Aérodrome de
Pontoise-Cormeilles Une solution
pour faire taire les avions
LES ESSAIS d'un
silencieux susceptible de réduire le bruit émis par les
avions de tourisme ont eu lieu hier après-midi, sur
l'aérodrome de Pontoise-Cormeilles. La démonstration
s'est déroulée en présence de Jean-Marie Gourdin,
président de la Dirap, l'association de défense des
intérêts des riverains de l'aérodrome de
Pontoise-Cormeilles, et de Jacques Marguerite,
sous-préfet de Pontoise. Deux avions, de type Cadet
PA-28, développant 160 chevaux, dont un équipé du
fameux silencieux, ont décollé à quelques minutes
d'intervalle, et ont effectué deux boucles à 700 pieds,
soit 2 000 mètres d'altitude environ.
Des interrogations chez les pilotes
« Difficile
de se rendre compte de la différence au décollage »,
ont commenté des riverains venus assister à
l'opération, qui a duré une trentaine de minutes. «
Les relevés effectués avec des sonomètres montrent une
diminution de 6 décibels par vent arrière avec le
silencieux », s'est pour sa part félicité Jean-Marie
Gourdin à la lecture des résultats. Le président de la
Dirap espère convaincre les possesseurs d'avion de
s'équiper de ce silencieux car, sans cadre législatif,
tout repose sur leur bon vouloir. « Notre association
recherche le consensus, car nous n'obtiendrons des
subventions que si nous signons un protocole. Il est
évident qu'en l'état actuel des choses nous ne pourrons
obliger personne à adopter ce dispositif. » Cet
équipement soulève des interrogations chez les pilotes,
dont certains craignent des problèmes aérodynamiques
consécutifs à la pose du silencieux, qui est placé
sous l'avant de l'appareil. « Les experts ont démontré
qu'il n'y avait pas de crainte à avoir sur ce plan »,
assène Jean-Marie Gourdin. Le coût du silencieux, qui
s'élève à 28 000 F, pose également problème, et ce
même s'il est prévu qu'il soit subventionné à hauteur
de 80 %. « Cela représente un surcoût très faible, de
l'ordre de 30 F pour les 1 000 premières heures de vol.
Ensuite c'est beaucoup moins », relève Jean-Marie
Gourdin, qui veut croire « au bon sens des pilotes, qui
sont des gens aussi soucieux de l'environnement que les
riverains ».
François-Xavier Chauvet
|