Samedi
18 novembre 2000
 
 
Aérodrome de Pontoise-Cormeilles

Une solution pour faire taire les avions

LES ESSAIS d'un silencieux susceptible de réduire le bruit émis par les avions de tourisme ont eu lieu hier après-midi, sur l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles. La démonstration s'est déroulée en présence de Jean-Marie Gourdin, président de la Dirap, l'association de défense des intérêts des riverains de l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles, et de Jacques Marguerite, sous-préfet de Pontoise. Deux avions, de type Cadet PA-28, développant 160 chevaux, dont un équipé du fameux silencieux, ont décollé à quelques minutes d'intervalle, et ont effectué deux boucles à 700 pieds, soit 2 000 mètres d'altitude environ. 

Des interrogations chez les pilotes  « Difficile de se rendre compte de la différence au décollage », ont commenté des riverains venus assister à l'opération, qui a duré une trentaine de minutes. « Les relevés effectués avec des sonomètres montrent une diminution de 6 décibels par vent arrière avec le silencieux », s'est pour sa part félicité Jean-Marie Gourdin à la lecture des résultats. Le président de la Dirap espère convaincre les possesseurs d'avion de s'équiper de ce silencieux car, sans cadre législatif, tout repose sur leur bon vouloir. « Notre association recherche le consensus, car nous n'obtiendrons des subventions que si nous signons un protocole. Il est évident qu'en l'état actuel des choses nous ne pourrons obliger personne à adopter ce dispositif. » Cet équipement soulève des interrogations chez les pilotes, dont certains craignent des problèmes aérodynamiques consécutifs à la pose du silencieux, qui est placé sous l'avant de l'appareil. « Les experts ont démontré qu'il n'y avait pas de crainte à avoir sur ce plan », assène Jean-Marie Gourdin. Le coût du silencieux, qui s'élève à 28 000 F, pose également problème, et ce même s'il est prévu qu'il soit subventionné à hauteur de 80 %. « Cela représente un surcoût très faible, de l'ordre de 30 F pour les 1 000 premières heures de vol. Ensuite c'est beaucoup moins », relève Jean-Marie Gourdin, qui veut croire « au bon sens des pilotes, qui sont des gens aussi soucieux de l'environnement que les riverains ». 

François-Xavier Chauvet