand
vous pensez au lien entre entreprises et environnement dans le Vexin français,
vous vous dites plutôt…
Il faudrait accorder des labels de respect de l’environnement aux entreprises exemplaires pour les valoriser : 35%
Demain, il faudra implanter uniquement les entreprises dans les zones d’activités : 29%
Avant d’imposer des règles
aux entreprises, il faudrait que les habitants et les communes soient
exemplaires dans la protection de l’environnement : 18 %
À l’avenir il faudra être
plus sélectif dans le choix des entreprises : 6 %
Ne se prononce pas : 12 %
Quelle
position a le Parc sur le sujet du bio ? de la diversification ? Rien n'a été
développé alors qu'il y a beaucoup, et de plus en plus, de consommateurs de
produits bio ou de produits en vente directe à la ferme. Le potentiel de
développement dans le Vexin français doit être très important car la population
est réputée aisée et aspirant à une meilleure qualité de vie (Habitant).
Le
budget de l’alimentation ne représente plus aujourd’hui que 12% du budget
global des ménages, il y a donc peu de marges de manœuvre pour les produits
« haut de gamme » ; le plus du Parc c’est la Marque Parc, sa
politique de diversification et de valorisation des productions agricoles de
qualité (M. Dupaquier).
Il existe une filière « pain des Yvelines » qui valorise les productions de blés panifiables du département des Yvelines : les filières « courtes » de productions locales est une piste qui peut fonctionner malgré la mondialisation des marchés (M. Vampouille).
Produire
en respectant l'environnement revient à produire plus cher. Les agriculteurs
ont du mal à vendre ces produits « haut de gamme ». Le marché bio est
quant à lui très réduit et la vente à la ferme stagne. Faire uniquement du bio
est impossible dans cette région de grandes cultures intensives même si la
Chambre d'Agriculture met des actions en place sur les productions bio (emploi
une personne à mi- temps) (Agriculteur).
Le Parc
ne permet-il pas d'initier ou de tester de nouveaux types d'agriculture pour
aller vers une agriculture raisonnée ? (Habitant, La Roche-Guyon).
Les
agriculteurs n'ont pas attendu la création du Parc pour s'y consacrer
(Conseiller de la Chambre d'Agriculture).
Le
problème des pollutions d'origine agricole n'est pas abordé. Celles-ci sont croissantes avec les produits
phytosanitaires et l'atrazine, aujourd'hui interdite, qui s'infiltrent dans les
sols et polluent l'eau (M. Remvikos).
Qu’est-ce
que la ruralité aujourd'hui quand on sait qu’une exploitation agricole immense
fonctionne avec une seule personne à plein temps ! (M. Remvikos).
Le Parc
comporte des espaces naturels sensibles. On développe des activités à proximité
immédiate de ces sites (par exemple « des » golfs qui ne sont pas
toujours compatibles avec la présence de site sensibles : engrais, rejets…). Il faut avoir plus
d'exigence sur les normes environnementales à appliquer dans le cas de ces
activités polluantes. Quelles restrictions peut imposer le Parc ? (M.
Remvikos).
Le Parc ne peut rien imposer. Le caractère obligataire reste de la compétence des collectivités et non de l'organisme de gestion du Parc, qui s’appuie sur ses partenaires pour faire respecter les prescriptions de la Charte. Le Parc peut préconiser un certain nombre d'actions et travailler sur une logique d'incitation Seuls les Parcs nationaux ou les réserves naturelles bénéficient d'une réglementation liée à l'environnement (T. Cot).
Quelle
valeur de la concertation dans ce cas ? Est-ce que les outils dont dispose le
Parc sont suffisants pour s'opposer à de grands projets d'aménagement ?
(Habitant, Jambville)
L'objectif du Parc ne doit pas être de repousser tous les problèmes à l'extérieur du territoire mais de trouver des points d'amélioration ; le plus du Parc c’est son équipe technique et l’exigence environnementale accrue sur le territoire classé "Parc" (M. Vampouille).
Comment
faire pour renforcer ce rôle ? La Charte ne doit pas contenir que des vœux
pieux ! (Habitant, Jambville)
La Charte doit être approuvée par l'ensemble des partenaires et passe dans pas moins de 10 Ministères. On ne peut pas imposer sans le consentement de l’Etat et des autres partenaires (G. Claudel).
Dans le
cas d'opposition à de grands projets, la population sera d'autant plus
mobilisée qu'elle est associée à l'élaboration du projet de territoire ;
un élu local soutenu par sa population a beaucoup de pouvoir et peut influencer
sur de grands projets d’infrastructure…(Dirap).
Que se
passe-t-il en cas de non respect de la Charte ?
Un Parc peut être déclassé au bout de sa période de classement s'il n'a pas rempli les objectifs qui avaient été fixés dans sa Charte. C'est ce qui s'est passé pour le Marais Poitevin. (T. Cot)
Le Parc
est un outil d'aménagement du territoire, qui se doit d'être vigilant vis à vis
des pratiques qui ont lieu sur son territoire et agir de façon plus incitative
que coercitive, car cela ne mène à rien. Le Parc est un terrain
d'expérimentation d'actions qui peuvent être ensuite appliquées à d'autres
territoires (ex. sécurisation des cuves de stockage sur tout le Val-d'Oise) (M.
Sibieude).
Ce que
les habitants attendent avant tout du Parc, c’est une forte politique
environnementale : la préservation de l’environnement est donc une des
priorités de la future Charte (Habitante).
Le Parc
n’est malheureusement pas le garde-fou absolu contre les nuisances, malgré
l’aspiration de la population à trouver dans le Vexin français une protection
du cadre de vie particulièrement forte (et qui ne se retrouve pas ailleurs).