Aéroport de Pontoise - Cormeilles

La partie n'est pas gagnée !

La relation qui suit est un raccourci des événements survenus depuis notre article, "Vers l'élaboration de codes de relations entre les riverains et les usagers de l'aérodrome de Pontoise - Cormeilles en Vexin" publié dans le Bulletin n° 43 (les interventions d'un grand nombre de personnes ne peuvent pas être citées et nous sommes bien certain qu'elles ne nous en tiendront pas rigueur).

Cet article a été rédigé en mai 1999.

A cette époque, le groupe informel (au sens où ses participants interviennent spontanément), travaillant sur l'élaboration d'une charte avec les utilisateurs de la plate forme ne s'était pas encore réunie.

Tous les espoirs étaient permis.

La première réunion a eu lieu le 20 mai 1999, organisée par la DIRAP et présidée par M. le Sous-Préfet MARGUERITE.

Les élus ont vigoureusement exposé que l'aviation commerciale devait être prise en compte en raison de son impact sur la population (testé lors de la grève et du salon du Bourget, des rotations de DEBON-AIR) et de son incidence sur celle de loisir.

Les représentants de l'Etat et d'ADP ont imposé que seule l'aviation de loisir soit évoquée, des projets étant par ailleurs à l'étude dont les fruits seraient présentés au vote d'une prochaine Commission Consultative de l'Environnement.

Pourtant, les élus étaient bien représentés par M. le Député HOUILLON, M. CLAUDEL, Président du PNR, M. le Conseiller Général PICHERY, Nftne et MM. les Maires et Adjoints POUCET (Génicourt), BEQUET (Auvers), FISCHER (Epiais-Rhus), HUCHET (Frémécourt), LEFEBURE (Courcelles), LEVESQUE (Ableiges), MACHAIN (Marines), TOUBLANC (Montgeroult), ZUBER (Sagy), le SAN, le Conseil Général.

Le second rendez-vous était programmé pour le 8 juin 1999.

Dès le 29 mai 1999, notre Association émettait une motion également publiée dans le n° 43 de notre Bulletin.

Le 14 juin 1999, le PNR prenait lui aussi une motion relative à l'exploitation de la plate-forme, son Président rappelant celle adoptée par le Conseil Général le 13 décembre 1993, demandant que soient clairement précisées les perspectives d'extension de l'aérodrome de Cormeilles par les différentes catégories de trafic et notamment en matière d'aviation d'affaires.

Le 6 juillet 1999 était porté à notre connaissance un rapport du Conseil Général, préalable à la réunion du 9 : on lit : ADP "souhaite favoriser le développement du trafic d'affaires et du trafic commercial sur l'aéroport de "Paris-Cergy-Pontoise" et projette des investissements au coût d'environ 80 MF comprenant le renforcement des pistes, la création d'aires de stationnement d'avions, de véhicules, la construction d'une aérogare.

 

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Cette information a suscité de fortes réactions et le 9 juillet 1999, la question a été repoussée à septembre.

Le 27 août 1999 paraissait au Moniteur (n° 4996, page 89) un article intitulé "Projet d'aménagement de l'aéroport".

On apprend qu'un projet est prévu avec des investissements estimés entre 60 et 80 MF, dont la réalisation est toutefois subordonnée à un "certain nombre d'accords de la part ... du Conseil Général du Val d'Oise, qui, lors de sa séance plénière de septembre évoquera ce dossier, des riverains, à travers la réunion de la Commission Consultative de l'Environnement, des compagnies aériennes qui ont manifesté leur intention de desservir le site".

Ce projet n'était d'ailleurs pas récent : dès le 4 décembre 1998, le Moniteur publiait un article "L'aérodrome transformé en aéroport commercial", je cite :

"Pour transformer ce terrain conçu pour l'aviation légère en un aéroport commercial, ADP a réalisé pour 600 000 F de travaux. Après une période de rodage et compte tenu des résultats enregistrés, ADP pourrait décider d'engager de nouveaux investissements, portant notamment sur la réalisation d'un aérogare et le surfaçage de la piste Nord-Ouest Sud-Est. Ceux-ci pourraient être de l'ordre de 20 MF".

