PREFECTURE DU VAL D’OISE
Synthèse de l’atelier départemental
« Thème : ENVIRONNEMENT ET DECENTRALISATION »
en préfecture du Val d’Oise – samedi 11 janvier 2003
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Présidence des débats /
Animateur :
M. Philippe
TISSIER, directeur de l’Union des Maires du Val d’Oise
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Présidents et rapporteurs
des trois groupes de travail :
. groupe de
travail sur le bruit :
président : M. Jean-Pierre
BLAZY, député, maire de GONESSE
rapporteur : Mme Karine CROSASSO,
commandant de police, DDSP du Val d’Oise
. groupe de
travail sur les déchets :
président : M. Thierry SIBIEUDE, vice-président du
Conseil général du Val d’Oise
rapporteur : M. Olivier OU RAMDANE, chef de la division environnement industriel à la DRIRE IDF
. groupe de
travail sur l’eau :
présidente : Mme Emelyne GEORGES-PICOT, vice présidente du Conseil général du Val d’Oise, maire de NOISY-SUR-OISE, présidente du syndicat intercommunal d'exploitation des champs captants d'ASNIERES-SUR-OISE (SIECCAO)
rapporteur : M. Alain CLEMENT, responsable de la mission interservices de l’eau (MISE) à la DDAF du Val d’Oise
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Personnalités invitées à la
table ronde :
. M. CLAUDEL Gérard président de l’Union des maires du Val d’Oise,
conseiller général, maire d’ENNERY
. Mme GELLÉ Anne présidente de l’association Les Amis de la Terre Val d’Oise
. Mme HOMOBONO Nathalie Directrice
régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE IDF)
. M. KAHT Hilmar ministre conseiller, chef du service économique, Ambassade de la République fédérale d’ALLEMAGNE
. M. PIALAT
Alain Directeur
régional de l’environnement (DIREN IDF)
. M. SIBIEUDE
Thierry vice-président du
Conseil général du Val d’Oise
. M.
VAMPOUILLE Michel vice-président
du Conseil régional d’IDF
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Participation :
La préfecture du Val d’Oise a accueilli 175 participants sur 250 inscrits. Etaient présents des élus, des responsables économiques, des administrateurs et des représentants associatifs, du département et de la région.
Les travaux de l’atelier se sont déroulés en deux
temps : de 9 h 15 à 11 h 00, trois groupes ont travaillé parallèlement sur les
thèmes de l'eau, des déchets et du bruit. Puis de 11 h à 13 h, après
restitution des débats de ces groupes, une table ronde a réuni l’ensemble des
participants. Enfin, un cocktail a clôturé l’atelier.
q le groupe de travail sur
l'eau a examiné les 4 questions suivantes :
1 - Quel jugement
portez-vous sur la répartition actuelle des compétences ? et notamment sur
celles actuellement dévolues aux agences de l'eau ?
2 - Qui doit exercer la
police de l'eau ?
3 - Le service de
l'alimentation en eau potable nécessite-t-il une implication de partenaires
nouveaux et à quel niveau ?
4 - A quel niveau
institutionnel la prévention et la lutte contre les inondations devraient,
selon vous, être prises en charge ?
5 - Est-ce que les échanges
qui viennent de se dérouler au sein du groupe de travail le conduisent à
proposer une ou plusieurs expérimentations ?
q celui sur les déchets a
articulé ses réflexions autour des questions suivantes :
1 - Le plan d'élimination
des déchets ménagers et assimilés doit-il relever de la compétence de l'Etat,
de la Région ou du Département ? par ailleurs, ce plan doit-il obligatoirement prendre en compte la
valorisation des boues d'épuration ?
2 - Les collectivités
locales doivent-elles prendre part à l'élimination des déchets industriels
banals et des déchets de chantiers ?
3 - A quel niveau
institutionnel les plans d'élimination des déchets industriels spéciaux et
d'activités de soins vous paraissent-ils devoir être élaborés ? par ailleurs,
ces plans devraient-ils obligatoirement prendre en compte la collecte et
l'élimination des DTQD (Déchets toxiques en Quantité Dispersée) ?
4 - Est-ce que les échanges
qui viennent de se dérouler au sein du groupe de travail le conduisent à
proposer une ou plusieurs expérimentations ?
q le groupe de travail sur le
bruit s’est vu proposer les 4 questions suivantes :
1 - Quel jugement
portez-vous sur la répartition actuelle des compétences dans le domaine de la
lutte contre le bruit ?
2 - A quel niveau
institutionnel doivent être exercées les compétences relatives au PEB, au PGS
et à l’aide des populations riveraines ?
3 - Quel serait le niveau
institutionnel pertinent pour l'élaboration d'une carte des points noirs du
bruit et d'un plan de réduction des nuisances des infrastructures terrestres ?
4 - Est-ce que les échanges
qui viennent de se dérouler au sein du groupe de travail le conduisent à
proposer une ou plusieurs expérimentations ?
Après la synthèse des réflexions des groupes de
travail exposée par leurs rapporteurs, les personnalités invitées à la table
ronde ont animé un débat sur deux thèmes :
- Quelle place pour l'Etat dans une organisation
décentralisée ?
- Quelles expérimentations vous paraissent
souhaitables et à quel niveau de décentralisation ?
Résumé des
échanges et principales propositions sur les différents thèmes abordés :
Les débats ont
fait apparaître des points de consensus, tant sur la répartition actuelle des compétences
que sur plusieurs propositions d'évolution.
