le 13 décembre 02
Communiqué
concernant l’accident d’avion à proximité de l’aérodrome de Cormeilles en Vexin
Nous avons appris par voie de presse le dramatique accident survenu ce 3 décembre : un petit avion de l’aéro-club Hispano Suiza s’est écrasé à proximité de l’aérodrome tuant deux personnes.
La DIRAP adresse ses condoléances aux familles des victimes.
En l’absence de communiqué officiel, les questions affluent et nous demandons à Aéroport de Paris et au Préfet d’informer la population dés que les conclusions de l’enquête et de l’instruction pour homicide involontaire seront connues.
Dans le cas présent, l’avion piloté par une personne expérimentée semble être devenu soudainement incontrôlable. A fortiori que pourrait faire un pilote débutant pour maîtriser un avion en difficulté à proximité d’un village ?
Depuis une vingtaine d’années la liste des incidents graves et des atterrissages en catastrophe s’allonge, un trafic annuel de 100.000 mouvements, des avions anciens, l’absence de réglementation, autant de facteurs défavorables pour notre sécurité. De quel secours seront nos assureurs en cas d’accident dans un village? Quelles seront les responsabilités de chacun ?
La DIRAP a depuis une dizaine d’années fait de nombreuses propositions notamment lors des Commissions consultatives de l’environnement pour améliorer la sécurité : l’interdiction des vols la nuit, la limitation du nombre d’avions en vol, un circuit de piste à l’écart des villages, des sanctions pour les contrevenants, le retrait des avions les plus anciens… Hélas sans résultats à ce jour.
Nous demandons à M le Préfet de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des habitants des environs de l’aérodrome notamment en interdisant de manière plus stricte le survol des villages sous peine de sanctions et en se donnant les moyens d’appliquer celles ci.
Nous avons en mémoire les propos du Préfet à l’intention de la DGAC lors de la CCE de 1995
« S’il y a un jour un accident mortel au sujet duquel on puisse démontrer que cet accident est dû à un défaut de surveillance, un défaut de contrôle, notre responsabilité commune peut être engagée devant les tribunaux… ».
L’aviation légère est une activité mal définie en France. Elle s’étend sur plus de 500 aérodromes autour desquels évoluent à vue plusieurs milliers de petits avions, s’auto guidant la plupart du temps sans contrôle. Les solutions techniques existent. Elles ont certes un coût mais la sécurité des riverains elle, n’a pas de prix.
Contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, nos pouvoirs publics ne s’intéressent pas à cette activité et aucune réglementation n’est envisagée à l’heure actuelle.
La DIRAP et le collectif national CANAL ont demandé au Ministre des Transports le 19 octobre dernier la mise en place d’une réglementation de l’aviation légère et proposerons en janvier 2003 une table ronde avec le Conseil National du Bruit, les responsables de la DGAC et les Associations.
Par respect pour les victimes et leurs familles, nous avons souhaité réagir avec du recul vis à vis de ce drame. Nous déplorons le fait que quelques heures après l’accident, les avions aient été autorisés à décoller comme si rien ne s’était passé. En l’attente de conclusions définitives au niveau de l’enquête, nous aurions trouvé logique que les autorités appliquent le principe de précaution et prennent le temps de vérifier tous les avions.
Compte tenu de l’extrême importance de cet événement, la DIRAP demande au Préfet la réunion dans les meilleurs délais de la Commission Consultative de l’Environnement pour établir des mesures garantissant la sécurité de la population.