Le 17 juillet 1999, la Dirap et l'Association des Osnyssois du Versant Nord (AOVN) interpellaient M. le Préfet, lui rappelant qu'à leur sens de telles décisions d'investissement et de changement d'affectation de la plate-forme devaient être précédées d'une étude d'impact et d'une enquête publique.

Début septembre, M. le Député HOUILLON rencontrait M. DURET, Vice-Président de ADP, et apprenait que deux projets étaient à l'étude, l'un avec une piste à 45 tonnes et 1 1000 mouvements par an, l'autre avec une piste à 60 tonnes et 19000 mouvements par an.

Afin d'informer la population de sa circonscription, il organisait une réunion publique à Cormeilles en Vexin.

Un millier de personnes et une bonne douzaine de Conseillers Généraux et Maires se sont déplacés !

ADP a publiquement annoncé que:

- le projet initial à hauteur de 20 MF comprenait le renforcement de la piste pour lui permettre d'accueillir des avions de 45 tonnes en service régulier, mais qu'à l'examen préalable avant travaux, son état actuel était tel qu'une réfection totale s'imposait

Le coût passait autour de 60 MF et la rentabilité ne pouvait plus être atteinte qu'en passant à 60 tonnes

- aucune décision ne serait prise sans l'avis de la population

Il est inutile de préciser que la population et ses représentants ont montré leur désaccord.

Si certains étaient farouchement opposés à l'aviation d'affaires ou commerciale, d'autres avaient admis l'idée d'un développement limité et contrôlé en respectant le Parc Naturel Régional (exercice difficile ...

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Tous ont compris que la demi-mesure ne pouvait pas exister: accepter le renforcement de la piste revient à accepter de facto le développement de l'aviation d'affaires et commerciale, sans aucun contrôle possible.

Il a de nouveau été rappelé que la nuisance actuelle induite par l'aviation légère est à la fois insupportable et inadmissible, s'agissant de loisir et de l'utilisation d'appareils anciens et bruyants, et que la première chose à faire avant de penser à un quelconque développement est d'en obtenir la réduction.

Depuis la réunion du 20 mai, deux autres ont eu lieu, les 8 juin et 13 septembre 1999.

M.CHOIX, représentant un certain nombre d'exploitants mais également Président au sein de la Fédération Nationale de l'Aéronautique de la Commission Fiscalité, a clairement exposé son désaccord sur l'équipement des petits avions (la majorité de la flotte) aux motifs suivants - les équipements réducteurs de bruit font perdre de la puissance, ce qui est incompatible avec la sécurité

- les exigences des riverains seront continuelles

- les équipements ont un coût d'installation et d'entretien importants

En fait, il y a lieu d'être pessimistes sur les possibilités d'aboutir par la voie de la négociation.

Comme on s'en doute, ces questions de développement de l'aviation commerciale et d'affaires, et d'équipement des petits avions pour diminuer la nuisance qu'ils imposent aux riverains, sont des enjeux nationaux.

Il est indispensable de se mobiliser pour obtenir que soit rapporté l'Arrêté ayant autorisé le renforcement de la piste (sur cette question Mmes et NM. les Maires sont invités à proposer à leurs conseils municipaux des délibérations en ce sens) et que soit clairement exprimé par écrit le refus des développements commerciaux et d'affaires envisagés.

Au-delà, il devient urgent d'instaurer la transparence des décisions et de réformer la loi, en donnant aux commissions consultatives de l'environnement un véritable pouvoir de véto.

Quant à l'aviation légère : la réunion de la dernière chance aura lieu le 15 décembre 1999.

D'ores et déjà, il est indispensable que soit précisé si des fonds publics sont versés à la Fédération Nationale de l'Aéronautique, combien, à quel titre, et dans quelle mesure une partie de ces fonds ne devrait pas être destinée à préserver la population.

La partie n'est de loin pas gagnée !

Les années à venir vont proposer à nos suffrages différentes élections : il ne faudra pas manquer cette occasion pour faire s'exprimer les différents candidats, ce qui naturellement n'aura de sens que dans le contexte d'une forte mobilisation

Le Président, J.M. GOURDIN

DIRAP: Mairie DEPIAIS-RHUS - 95810 EPIAIS-RHUS

Une pétition circule

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