§
Il
faut tout d'abord souligner le consensus qui s'est dégagé sur la place et le
rôle reconnus à l'Etat en matière de fixation des normes (en conformité avec
celles édictées au niveau européen), de maintien des grands équilibres, de
prévention des risques naturels et technologiques et de contrôle
d'installations ou d'aménagements dans le cadre de ses pouvoirs de police, dont
le renforcement, en termes de moyens humains, techniques et financiers, a été
vivement souhaité. Des attentes se sont ainsi clairement exprimées envers un
Etat garant et non en un Etat gérant, selon la formule employée par
le directeur régional de l'environnement. Elus et représentants associatifs ont
exprimé le même souhait que les polices de l'eau et des installations classées,
l'élaboration et l'approbation des plans de prévention des risques naturels et
des plans d'exposition au bruit autour des aérodromes, continuent de relever de
la compétence de l'Etat.
§
Une
demande consensuelle de clarification dans la répartition des compétences et de
simplification des textes a également été exprimée.
§
Un
autre consensus s'est dégagé dans le domaine de la lutte contre le bruit, les
maires présents ne souhaitant pas de nouvelles modifications dans la
répartition des compétences mais demandant cependant, avec force, des moyens
accrus pour faire face à leurs responsabilités, notamment dans la lutte contre
les nuisances générées par les activités industrielles ou artisanales ne
relevant pas de la législation sur les installations classées.
§
Autre
sujet d'accord : la proposition de schémas départementaux d'alimentation en eau
potable confiés aux conseils généraux, permettant de coordonner l'action des
communes, des syndicats intercommunaux du département, de la région et de
l'agence de l'eau, dans un souci de sécurisation par l'interconnexion des
réseaux et d'harmonisation des financements.
§
Un
consensus s'est également dégagé sur l'utilité de créer des ententes
interrégionales et interdépartementales pour lutter contre les inondations, sur
le modèle de l'Entente Oise-Aisne et de mettre en place des commissions locales
d'information et de surveillance portant sur des activités soumises à
autorisation au titre de la loi sur l'eau, en vue d'améliorer l'information des
élus et de l'ensemble de la population.
Plusieurs
autres sujets ont donné lieu à des débats qui restent ouverts :
§
Plusieurs
représentants associatifs ont souhaité voir renforcer le poids - voire rendre
contraignants les avis -, des commissions auxquelles ils participent. Rapprocher
le processus de choix du citoyen est une priorité qui ne saurait pour autant
paralyser les arbitrages rendus nécessaires par la prise en compte d’un intérêt
général supérieur.
§
Des
débats ont également porté sur la spécificité de la région Ile-de-France.
Est-elle une parmi d’autres ou le poids de la conurbation capitale
implique-t-il des dispositions dérogatoires ? L’exemple de l’exercice de
la compétence en matière d’élimination des déchets ménagers a été l’occasion
d’une controverse particulièrement révélatrice. Pour certains, la nécessaire
solidarité régionale, tant en ce qui concerne les sites de traitement que la
gestion des transports, implique l’élaboration - bien entendu concertée -, d’un
plan régional. Pour d’autres, à la rigueur prêts à accepter une démarche
interdépartementale pour Paris et la petite couronne, le principe de proximité
doit primer et la compétence rester départementale conformément à la loi, la
coordination souhaitable ne pouvant résulter que d’un accord entre collectivités.
Peu de
propositions d’expérimentations ont été présentées :
§
L’une,
émise par le groupe de travail sur le bruit et dont la discussion n'a pas été
reprise lors de la table ronde, mérite un examen approfondi : elle consiste à
transférer à la région Ile-de-France l'élaboration et l'approbation du plan de
gêne sonore de l'aéroport de Paris- Charles-de-Gaulle, cette collectivité
disposant déjà du pouvoir d'élaborer et de réviser le schéma directeur de la
région Ile-de-France. Ce transfert de compétences devrait bien évidemment être
accompagné d'un transfert de ressources à la région Ile-de-France pour lui
permettre de verser les aides à l'insonorisation des logements situés dans le
périmètre du plan de gêne sonore. Cette réforme poserait cependant le problème
de l'harmonisation entre les courbes du PGS et du PEB, ce dernier restant de la
compétence de l'Etat.
§
Une
autre proposition a été évoquée lors des travaux du groupe sur les déchets. Il
s’agirait de permettre aux gestionnaires des plans d'élimination des déchets
ménagers d'assouplir la réglementation sur l'accueil des déchets en déchetterie
et sur les possibilités de conventionnement entre syndicats intercommunaux.
Conclusion
Trois idées force se sont
dégagées des débats de l'atelier :
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La
place de l'Etat dans le domaine de la protection de l'environnement, y compris
les paysages et les milieux naturels qui n'ont été qu'évoqués lors de la table
ronde, a non seulement été réaffirmée mais fait l'objet d'une attente de
renforcement de ses moyens pour exercer les responsabilités qui lui sont
reconnues.
-
Beaucoup
d'interventions ont montré que la réforme de la décentralisation était souvent
perçue comme l'occasion et le moyen de rapprocher les prises de décisions des
citoyens. Les échanges ont permis de souligner que la réalité était plus
subtile. La légitimité du principe de proximité passe par l’identification du
niveau d’efficacité optimale le plus proche du terrain. Il peut différer selon
qu’il s’agit de la définition de la norme, de la planification du service, de
l’exercice du contrôle ou de la gestion technique.
-
Une
demande très forte a également été exprimée par les représentants du monde
associatif dans le sens de sa plus grande intégration dans les processus de
décisions intervenant dans le domaine de l’environnement.
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Enfin,
tous les partenaires se sont accordés sur la nécessaire adéquation entre
l’attribution d’une compétence et l’affectation des moyens permettant de
l’exercer, ce principe valant aussi bien pour l’Etat que pour les collectivités
locales ou les associations.
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